Manuel Valls, le 12 septembre 2014 lors d'une cérémonie à Meaux

Manuel Valls prévient ses proches. Si la situation de la France ne s'améliore pas, le gouvernement ne pourra pas s'en sortir.

afp.com/Martin Bureau

Ambiance. "Si d'ici trois à six mois, la situation (de la France, ndlr) ne s'est pas inversée, ce sera foutu", s'inquiète Manuel Valls en privé, d'après des propos confiés à des proches cités par le journal Le Monde. Le Premier ministre s'est toujours publiquement refusé à donner un calendrier sur les résultats de la politique de l'exécutif.

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Le chef du gouvernement affronte un vote de confiance délicat à l'Assemblée nationale mardi, alors que sa popularité a nettement chuté ces dernières semaines. En cause: de mauvais indicateurs économiques et la désastreuse rentrée politique qu'a dû affronter le gouvernement.

D'après le quotidien du soir pour qui le Premier ministre tente de "dramatiser" l'enjeu de ce vote, Manuel Valls aurait aussi évoqué son avenir à Matignon, en privé... "Je ne resterai pas pour rester, mais pour agir", assurerait-il à ses interlocuteurs, d'après Le Monde qui évoque déjà les scénarios d'un troisième Premier ministre avant la fin du quinquennat de François Hollande.

Valls récuse ces propos...

Auprès de l'AFP, Manuel Valls récuse toutefois ces propos et ceux qui suivent dans les colonnes du Monde. "Mais vous vous rendez compte que des propos ainsi sont rapportés et considérés comme sérieux?", a lancé le chef du gouvernement en arrivant à un séminaire réunissant le gouvernement et les députés socialistes à l'Assemblée nationale.

"Je suis là pour tenir, dans un dialogue permanent avec la majorité et le Parlement, pour tenir parce que le pays a besoin que l'exécutif tienne, assume ses responsabilités, assume l'autorité. Vous pensez un seul moment que je pourrais quitter les fonctions qui sont les miennes? Non, au contraire, il faut sortir de cette ambiance délétère, entretenue par des rumeurs, des titres de presse qui sont totalement infondés", a-t-il poursuivi.

Utilisera-t-il le 49.3?

En quête d'une légitimité nouvelle après la grave crise gouvernementale de la rentrée, Manuel Valls sollicite ce mardi pour la deuxième fois en cinq mois un vote de confiance des députés, deux jours avant une très attendue conférence de presse du président de la République. Si Matignon reconnaît un vote "difficile", le Premier ministre devrait bien bénéficier d'une majorité pour gouverner. "On ne croit pas au risque d'un accident même si cela sera serré", ajoute-t-on à Matignon.

Mais Manuel Valls n'exclut pas de recourir si nécessaire au "49.3", qui permet au gouvernement de faire passer un texte sans amendement, à la seule condition d'avoir engagé sa responsabilité et de ne pas être battu par une motion de censure. "Pour l'instant, je fais le pari de l'intelligence collective, je ne pars pas avec en tête l'idée du 49.3, mais l'outil existe", explique Manuel Valls au Monde. Depuis 2008, cette arme parlementaire est toutefois limitée aux textes budgétaires (Etat et Sécurité Sociale) ainsi qu'un autre texte par session.


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