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Contrairement à ses collègues Insoumis, Danièle Obono défend les stages «non-mixtes»

Danièle Obono a défendu les stages en non-mixité raciale. MARTIN BUREAU/AFP

LE SCAN POLITIQUE - En défendant les stages en non-mixité raciale organisés par le syndicat d'enseignants Sud-Education 93, la députée de la France insoumise va à l'encontre de son mouvement.

Elle est une des voix dissonantes de la France insoumise. Après des propos polémiques sur laïcité ou sur sa supposée proximité avec le Parti des indigènes, Danièle Obono s'est attirée les foudres d'une bonne partie de la classe politique. Jusqu'ici, la députée insoumise a toujours été soutenue par les siens. Dimanche dernier sur BFM TV, c'est même Jean-Luc Mélenchon qui est monté au créneau pour défendre sa protégée. «Danièle Obono est une personnalité tout à fait clair sur le thème de la laïcité. Elle ne veut pas en tant que femme, qui vient du continent africain être instrumentalisée, contre telle ou telle communauté», a fustigé le patron des Insoumis.

«La pratique de la non-mixité n'est pas dangereuse»

Pour l'instant, la France insoumise fait donc bloc derrière Danièle Obono. Mais jusqu'à quand? Vendredi, la députée LFI a remis une pièce dans la machine à polémiques. L'élue de Paris a défendu sur Sud Radio les stages en non-mixité raciale organisés par le syndicat d'enseignants, Sud-Education 93 et critiqués par l'ensemble de la classe politique. «La pratique de la non-mixité n'est pas dangereuse dans le sens où c'est une pratique qui répond à des besoins de catégorie. Les personnes victimes de violence sexiste, par exemple, peuvent éprouver le besoin de discuter avec des personnes de confiance qui partagent les mêmes problèmes. Dans ce cas-là, c'est plus un outil pédagogique pour pouvoir libérer plus facilement la parole», a-t-elle avancé.

« Si on veut traiter la question du racisme, ce n'est pas en triant les gens à l'entrée »

Adrien Quatennens, député LFI du Nord

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, très remonté contre l'initiative syndicale, a fait part de son intention de porter plainte contre Sud-Education 93 après avoir employé le terme de «racisme d'État». Il a également estimé que ce genre de réunion «ne pouvait pas avoir sa place dans l'éducation nationale». «Le ministre devrait peut-être se renseigner un peu plus. Dans l'Histoire des mouvements sociaux, ces formes d'actions existent», a souligné la députée en réaction à ces propos.

La prise de position de Danièle Obono rentre en contradiction avec la ligne portée par ses collègues Insoumis. Mercredi sur LCP, le député de la France insoumise de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière avait déjà condamné l'initiative. «Si on rentre dans un système, fût-ce au nom du fait qu'il y a des discriminations qu'il faut combattre, où des réunions sont ouvertes à certains et pas d'autres, je crois que nous avons perdu», a-t-il estimé. «Si on veut traiter la question du racisme, ce n'est pas en triant les gens à l'entrée d'une réunion syndicale», avait également tonné le député du Nord Adrien Quatennens. Loin donc du discours porté par sa collègue insoumise.

Contrairement à ses collègues Insoumis, Danièle Obono défend les stages «non-mixtes»

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