Empire – novembre 2009 : Coraline

Fable sombre en animation image par image ou biopic de Diablo Cody ?

2009, déconseillé aux moins de 12 ans, sortie : le 12 octobre, prix de vente conseillé : 19.99£

Si un seul talent exerce une influence sur tout un média, ou du moins un sous-média, alors c’est le maître du stop motion. Il demeure le – hmm – guichet unique pour la forme d’art image par image qui sape la patience ; retenant la vague/marée des images de synthèse pratiquement à lui seul, et élevant cette petite notion de poupées qui marchent et qui parlent d’un ricanement de la télé du goûter kitsch Fast Show (“Quelqu’un veut un verre ?”) en une garantie de quelque chose de riche et d’un divertissement sombre. Alors, lançons lui des fleurs en son nom, et renommons son chef d’œuvre l’Étrange Noël de M. Jack de Tim Burton de Henry Selick.

L’inconvénient, c’est que les films demandent un temps infini à réaliser, il y a aussi bien trop peu de nouvelles aventures. Ainsi, nous devons chérir doublement sa dernière en date, Coraline, un autre cauchemar – l’image d’horreur semble être la plume de choix de Selick – à la fois effrayant et extraordinaire, et réalisé de manière si experte que pas une seule seconde ne se ressent irréfléchie.

La révision branchée par Henry Selick et Neil Gaiman d’Alice au pays des merveilles retrouve l’ado léthargique Coraline (dont la voix est celle d’une subtile Dakota Fanning) qui vient de s’installer dans une maison effrayante, où elle découvre un tunnel vers une version identique de son propre monde – à l’exception que ses “autres” mère et père ont des boutons à la places des yeux. C’est là que les mauvaises choses sont en cours, mais d’abord, Coraline sera tentée par les attentions de ses nouveaux anciens parents dont des dîners plantureux et des cadeaux – une courbe d’apprentissage morale de conte de fées classique, rendue futée par les attentions de Gaiman.

Une distribution de curiosités tendrement animées, conçues sur le modèle d’un Quentin Blake dégingandé (peut-être une référence délibérée au célèbre illustrateur de Roald Dahl, Gaiman rêve sûrement de l’inclination perturbante de la littérature enfantine de l’auteur), surgit soit pour aider ou gêner, et tout semble être merveilleusement, euh, Selickesque. Pourtant, il y a des idées plus effrayantes ici que dans ses escapades gothiques précédentes – c’est un monde de courants sombres et de concepts perturbants : des parents de remplacement, des enfants morts, la notion d’un vide, blanc comme une page vierge, envahissant votre maison… Les gamins, naturellement, aimeront chaque seconde vague de cela.

Maintenant, une recommandation. Tandis qu’on s’énerve sur les possibilités de la 3D au cinéma, quand on en vient au home cinema, les résultats restent peu satisfaisants. Utilisant des lunettes en carton, la 3D ici est efficace par intermittences et vide l’écra de couleur (en la transformant en bronze boueux), ne rendant pas du tout service à la ferveur kaléidoscopique de Coraline. Pour le moment, nous suggérons que vous le regardiez en 2D – sinon vous aurez des boutons à la place des yeux.

BONUS DVD Commentaire audio de l’enjoué mais modeste Selick, qui connait son film à l’image près ; un documentaire making-of poli qui a l’effet négatif de réduire ce monde magique en une maison de poupées ; plus quelques scène coupées décentes. L’édition limitée 2 disques contient à la fois la version 2D et 3D, et vient avec quatre paires de lunettes.

Ian Nathan

Film 4/5 Bonus 3/5

*

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Monkeybone, le film d’action réelle d’Henry Selick peu vu avec Brendan Fraser en dessinateur torturé.
  • http://www.neilgaiman.com, trésor en ligne de Gaimanosité, de journaux intimes à des conseils d’écriture géniaux.
  • La poupée flexible de Coraline, avec pull, jean et accessoires. Disponible  chez Amazon. Parents tordus vendus séparément.

Traduction – 6 février 2014

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