Ce 20 juin, la victoire du Mouvement 5 étoiles (M5S) à Rome est sur tous les sites d’information et à la une de tous les journaux du monde. Prévisible, cette victoire n’en est pas moins éclatante – notamment par son ampleur [la candidate Virginia Raggi a remporté 67 % des suffrages]. Désormais, la capitale italienne sera administrée par une force qui prétend être un mouvement et non un parti, et qui existe depuis quelques années à peine.
La suite des événements est un mystère. Mais les 5 étoiles ont également remporté les élections à Turin sur un coup de théâtre, ce qui double leurs responsabilités : les yeux du monde rivés sur eux, ils sont sur le point de vivre un moment crucial de leur brève existence. Et s’ils entendent devenir autre chose que le phénomène protestataire et un peu folklorique qu’ils ont été jusqu’à présent, à quelques exceptions près, ils n’ont plus droit à l’erreur. Diriger implique de prendre des décisions parfois impopulaires, d’être capable de rassembler la classe dirigeante, et d’aller au-delà du petit schéma manichéen des bons et des méchants.
Pour le Premier ministre Matteo Renzi et son parti [Parti démocrate, PD, centre gauche], le résultat des élections est très mauvais. Il l’est plus que tout pour le “renzismo”, l’ambitieux projet qui vise à remodeler l’Italie au moyen d’un parti personnel