WEBPourquoi les blogueurs Zéro déchet fascinent-ils?

Pourquoi les blogueurs Zéro déchet divisent-ils autant qu’ils fascinent?

WEBSur les réseaux sociaux, les adeptes de ce mode de vie minimaliste forment une communauté très active...
Illustration postée sur le blog Famille zéro déchets, le 9 avril 2016.
Illustration postée sur le blog Famille zéro déchets, le 9 avril 2016. - Bénédicte Moret
Aude Massiot

Aude Massiot

«Voici les déchets que ma famille a générés en 2015. » A côté, la photo d’un petit bocal en verre rempli de divers plastiques laisse incrédule. Cette photo prise par Béa Johnson, Franco-Américaine désignée papesse du zéro déchet par le New York Times, a motivé plus d’un blogueur à se lancer dans le mouvement.

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Going zero waste, Famille zéro déchets, Sortir les poubelles, Trash is for tossers, My zero waste et, bien sûr, le Zerowastehome de Béa Johnson. Ces blogs, qui racontent comment leurs auteurs ont changé leur production de détritus, pullulent sur la toile depuis deux ans. On y trouve leurs astuces, leurs échecs et, comme souvent sur Internet, des critiques d’internautes incrédules, les « zérosceptiques ».

« La négativité vient d’Internet »

Aller chercher sa baguette dans une taie d’oreiller pour éviter les sacs plastiques, installer un compost dans sa cuisine, ramener ses bocaux et ses sacs en tissu pour faire ses courses, tous ces conseils donnés par Béa Johnson peuvent sembler incongrus au commun des mortels. Pourtant, même aux Etats-unis et au Canada, la communauté de blogueurs zéro déchet a enflé depuis deux ans. « Depuis 2015, la multiplication de ces sites illustre l’intérêt croissant qui existe pour les modes de vie minimalistes et écolo, détaille Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France. Facebook fourmille aussi de groupes de partage sur le sujet. »

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Ces choix de vie en laissent, tout de même, beaucoup perplexes. « Certains pensent que notre mode de vie est excessif parce que nous ne consommons pas de junk food. Pour d’autres, il n’est pas assez extrême car nous achetons du papier toilettes, mangeons de la viande une fois par semaine et prenons l’avion de temps à autre », raconte Béa Johnson, auteure de Zéro déchet (ed. Les Arènes, 2013). Elle n’est pas la seule. « Tous les gens qui me connaissent me supportent dans mes choix de vie. La négativité vient d’Internet », affirme Rob Greenfield, qui a écrit Dude making a difference (ed. New society publishers, 2015) sur son voyage zéro déchets à travers les Etats-unis.

Un réseau de convaincus

Chacun se défend comme il peut contre ces réprobations. L’illustratrice Bénédicte Moret et son compagnon Jérémie Pinchon ont misé sur l’humour. Dans Famille (presque) zéro déchet, Ze guide (ed. Thierry Souccar, 2016), ils ont publié des conseils pour se défendre face aux « zérosceptiques ». « On s’est vite rendu compte que la plupart des arguments ne tenaient pas, soutient Jérémie Pinchon. Ce sont généralement des excuses de la part de personnes qui ont la flemme de changer leurs habitudes. »

Les dubitatifs, eux, argumentent : « Ça coûte plus cher de faire zéro déchet », « Vous allez tuer des emplois comme ça, déjà qu’il y a du chômage », rapportent les auteurs de Famille (presque) zéro déchet, Ze guide. Certains commerçants ont aussi du mal à changer leurs habitudes. « On n’a pas le droit de mettre le fromage dans un tup tup, c’est pas hygiénique », est une réponse courante opposée aux adeptes du zéro déchet.

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Pour beaucoup de ces blogueurs, devenir zéro déchets n’est pas un acte isolé mais fait partie d’une démarche globale de changement de mode de vie. Jérémie Pinchon le revendique, c’est « un acte politique de changement par le bas ». Pour lui, les critiques sont un signe que le mouvement est précurseur. « Je suis confiant. On est porteur d’un mouvement global et inéluctable. » Comme le sans gluten ou le bio à tout prix, le zéro déchets a déjà commencé à conquérir la planète.

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