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La France vit un deuxième exode rural

La quasi-totalité des 15 000 communes rurales ou isolées de France sont rongées par la dévitalisation de leur centre, qui va en s’accélérant. Un casse-tête pour les maires.

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Publié le 05 août 2016 à 10h23, modifié le 05 août 2016 à 17h10

Temps de Lecture 3 min.

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Logements vacants dans la Grand-Rue de Sierck-Les-Bains (Moselle) le 18 juillet 2016.

Qui n’a jamais traversé ces bourgs aux rues charmantes mais désertes, où se succèdent volets clos et boutiques vides ? La presque totalité des 15 000 communes rurales ou isolées de France sont rongées par la dévitalisation de leur centre, qui va en s’accélérant. Les seuls signes de vie se manifestent dans le centre commercial bâti à la hâte autour d’un supermarché, avec ses immanquables parkings et sa station essence. Parfois, une pharmacie, une boulangerie voire un bistrot complètent l’ensemble, laid mais pratique ! La dernière publication de France Stratégie, organe de réflexion auprès du premier ministre, parue en juillet, a de quoi affoler les maires. Le rapport souligne la métropolisation de l’économie française et appelle tout simplement, pour plus d’efficacité et « dans un contexte de rareté budgétaire, à concentrer les investissements sur les métropoles mais aussi à soutenir les territoires qui risquent de décrocher définitivement, tout en investissant moins dans les territoires intermédiaires ».

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« La France vit un deuxième exode rural », affirme Emmanuel Ducasse, expert des marchés immobiliers pour le Crédit foncier. « Les transactions se concentrent dans à peine 3 000 communes. Ailleurs, c’est le calme plat et des maisons peuvent rester trois ou quatre ans sans trouver preneur », observe-t-il.

Trois phénomènes mortifères se combinent. La fermeture d’industries et de services publics entiers, amplifiée par la révision générale des politiques publiques décidée sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui a entraîné la fermeture de tribunaux, bureaux de poste et administrations, assèchent les emplois et précipitent le départ des actifs.

La vacance des logements (voir carte des logements vacants) s’emballe : son taux moyen est passé de 6,4 % à 8,1 % entre 2005 et 2015, et même à 8,8 % dans ces 15 000 communes avec des pics à 15 %. « Cela représente près de 100 000 nouveaux logements vides par an, plus du quart de la production neuve. Une partie de ce parc est hors d’usage, difficile d’accès, sans stationnement ni rénovation possible à coût raisonnable, les multiples normes et réglementations accélérant cette obsolescence », explique l’urbaniste Olivier Piron, ex-secrétaire permanent du plan urbanisme construction et architecture (PUCA) du ministère du logement.

Nouvelles constructions

Plus visible et désespérante encore est la fuite des commerces. « La vacance commerciale explose, elle progresse de 1 % par an depuis 2012, avec 9,5 % de locaux vides [chiffre 2015], mais peut aller de 15 % à 25 % dans des villes petites ou moyennes ou bourgades comme Annonay, Aubenas, Cholet, Forbach, Marmande, Moulins, Nevers, Pamiers, Saint-Omer, Vichy, Vierzon, Villeneuve-sur-Lot. Certains maires paniquent », s’inquiète Pascal Madry, directeur de l’Institut pour la ville et le commerce. « Il y a surproduction de surfaces commerciales de tous types, qui croissent à un rythme plus rapide que la consommation elle-même. Entre 2007 et 2012, le nombre de mètres carrés de commerces augmentait de 60 %, la consommation de 36 % seulement, constate M. Madry. Outre la concurrence entre enseignes pour gagner des parts de marché, il y a une compétition entre territoires, aggravée par une certaine indiscipline des élus. »

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