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Seattle, comme un Indien dans la ville

La démbulation est permise dans la grande métropole du nord-ouest des Etats-Unis, de l'historique Pike Place Market à l'EMP, musée né grâce au cofondateur de Microsoft.

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Publié le 09 juillet 2014 à 13h56, modifié le 09 juillet 2014 à 15h58

Temps de Lecture 5 min.

Vue de Seattle.

Faites le test : qu'évoque autour de vous Seattle, la plus grande ville de l'Etat de Washington ? Les cinéphiles penseront au film de Nora Ephron sorti il y a plus de vingt ans, Nuits blanches à Seattle (1993)  ou, éventuellement à Bruce Lee… Les fans de musique citeront Jimi Hendrix, Quincy Jones ou Kurt Cobain. Une grande majorité précisera que cette ville est le berceau de Boeing, de Microsoft, d'Amazon et de Starbucks…

Bien sûr, Seattle c'est tout cela. Mais c'est surtout une ville de 600 000 habitants – 3 millions en comptant la banlieue – attachante. L'une de ces villes que l'on aime au premier contact, très verte. Devenue une destination nord-américaine « tendance » à l'instar de New York, Miami, San Francisco ou Las Vegas, cette ville à taille humaine de l'extrême nord-ouest des Etats-Unis provoque un vrai coup de cœur tant elle a à offrir.

DÉCOUVERTE DU PIKE PLACE MARKET

Un conseil : partir à la découverte du Pike Place Market, ce marché plus que centenaire, connu dans tous les Etats-Unis, de bon matin. Non seulement la déambulation y est plus facile – les cars de touristes n'y ont pas encore déversé leur flot de clients – mais les étals sont encore impeccables, comme tirés au cordeau…

On y croise un grand nombre d'Américains, généralement plus habitués aux supermarchés, qui viennent faire le plein de produits frais, légumes ou produits de la mer comme les fameuses pattes de king crabe, des poissons ou des fleurs. Il faut voir les poissonniers s'envoyer les saumons par-dessus les étals et parfois par-dessus la tête des chalands ! Ne pas oublier au passage de mettre une pièce, voire un billet, dans le Bronze Pig. Cette sculpture, symbole du marché, créée par un artiste du Puget Sound, est en fait une tirelire qui, chaque année, vient en aide à plusieurs associations caritatives locales.

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Au sortir du marché, pourquoi ne pas prendre un café dans le premier Starbucks de la chaîne, tout de bois revêtu, qui a ouvert en 1971. Il suffit de remonter Pine Street jusqu'à la Cinquième Avenue pour prendre le Monorail qui conduit vers Seattle Center. Agé d'un demi-siècle, ce train, très futuriste à l'époque de sa construction, est aujourd'hui délicieusement désuet. Qu'importe, il a le mérite de bien fonctionner – les départs se font toutes les dix minutes – et, surtout, il donne un autre point de vue sur l'une des artères les plus fréquentées de la ville.

STRUCTURES MONUMENTALES ET COLORÉES

Dans ce seul quartier, on peut aisément passer une demi-journée tant les possibilités de visites sont nombreuses. Dans un premier temps, la meilleure façon de voir et comprendre Seattle est de grimper au sommet de la Space Needle (« l'aiguille de l'espace »), dont le slogan publicitaire affirme « Seattle starts here » (« Seattle démarre ici »). Cette tour est, depuis 1962, date de son érection pour l'Exposition universelle, l'icône de la ville. Avec ses 184 mètres de haut et sa plate-forme panoramique à 360°, elle offre sur Seattle et sa banlieue une vue sans égale : on distingue la péninsule Olympique, le mont Rainier et la chaîne des montagnes des Cascades.

En redescendant, le Chihuly Garden and Glass, centre d'art ouvert il y a deux ans, mérite le détour. On peut y découvrir l'œuvre de Dale Chihuly, artiste local, peu connu en France, mais exposé dans plus de 200 musées à travers le monde, dont le prestigieux Victoria and Albert Museum de Londres. Ce verrier, né en 1941 à Tacoma, près de Seattle, a étudié l'art du verre, notamment à Murano, en Italie. Il réalise des structures monumentales et colorées en verre, souvent inspirées des fleurs et de la forêt.

A quelques pas se trouve une autre icône de Seattle : l'Experience Music Project (EMP). Né grâce à la volonté – et aux finances – de Paul Allen, cofondateur de Microsoft, ce musée, dessiné et conçu par Frank Gehry, est un succès : pas moins d'un demi-million de visiteurs en 2013.

Comme son nom l'indique, il fait la part belle à la musique, rock surtout, celle de Jimi Hendrix, de Nirvana et de bien d'autres. On peut y voir des clips et des concerts de rock sur écran géant, jouer de la musique, s'habiller vintage pour réaliser des « selfies » inoubliables. Les différentes vitrines recèlent des trésors : guitares et instruments d'artistes célèbres, costumes de scène ayant tous appartenus à des stars du rock. La boutique attenante regorge de vinyles, CD, DVD et autres « goldies » à collectionner. Les sous-sols du musée sont consacrés à la science-fiction : un costume original de Superman porté par Christopher Reeve, l'authentique fauteuil du Capitaine Kirk de Star Trek et quelques créatures tout droit sorties d'Alien

BILL GATES N'EST PAS EN RESTE

Bill Gates, l'autre fondateur de Microsoft, n'est pas en reste. A quelques centaines de mètres de là s'élèvent sa Fondation et son « visitor center ». Santé, environnement, éducation, autant de thèmes chers au couple Gates sont abordés ici. Le slogan, affiché à l'entrée, est un programme à lui tout seul : « Arrive curious, leave inspired... » (« Entrer curieux, ressortir inspiré »). La Fondation a un tel succès local que les tour-opérateurs la mettent désormais au programme de leur visite pour les touristes étrangers.

Un autre quartier mérite que l'on s'y promène, celui de Pioneer Square, l'un des coins historiques de Seattle devenu aujourd'hui branché. C'est ici que l'on trouve les plus anciens immeubles de la ville qui datent généralement de la fin du XIXe siècle. Dès 1860, les premiers colons s'installèrent autour de Yesler Way, connu aujourd'hui sous le nom de Skid Road. Sur cette rue en pente, les bûcherons faisaient glisser les troncs d'arbre enduits de graisse d'ours. Ce bois, qui servait à la construction, était expédié vers Portland ou San Francisco.

Au centre du quartier, on peut difficilement ignorer Pioneer Place et son immense totem, réplique de celui volé aux Indiens Tlingits vers 1890. Non loin du totem, on trouve le buste du chef indien Sealth, dont le nom servit à baptiser la ville. On ne peut pas rater, non plus, le Pioneer Building, immeuble victorien construit après l'incendie de Seattle de 1889 et devenu l'une des fiertés architecturales de la ville.

Le magazine américain Fortune ne s'est pas trompé : plusieurs fois, la ville a été récompensée en étant élue « best big place to live in the US ». Ville portuaire, semblable à une île, Seattle reste une terre de métissage. N'inclut-elle pas le troisième plus grand Chinatown des Etats-Unis ? Mais c'est surtout un lieu dans lequel il fait bon déambuler même si l'un de ses surnoms est « Rainy City », la ville pluvieuse…

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