Publicité

La BCE va injecter 1.140 milliards pour faire redémarrer la zone euro

La Banque centrale européenne lance son va-tout pour dynamiser l’économie. Le programme de rachat d’actifs annoncé jeudi doit ramener les attentes d’inflation près des 2 %.

Par Jean-Philippe Lacour

Publié le 22 janv. 2015 à 20:35

Mario Draghi a abattu jeudi sa derni?re carte pour stimuler l’?conomie et lutter contre la faible inflation en zone euro. Six ans apr?s les banques centrales am?ricaine et britannique, la Banque centrale europ?enne engage ? son tour un programme ?tendu d’achat d’actifs, ou ? quantitative easing ? (QE) ? l’anglo-saxonne. Une somme ?norme de liquidit?s sera inject?e sur les march?s de mani?re ? produire des effets dynamisants pour l’?conomie et relever les attentes d’inflation ? moyen terme, a expliqu? Mario Draghi, pr?sident de la BCE et grand d?fenseur d’un projet controvers?, surtout en Allemagne.

Les Bourses europ?ennes ont gagn? du terrain jeudi apr?s les annonces de Francfort. Sur le march? des changes, l’euro est tomb? un moment ? son plus bas niveau en onze ans face au dollar, ? 1,1405?dollar, ce qui est un des objectifs de l’op?ration (lire page 6).

Alors que les march?s avaient largement anticip? la mesure, le banquier italien a encore r?ussi ? les surprendre positivement par l’ampleur inesp?r?e du dispositif. D?marrant au mois de mars, les achats de titres publics et priv?s vont porter sur 60?milliards d’euros mensuels et se prolonger jusqu’? fin septembre?2016, soit une enveloppe globale de 1.140?milliards d’euros. Et, quoi qu’il arrive, les rachats seront men?s jusqu’? ce que les attentes d’inflation puissent ? nouveau remplir l’objectif assign? ? la BCE, soit parvenir ? des taux proches de 2 % sur le moyen terme.

A la suite d’une forte pression allemande, le programme a opt? pour la non-mutualisation des pertes au niveau europ?en. Une large part (80 %) des pertes potentielles sur ces portefeuilles sera ainsi support?e par chaque banque centrale intervenant sur les titres de son pays respectif.

Publicité

Frapper vite et fort

L’usage d’un tel programme comme instrument de politique mon?taire a fait ? l’unanimit? ? parmi les 25?membres du Conseil, a pr?cis? Mario Draghi, et le choix de l’enclencher d?s mars a seulement fait ? consensus ?, car certains membres du Conseil ne voyaient pas l’urgence d’agir d?s maintenant. Alors que les pr?c?dentes mesures engag?es ?–?baisse des taux jusqu’au minimum possible (0,05 %, maintenu ? ce niveau hier), octroi de liquidit?s aux banques (dont le co?t a encore ?t? diminu? hier) et rachat d’actifs priv?s?– n’ont pas r?ussi ? donner un coup de fouet ? l’inflation, Mario Draghi a d?cid? de frapper vite et fort, car il veut provoquer une s?rie d’?lectrochocs positifs pour l’?conomie. Les investisseurs vont recevoir des liquidit?s en c?dant leurs titres d?tenus sur les Etats, de quoi ouvrir leur app?tit pour prendre de nouveaux risques. Mieux dot?es de liquidit?s, les banques en particulier seront plus incit?es ? pr?ter aux m?nages et entreprises, selon les attentes de la BCE. Alors que des liquidit?s pourraient se concentrer sur certains actifs (actions, immobilier…), Mario Draghi ne voit pas pour le moment de ph?nom?nes de ? bulles ? se cr?er, comme certains le redoutent d?j?.

L’effet le plus important ? attendre se situe du c?t? de la demande. Or, pour que l’investissement reparte, il faut que la confiance soit de retour, a soulign? Mario Draghi. Il a lanc? un nouvel appel aux gouvernements pour qu’ils appliquent ? maintenant ? les r?formes structurelles. ? Plus ils en feront, plus la politique mon?taire sera efficace ?, a-t-il martel?. Une mani?re d’appeler Paris, Rome, Ath?nes et d’autres capitales de pays moins en forme que d’autres ? r?duire les d?ficits et ? se moderniser. Car ce cadeau que leur fait aujourd’hui la BCE est le dernier.

Jean-Philippe Lacour

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité