Barrage d'Arzal. La parade contre les inondations

On peut dire merci au barrage d'Arzal ! Malgré la crue importante (600 m³/seconde) de la fin 2012, le bassin aval de la Vilaine a échappé aux inondations.

Photo B. L. B.
Photo B. L. B.
Malgré les fortes pluies hivernales, il n'y a pas eu d'inondation sur le bassin aval de la Vilaine. Le barrage d'Arzal a pleinement joué son rôle, malgré une crue importante du fleuve : 600 m³/seconde pendant la dernière quinzaine de décembre (*). Le rôle du barrage, réalisé en 1972, est de bloquer la remontée des marées dans le fleuve. Une mission très différente des ouvrages classiques. Ainsi, en hiver, le barrage d'Arzal ne « lâche » pas d'eau et les quantités d'eau douce descendantes restent identiques. « En fait, la gestion est au jour le jour, dit Jean-François Guérin, président de l'Institut d'aménagement de la Vilaine. Quand on a la certitude d'une inondation à venir, on anticipe et on restitue un peu plus... Heureusement cet hiver, on a eu des périodes de trois ou quatre jours sans pluie, cela a permis à l'eau de s'évacuer ».

800 m³/secondes : le seuil d'efficacité

Cela dit, l'IAV met en garde contre un excès de confiance et rappelle que des inondations sont toujours possibles... Au-delà du débit de 800 à 900 m³/seconde, la Vilaine est plus haute quelle que soit l'heure de la marée et le barrage n'est plus efficace. Deux exemples : en 2001 (1.500 m³/sec) et en 1995 (1.400 m³/sec), deux années marquées par de grandes inondations. En 2001, le débit du fleuve étant supérieur à la marée, le barrage était resté toujours ouvert sans qu'il y ait de remontée d'eau salée, la masse marine s'effaçant devant la Vilaine. En 1995, la crue avait duré deux fois moins longtemps qu'en 1936, année qui avait connu une pluviométrie comparable : lors de la descente de crue, le barrage était redevenu efficace et avait accéléré le retour à la normale !

Changement climatique : écluse 60 cm plus haut !

Le rôle du barrage sera encore plus pertinent dans la perspective des changements climatiques annoncés pour la fin de ce siècle. Durant la tempête Cynthia, le niveau de la mer était monté à 4,80 m au barrage alors que la Vilaine était à 1,20 à Redon qui n'est qu'à 40 cm au-dessus du niveau de la mer ! « Sans le barrage, les bas quartiers de Redon auraient été inondés », affirme Jean-François Guérin. Qu'adviendra-t-il si le niveau de la mer monte de 70 cm comme l'affirment les prévisions les plus pessimistes ? « Si on fait une deuxième écluse dans les dix ans, on la fera 60 cm plus haut pour tenir compte des prévisions de changement climatiques. Un chantier de l'ordre de 20 MEUR », répond le président qui insiste sur la prévention : ne pas construire en zone inondable, organiser les secours avant l'inondation, adapter les bâtiments déjà construits, se doter de digues amovibles comme à Saint-Nicolas de Redon... Prévenir et garder la mémoire : l'IAV installe des repères de crues sur tout le bassin. Un « zouave » de la Vilaine est en projet !

* En revanche, la crue récente début 2014, certes plus faible (400 m³/seconde), s'est traduite par des inondations mais sur le bassin amont. La faute aux pluies violentes au nord.

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