La Confédération paysanne du Var manifeste à l’embouchure de l’Argens

La Confédération paysanne du Var a commémoré, hier à l’embouchure de l’Argens, les terribles inondations de 2010. Rien n’a été fait, selon elle, depuis.

KATIA ENRIOTTI Publié le 16/06/2013 à 12:37, mis à jour le 16/06/2013 à 12:43
Une commémoration pour rendre sa valeur à l'A - 21505913.jpg

Les touristes fréjusiens jettent un œil.

À l'embouchure de l'Argens, par ce chaud samedi quasi estival, en chemisette et pieds nus, ils ont leurs seaux remplis de sable. Serrent leurs pioches et renvoient à qui veut bien entendre des chiffres qui font encore froid dans le dos. « Vingt-trois décès humains, cent cinquante d'équidés, deux mille d'ovins » Une stèle factice tranche avec l'ambiance « plage et farniente ».

Chapeautée par Sylvain Apostolo, co-porte parole de la Confédération paysanne du Var, la quarantaine d'agriculteurs, professionnels du tourisme et autres est varois, sinistrés (ou non) des inondations de juin 2010, a des choses à dire. Des choses qui ne passent pas. « Cela fait trois ans aujourd'hui (hier, N.D.L.R.) que les inondations meurtrières ont eu lieu. Et depuis, rien, ou presque, n'a été fait,déplore le jeune homme d'un ton las. Le principal problème, et la plupart se voile la face, il est ici. C'est l'estuaire de l'Argens, bouché à 97 % ! ». A ses côtés, Hubert Barret, secrétaire à la Confédération, ajoute : « les élus veulent mettre des milliards dans la LGVPaca mais pas trois millions pour creuser trois trous et permettre la sécurisation de la basse vallée de l'Argens ? On est à bout, là… »

« Ca va recommencer… »

À bout de nerfs, à bout de fatigue. À l'image de Stéphane Morféa, le producteur de jeunes pousses de salade pugétois, bronzé mais le regard noir, qui redoute comme bien d'autres l'arrivée de l'automne. « Aux premières pluies, ça va recommencer. Le mois dernier, on a encore eu de l'eau chez nous ! Les fossés de la plaine de l'Argens doivent, aussi, être recalibrés ou du moins nettoyés. Une fois par an suffirait. »Solidaire, Rémi Dumarcet, gestionnaire d'un camping à Roquebrune, acquiesce. « Les anciens entretenaient une largeur de 75 m à l'embouchure de l'Argens,lance-t-il en observant le fleuve devant lui.Parfois, on peut le franchir sur un banc de sable ! »

Et si tous s'accordent sur le fait que depuis une semaine, des travaux « d'élargissement » ont changé un peu la donne, la suite est malgré tout redoutée.

« Il faut que les élus(1)arrêtent de verser des larmes de crocodiles à chaque anniversaire,conclut Sylvain Apostolo.Mais qu'ils agissent, plutôt ! »

(1) Elsa Di Méo, conseillère municipale et régionale, était la seule élue présente. Elle se rendra mardi prochain au ministère de l'agriculture, à Paris, accompagnée de l'association Viva (Vivre Installé en Val d'Argens) afin de discuter des problèmes liés aux inondations.

Une commémoration pour rendre sa valeur à l'A - 21507049.jpg
Stèle, seaux, pioches. L'action de la Confédération s'est voulue pacifique mais hautement symbolique. D'autres rassemblements devraient suivre. Gabrielle Prompt.

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Var-Matin

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