Comme annoncé dans la matinée par le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, le Premier ministre a fait une «succession d'annonces fortes», qui devraient notamment concerner «six millions et demi de Français» touchant des petites retraites et les fonctionnaires les plus modestes, dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité. Parmi ces mesures (retrouvez leur détail ici):
• Les retraités percevant moins de 1 200 euros de pensions ne seront pas concernés par le gel des pensions prévu par le plan d’économies du gouvernement.
• Le «plan pauvreté», qui prévoit notamment une hausse du RSA, sera bien appliqué comme prévu au 1er septembre.
• Une augmentation du salaire net annuel de 440 euros en moyenne pour les fonctionnaires les plus modestes.
• Manuel Valls promet également dans sa lettre adressée aux députés PS et transmise à la presse, «une mesure fiscale de soutien au pouvoir d'achat des ménages modestes», «effective dès cette année», ainsi qu'une clause de revoyure pour le gel du point d'indice des fonctionnaires et une revalorisation pour les agents les plus modestes.
La gauche, plutôt confiante
, a tweeté
Bruno Le Roux
(photo AFP), à l’issue d’une rencontre de plusieurs députés socialistes avec Manuel Valls, qui intervient à la veille du vote à l’Assemblée sur le programme de stabilité.
, a également déclaré le député PS
Thomas Thévenoud
(photo AFP), qui avait rué dans les brancards la semaine dernière contre les mesures d’économies et faisait partie de la délégation reçue à Matignon lundi matin.
Même ton conciliant du côté du
(photo AFP):
«La majorité parlementaire a été entendue,
écrit-il dans un communiqué.
Dès lors que le Gouvernement a revu sa copie, je voterai demain pour son projet. La majorité a été dans son rôle en faisant des critiques et des propositions.»
«On a devant nous ce qu'est la démonstration de la méthode de dialogue avec la majorité : un dialogue permanent, constructif et en responsabilité», a fait valoir l'entourage de Valls, soulignant que «le cap des 50 milliards est tenu, dans la justice».
Quant au président socialiste de l’Assemblée nationale
Claude Bartolone
(photo AFP), il s’est félicité lundi qu’il y ait eu
«ces échanges et ce compromis»
entre les députés socialistes et le gouvernement. Les efforts budgétaires décidés par le gouvernement doivent
«permettre à la France de parler plus fort au niveau européen»
, a déclaré à l’AFP Claude Bartolone, qui a aussi espéré que le Parlement puisse
«faire des propositions»
sur les réformes de structures de l’Etat.
«Qu'il y ait ces échanges et ce compromis, après que le Premier ministre a réussi à entendre sa majorité, c'est un bon équilibre dans les relations entre le gouvernement et le Parlement», a estimé le député de Seine-Saint-Denis. Selon lui, «on ne peut pas passer à côté du fait qu'il faut reconstruire les marges des entreprises, mais aussi qu'il faut nous réformer sans rien lâcher sur la solidarité, et là les parlementaires ont été entendus».
Enfin, le bureau national du Parti socialiste a adopté à 31 voix pour, avec 15 voix «contre» et une «abstention», une résolution de soutien au programme de stabilité, à la veille d'un vote crucial au Parlement sur ce sujet, a annoncé lundi le porte-parole du parti, Olivier Faure. Il s'agit d'un «vote extrêmement clair de soutien à la politique menée» par l'exécutif, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, après un bureau national (direction élargie) extraordinaire destiné à définir la position officielle du parti sur le programme de stabilité avant le vote crucial au Parlement mardi et après des aménagements présentés par Manuel Valls lundi.
Mais des réticences persistent
Sur d'éventuelles abstentions ou votes contre le programme de stabilité de députés socialistes mardi, Le Roux s'est étonné du fait que cette décision soit déjà prise «avant que le dialogue ait été terminé». «Je trouve étrange que l'on puisse, lorsqu'il y a un dialogue normal et que l'on veut participer de façon complètement loyale (...) je trouve étrange de pouvoir annoncer qu'on ne voterait pas, avant même que les discussions et le dialogue aient été terminés avec le gouvernement. D'autant plus que ce dialogue se poursuivra», a-t-il fait valoir.
La lettre de Manuel Valls n'a pourtant pas convaincu tous les socialistes. Le député Pouria Amirshahi, tout en saluant des «gestes bienvenus en direction des plus fragiles» regrette que «le pacte de responsabilité, dans ses principes et dans son montant, reste hélas intangible. [...] C'est pourquoi je ne voterai pas cette trajectoire budgétaire».
De son côté, le député PS
Christian Paul
(photo AFP), qui avait annoncé la semaine dernière avec deux autres parlementaires proches de Martine Aubry qu’il s’abstiendrait lors du vote mardi, a reconnu
«quelques avancées»
dans les annonces de Valls. Mais
«si le Premier ministre, au lendemain de cette lettre ne va pas au-delà, il n’y a pas de raison suffisante pour changer de position»
, a-t-il prévenu.
François Hollande et Manuel Valls défendront lundi après-midi (à partir de 14h30) leurs grandes orientations économiques, tandis que les tractations se poursuivent pour tenter d’amadouer les députés qui menacent de ne pas voter mardi le programme de stabilité du gouvernement.
[ Plan d'économie : la lettre de Valls aux députés ]
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[ redacweb6352 ]