Infrastructures : la Chine lance son plus grand chantier africain au Maroc

Tout y concourt : une position géostratégique entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne, une attractivité économique sans précédent, et un savoir-faire pluridisciplinaire.

Par Viviane Forson

L'investissement total des entreprises dans la zone après dix ans atteindra 10 milliards de dollars. 
L'investissement total des entreprises dans la zone après dix ans atteindra 10 milliards de dollars.  © MAP

Temps de lecture : 3 min

Sur les rivages de l'Atlantique puis tantôt de la Méditerranée, Tanger, cette ville portuaire du nord du Maroc, et carrefour historique du commerce mondial, se prépare pour le futur. Sur plus de 2 000 hectares, la future cité industrielle « Cité Mohammed VI Tanger Tech » va connaître son premier coup de pioche au cours du premier semestre de cette année. À l'horizon, une ville industrielle qui accueillera près de 200 entreprises chinoises, et créer 100 000 emplois dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Voià, ce qu'il se passe lorsqu'une ville nord-africaine et le géant chinois comprennent l'enjeu d'une position stratégique pour l'Europe et le continent africain. Le Maroc a renforcé ces dernières années sa position de porte d'entrée vers l'Europe et l'Afrique, tandis que la Chine démontre un intérêt économique conséquent pour le royaume chérifien... au détriment de son partenaire historique qu'est l'Algérie ?

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Le port de Tanger, incontournable hub industriel

« Les opérateurs économiques chinois sont à la recherche de plateformes compétitives. Et ils ont choisi le Maroc comme l'une de ces plateformes », s'est réjoui dans une déclaration à l'AFP le ministre de l'Industrie Moulay Hafid El Alamy. Au cours d'une cérémonie présidée par le roi du Maroc, Mohammed VI, ce 20 mars, au palais de Tanger, les autorités marocaines ont signé une convention avec le groupe Haite, basé à Chengdu (centre de la Chine), et présenté les grandes lignes de cette future ville industrielle qui regroupera des habitations résidentielles et des services comprenant plus de dix activités : aéronautique, automobile, e-commerce, télécommunication, énergies renouvelables, transport, électroménager, industrie pharmaceutique, matériaux, ou encore agroalimentaire.

Portée par la croissance rapide de la zone portuaire de TangerMed, ainsi qu'une zone franche consacrée au secteur automobile, avec l'implantation d'une usine Renault, la plus grande d'Afrique, il faut dire que la région attire les investisseurs. Rien qu'en 2016, quelque 3,45 milliards de dirhams d'investissements privés ont été réalisés au niveau du port Tanger-Med, soit une progression de 102 % en glissement annuel, avec l'implantation de 68 nouveaux projets industriels sur l'ensemble des zones d'activités du complexe portuaire. À la clé ? La création de 6 547 nouveaux emplois. En septembre dernier, l'avionneur américain Boeing avait annoncé la création d'une zone industrielle spécialisée pour ses sous-traitants.

Le roi du Maroc Mohammed VI serre la main du Premier ministre chinois Li Keqiang durant une rencontre à Pékin en mai 2016. ©  AFP/Jason Lee
Le roi du Maroc Mohammed VI serre la main du Premier ministre chinois Li Keqiang durant une rencontre à Pékin en mai 2016. © AFP/Jason Lee

Le Maroc confirme son attractivité

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Et pour renforcer ses infrastructures ferroviaires, le Maroc s'est lancé dans l'aventure de la future « LGV », dont le premier tronçon est en cours d'achèvement entre Tanger et Kénitra faisant du royaume le premier pays du continent africain à être capable de lancer un train à 320 km/h sur son réseau ferré.

En plus d'offrir une position stratégique, le Maroc est aussi un hub financier puissant. C'est donc logiquement avec le groupe marocain BMCE Bank, que Haite va financer ce méga-projet, dont un mémorandum d'entente a été signé en mai 2016 au cours d'une visite officielle de Mohammed VI à Pékin. Mobilisant une enveloppe d'un milliard de dollars (930 millions d'euros), il consiste en « la construction d'un pôle économique capable de générer 100 000 emplois, dont un minimum de 90 000 emplois bénéficiera aux habitants de la région de Tanger », selon la présentation officielle. « L'investissement total des entreprises dans la zone après dix ans atteindra 10 milliards de dollars [9,3 milliards d'euros, NDLR] », a annoncé Li Biao, président du groupe chinois, cité par l'agence de presse officielle marocaine MAP.

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