Pour Finkielkraut, la BD, on peut l’aimer mais faut pas s’en vanter

Dans son émission « Répliques », diffusée le 5 mai sur France Culture, Alain Finkielkraut s’est lancé dans une étrange comparaison entre la lutte contre les discriminations et le goût pour la bande dessinée. Affichant au passage son...

Par Yann Guégan
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Dans son émission « Répliques », diffusée le 5 mai sur France Culture, Alain Finkielkraut s’est lancé dans une étrange comparaison entre la lutte contre les discriminations et le goût pour la bande dessinée. Affichant au passage son mépris pour cette forme d’expression, qualifiée d’« art mineur » – ce n’est pas la première fois, rappelle Caro dans les commentaires ci-dessous.

Attention, raisonnement tortueux :

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« Il me semble que les dissymétries, les hiérarchies en matière culturelle sont de moins en moins admises par l’esprit démocratique de notre temps. [...] Je pense à un reportage publié dans un journal sur Louis Schweitzer, alors qu’il était PDG de Renault. Il [y] a avoué sa passion pour la bande dessinée, il a dit “j’ai 3 000 albums chez moi, et d’ailleurs j’ai de grandes conversations avec Michel-Edouard Leclerc parce que nous partageons cette passion, et nous faisons notre coming out ensemble”. Ce qui m’a frappé, c’est que le même Louis Schweitzer est devenu le premier président de la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations [aujourd’hui fusionnée avec le Défenseur des droits, ndlr]. Je ne sous-estime pas, bien au contraire, la nécessité de lutter contre discrimination raciale, à l’embauche ou au logement. Mais on a l’impression, aujourd’hui, que c’est toute discrimination qui est mise en cause. C’est le droit de discriminer qui est refusé au nom de l’égalité de tous. C’est ainsi qu’on peut se targuer d’aimer la bande dessinée. Pourquoi ne pas aimer la bande dessinée ? Mais s’en targuer c’est autre chose. C’est dire, en sous main, il n’y a pas d’art mineur. Et quand on dit il n’y a pas d’art mineur, non seulement on réhabilite les arts mineurs mais on vide les autres. Si la variété, c’est de la musique, il n’y a plus de musique, la musique disparaît peu à peu de la consommation courante. »

En résumé : pour Finkie, la BD, c’est bien pour lire aux toilettes, mais ça doit rester un plaisir coupable. Admettre qu’on en lit, c’est mettre en danger la culture, la démocratie, bref, notre civilisation. Fermez le ban.

(Via @ThomasCadene)

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