Un an après son spectacle sur les Bonnets rouges qui avait remporté un vif succès, la Kerlenn Pondi présentera, ce week-end à Vannes, son tout nouveau spectacle sur la thématique de la réunification de la Bretagne, avec lequel elle tournera tout l'été. Une nouvelle fois, pile dans l'actualité.
Dimanche, au palais des arts de Vannes, le cercle celtique de la Kerlenn Pondi participera à la deuxième manche du concours de danse traditionnelle de première catégorie de la confédération Kendal'ch. Une manche qui ne sera pas tant notée sur la connaissance des danses que sur la prestation scénique - le fort de la Kerlenn : l'an dernier, avec leur suite sur les Bonnets rouges, les Pontivyens étaient devenus champions de deuxième catégorie - qui compte pour 60 % de la note globale.
« Tous les groupes du Morbihan seront là. Nous avons fini cinquième au général, lors de la première manche, avec un premier prix en gavotte glazick », rappelle Izan Belz, membre du bureau. « Cette fois, il s'agit de présenter une suite chorégraphiée d'une vingtaine de minutes sur un thème libre. L'an dernier, lors de notre réunion qui avait lieu à Guerlédan, nous avons décidé de travailler autour de la réunification de la Bretagne. L'an dernier nous avions choisi les Bonnets rouges... Une nouvelle fois nous sommes en plein dans l'actualité sans le vouloir », sourit Jonathan Le Guennec, responsable du cercle. Le nom de cette suite : « Bouezh ar bobl », ou « La voix du peuple ».
« La première manche était plus scolaire, là nous choisissons la musique que nous voulons (écrite avec Romain Sponnagel NDLR). La suite sera présentée sous la forme d'un conte philosophique. On ne peut pas faire, à proprement parler, de la politique sur scène. Même si derrière, notre idée est là », poursuit-il. « Pour illustrer la révolte bretonne, nous allons faire une gavotte de Calanhel, une danse du Centre-Bretagne. Ça illustrera la volonté du peuple de s'exprimer ; ça parle de démocratie », abonde Izan Belz. « Nous voulons ajouter quelque chose au débat, amener à des questions. C'est comme pour la langue bretonne : c'est devenu un sujet politique alors que c'est complètement culturel ! Nous ne voulons pas faire du folklore, ça, c'est quand la culture ne bouge plus. Nous avons voix au chapitre, pourquoi ne pas l'utiliser ? ». « Nous avons eu beaucoup de boulot sur l'apprentissage des danses, notamment sur le Comté nantais, mais les danses typiques, nous ne les ferons pas ! », complète Jonathan Le Guennec. Objectif de la Kerlenn : terminer dans les trois premiers. « Il y a le potentiel pour », assurent à l'unanimité les Pontivyens. Pour ce faire, les danseurs pourront compter sur le soutien du bagad et d'une formation de type fest-noz.
« Il n'y a pas de raison que la suite de cette année n'ait pas le même succès que les Bonnets rouges. Ce sera notre vitrine pour l'année et en août, nous tournerons en Hongrie avec », rappelle le président, Cyrille Berthou. « Pour payer notre voyage, nous allons d'ailleurs prochainement lancer une grande campagne de financement participatif sur Internet. Le plus gros donateur pourra notamment défiler avec nous en qualité de porte-drapeau pendant la grande parade du Festival Interceltique de Lorient ».