Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Mort de l’acteur égyptien Omar Sharif

L’interprète du « Docteur Jivago » est mort à 83 ans. Il avait reçu en 1963 un Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour son rôle d’Ali Ibn El-Kharish dans « Lawrence d’Arabie ».

Le Monde avec AFP

Publié le 10 juillet 2015 à 18h05, modifié le 11 juillet 2015 à 05h56

Temps de Lecture 6 min.

Omar Sharif, acteur égyptien célèbre notamment pour ses rôles dans Lawrence d’Arabie et Le Docteur Jivago, est mort à l’âge de 83 ans, a annoncé la BBC, citant sa famille.

De son vrai nom Michel Demitri Chalhoub, Omar Sharif est né à Alexandrie en 1932 dans une famille d’origine libanaise, qui travaille dans le commerce de bois précieux. Dans une interview donnée au Monde en 2004, celui qui a connu un succès précoce se disait né « sous une bonne étoile ».

De Jivago à Gengis Khan

Eduqué au Victoria College, l’école chic d’Egypte, Omar Sharif y a côtoyé « les fils de toutes les familles influentes du monde arabe, comme le roi Hussein de Jordanie ». A 21 ans, tout juste sorti de l’université, il est repéré par Youssef Chahine, qui le fait débuter dans Ciel d’enfer face à la grande actrice égyptienne Faten Hamama, qu’il épouse la même année, mais dont il divorcera par la suite, après avoir eu un fils, Tarek. Le film est sélectionné pour le Festival de Cannes de 1954 et le jeune Egyptien se retrouve vedette exotique sur la Croisette. Il devient immédiatement une star du cinéma égyptien, alors florissant, et le symbole de l’Egypte nassérienne.

Le succès international avec « Lawrence d’Arabie »

Mais c’est David Lean qui fera de lui un acteur de dimension internationale. Un hasard, confiait l’acteur à Libération en 2001, alors que la réalisateur du Pont de la rivière Kwaï cherchait un acteur arabe parlant l'anglais :

« Si je parle anglais, c'est parce que ma mère, qui voulait que je sois le plus beau, trouvait que j'étais trop gros lorsque j'étais enfant. Alors, elle m'a envoyé en pensionnat à l'école anglaise, parce qu'on y mangeait mal.»

En 1962, le réalisateur britannique lui confie le rôle d’Ali Ibn El-Kharish dans Lawrence d’Arabie, aux côtés de Peter O’Toole. Son interprétation lui vaudra un Golden Globe du meilleur second rôle, et un contrat avec la Columbia, le premier du genre pour une star arabe. Après son installation aux Etats-Unis, David Lean le fait jouer en 1965 Docteur Jivago, pour lequel il obtiendra un nouveau Golden Globe, celui de meilleur acteur.

Il incarnera par la suite aussi bien Genghis Khan que Che Guevara et jouera dans des films aussi différents que Mayerling (1968) de Terence Young, ou Les Possédés d'Andrzej Wajda (1988).

Il n’avait pas hésité non plus à tourner, en pleine guerre des Six jours, Funny girl, de William Wyler, avec Barbra Streisand (1968), où il campait un juif de la diaspora soutenant Israël. Une performance qui lui avait valu une interdiction de séjour en Egypte, levée seulement en 1977.

« Esclave d'une passion »

Après un Lion d'Or au Festival de Venise, en 2003, pour l'ensemble de sa carrière, il reçoit le César 2004 du meilleur acteur pour Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron. Il y interprète un vieil épicier arabe qui se lie d'amitié avec un jeune garçon juif.

Son caractère colérique l'a amené devant la justice, notamment en 2003 pour un coup de tête à un policier au casino d'Enghien-Les-Bains et, en 2007, pour avoir agressé à Los Angeles un voiturier qui refusait son billet de 20 euros et réclamait des dollars.

Par ailleurs champion de bridge international, Omar Sharif était propriétaire d'une importante écurie de chevaux de course. Habitué des casinos, il dira en 2006 avoir arrêté de jouer « pour ne plus être esclave d'une passion », à l'exception du cinéma. Il était également l’ambassadeur du journal Tiercé Magazine, pour lequel il a joué dans plusieurs publicités télévisées.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.