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Ces jeunes qui refusent le placard

Des adolescents heureux qui vivent ouvertement leur homosexualité à l’école... ça existe

Gais et heureux à l'école
Sarah-Maude Roy, 15 ans et Dalhia St-Laurent, 14 ans ont choisi de vivre leur relation amoureuse au grand jour à l’école. Photo Le Journal de Montréal, Isabelle Maher


Ils sont jeunes et ouvertement gais, lesbiennes, bisexuels et trans. Nous avons rencontré deux adolescentes qui refusent le placard, se fichent des préjugés, du jugement et des railleries. Gais et heureux à l’école? C’est possible.

Sarah-Maude Roy et Dalhia St-Laurent déambulent main dans la main dans les corridors de l’école Paul-Arseneau, à L’Assomption. En couple depuis décembre dernier, les adolescentes s’imaginent mal retenir un élan d’affection.

«Si ça me tente d’embrasser ma blonde en public, je l’embrasse, je n’y pense même pas. On se fout un peu des commentaires», résume Sarah-Maude, 15 ans.

L’an dernier, lorsque l’adolescente s’est ouvertement affichée lesbienne et amoureuse d’une autre élève, Sarah-Maude a perdu tous ses amis.

«Plusieurs élèves étaient sous le choc», confie-t-elle.

«Au même moment, je me suis fait couper les cheveux très courts. À l’école on me disait: “tu ressembles à un garçon, vas-tu devenir un transsexuel?” Ils sont un peu mêlés avec tout ça», raconte Dalhia en souriant.

Même si elles choisissent de les ignorer, les deux adolescentes observent certaines réactions qui ne sont pas toujours tendres à leur endroit.

«On entend parfois des rires ou des commentaires du genre: “C’est déguelasse!” ou “Tiens! V’là les gouines”, mais généralement, ça se passe bien», raconte Sarah-Maude qui affirme sans broncher ne pas regretter ses choix.

«Si ça peut faire comprendre aux gens qu’il ne faut pas avoir peur de s’afficher, tant mieux. Si on ne le fait pas maintenant, on va avoir peur toute notre vie», argue-t-elle.

Dans l’ensemble, le personnel enseignant a plutôt bien réagi en présence du couple de jeunes lesbiennes.

«La prof d’éthique est très ouverte. Elle est contente que l’on s’affiche. En histoire, l’an dernier, c’était autre chose. Le prof ne voulait pas que l’on s’assoie ensemble, ni que l’on se parle», se souvient Dalhia.

Les deux élèves de troisième secondaire ne sont pas les seules adolescentes à afficher ouvertement leur relation homosexuelle à leur école.

«Il y a un autre couple en secondaire II et l’an dernier, il y avait un couple en secondaire V», décrit Sarah-Maude.

Le directeur Martin Garceau se montre fier de cette avancée.

«Il peut arriver de les voir s’embrasser dans la salle des casiers. Nous sommes ouverts et tolérants, je n’ai pas vu ça dans toutes les écoles», confie le responsable des groupes de deuxième et troisième secondaires à l’école Paul-Arseneau.

En chiffres
63 %
des jeunes Québécois ont vécu au moins une forme de discrimination sur la base de leur statut de minorité sexuelle
49 %
rejet, exclusion
43 %
humiliation
31 %
atteinte à la réputation
17 %
violence physique
14 %
harcèlement
28 %
cyber-intimidation sexuelle
Source: étude menée auprès de 8029 jeunes de 14 à 22 ans par Blais-Gervais-Boucher-Hébert-Lavoie- 2013
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