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Christine Angot, retour sur sa mise en examen pour diffamation publique

L'écrivain reprochait à Christophe Lucquin de «publier des livres à caractère essentiellement pédophile». Wyters Alban/ABACA

En 2016, l'éditeur Christophe Lucquin a porté plainte contre la romancière. Dans sa chronique publiée dans Libération, la romancière l'accusait de «publier des livres à caractère essentiellement pédophile».

Ce jeudi 23 mars, François Fillon n'était pas la seule personne mise en examen sur le plateau de «L'Émission politique» de France 2. Le 2 avril 2016, l'éditeur Christophe Lucquin a porté plainte contre la romancière Christine Angot et Laurent Joffrin pour diffamation publique. Dans une chronique publiée sur le site de Libération , la romancière a accusé ce dernier de «publier des textes à caractère essentiellement pédophiles».

La chronique, qu'elle tient en alternance avec Olivier Adam, Thomas Clerc et Camille Laurens, revenait sur le second livre d'Édouard Louis, Histoire de la violence . Dans cet ouvrage, le jeune auteur décrivait une agression sexuelle dont il aurait été victime à son domicile par un certain «Reda» contre lequel il a porté plainte.

L'agresseur présumé serait un certain Riadh B. Un homme qui, à son tour, assigne Édouard Louis et son éditeur, le Seuil, en référé pour «atteinte à la vie privée» et «atteinte à la présomption d'innocence». Sa plainte sera jugée irrecevable en avril dernier.

L'éditeur Christophe Lucquin, qui connaît Riad B., se dit «révolté» par cette affaire. Il soupçonne l'auteur d'En finir avec Eddy Bellegueule d'affabulation.

Christine Angot met alors son grain de sel dans cette affaire. Dans son texte publié dans Libération, elle donne du crédit à la version d'Édouard Louis, au détriment de Lucquin. «Christophe est amoureux d'Édouard Louis. Il met sur Facebook la lettre d'amour qu'il lui a envoyé. Mais celui-ci ne lui répond pas. Christophe met alors un tout autre type de messages sur Facebook, moqueries, jalousie littéraire, dénigrement. Il en poste un par semaine». La romancière en rajoute: «De l'avis même des amateurs d'érotisme, ces textes sont un peu limites, un peu lourds et ne rencontrent pas le public». Jusqu'à l'accusation grave de pédophilie.

Ma maison d'édition a déjà publié 48 livres dont aucun n'a subi de censure ou poursuite judiciaire.

Christophe Lucquin

Christophe Lucquin furieux, demande à Libération un droit de réponse pour se défendre face aux accusations de la romancière. Le quotidien accepte sa requête le 13 avril 2016. «L'auteur me prête des sentiments pour Monsieur Édouard Louis: je ne lui ai jamais envoyé de lettre d'amour et n'ai jamais posté une fois par semaine des messages sur Facebook le dénigrant, comme cela est indiqué», affirmait l'éditeur dans les colonnes du quotidien Libération .

Lucquin continue en expliquant que sa maison d'édition «a déjà publié 48 livres dont aucun n'a subi de censure ou de poursuite judiciaire». Ce droit de réponse ne l'empêchera pas de porter plainte, spécifiant que «la juge d'instruction a considéré qu'il y avait suffisamment de charges dans cette affaire, et le procureur a lui-même requis le renvoi devant le tribunal correctionnel».

«J'invite Madame Angot à découvrir le catalogue de la maison, à lire ce qu'il s'en dit, conclut-il. Ce serait une preuve de respect pour la vérité, ainsi que pour la littérature».

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