Arnaque, chantage, e-commerce, piratage... les escroqueries à éviter sur le net

  • Première leçon à retenir pour ne pas se retrouver piégé : "Ne jamais ouvrir un mail dont on ne connaît pas la provenance. On le met à la poubelle."
    Première leçon à retenir pour ne pas se retrouver piégé : "Ne jamais ouvrir un mail dont on ne connaît pas la provenance. On le met à la poubelle." SYLVIE CAMBON / ILLUSTRATION
  • Les officiers Meriaux et Roubaud, avec une interprète en langue des signes.
    Les officiers Meriaux et Roubaud, avec une interprète en langue des signes. C. B.
Publié le , mis à jour
CÉCILE BODARWÉ

Mercredi 27 avril, gendarmerie et police ont expliqué toutes les arnaques possibles sur le net, à la Maison des personnes handicapées d’Avignon.

Arnaque, chantage, e-commerce, piratage, réseaux sociaux... Mercredi, à la Maison des personnes handicapées d’Avignon, gendarmes et policiers sont intervenus dans le cadre de la campagne de sensibilisation aux nouvelles escroqueries, lancée par la préfecture alors que la délinquance en matière de nouvelles technologies explose. L’adjudant-chef Talon, spécialiste de ces questions, a fait le tour de toutes les mauvaises surprises qui nous guettent au quotidien. Et il y a de quoi devenir paranoïaque tant le champ d’action des pirates du web et des cybercriminels est étendu, et leurs méthodes efficaces. "Ils agissent à travers le darkweb, un web parallèle au web existant."

Même les antivirus semblent impuissants

Première leçon à retenir pour ne pas se retrouver piégé : "Ne jamais ouvrir un mail dont on ne connaît pas la provenance. On le met à la poubelle." Soit on se fait harponner par une âme charitable prête à léguer un bel héritage contre un numéro de compte bancaire ou par une jeune femme en mal d’amour (et d’argent !), soit on ouvre une pièce jointe et là, c’est la catastrophe. "Beaucoup de virus se propagent par les pièces jointes." Avec notamment un virus virulent qui crypte toutes les données de son ordinateur, "on n’a plus qu’à le formater", et repartir de zéro.

À moins de céder au chantage, "et payer une rançon". Le nombre toujours plus important de virus et la vitesse avec laquelle les cybercrimnels en imaginent sont tels que même les antivirus semblent impuissants. "C’est pourquoi il faut anticiper et prendre ses précautions ! C’est le meilleur moyen de les combattre", souligne le lieutenant-colonel Meriaux, du groupement de gendarmerie de Vaucluse.

Repérez les fautes d’orthographe et de syntaxe dans le mail

Plus pervers, des escrocs adressent des milliers de faux mails supposés être envoyés par une administration, la Caf, EDF, une banque, les Impôts... "On nous invite à cliquer sur un lien pour récupérer nos données sensibles", telles que les numéros de carte bleue. Pour ne pas tomber dans les filets de ce "fishing" ou hameçonnage, repérez les fautes d’orthographe et de syntaxe dans le mail reçu et sachez qu’aucun de ces organismes ne demande des informations par cette voie-là.

Les officiers Meriaux et Roubaud, avec une interprète en langue des signes.
Les officiers Meriaux et Roubaud, avec une interprète en langue des signes. C. B.

Autres escroqueries fréquentes, celles qui passent par les sites de petites annonces de particulier à particulier. "Si c’est gratuit ou peu cher, on se doute qu’il y a une arnaque derrière !", lance l’adjudant-chef. "Le vendeur vous demandera de payer avant, des droits de douanes, des frais de transport..." et l’objet convoité n’arrivera jamais. Un autre, acheteur cette fois, enverra un chèque volé d’un montant supérieur à celui de l’achat et demandera de lui envoyer par retour la différence...

La fraude à la carte bancaire augmente chaque année

Méfiance également du côté de la monnaie virtuelle et des services de paiement en ligne, "paypal, ukash, bitcoin, western union..., énumère le spécialiste. Un compte paypal peut se faire pirater. Moi j’évite !". La fraude à la carte bancaire, elle, augmente chaque année. "Elle représentait 120 M€ en 2010 pour 850 M€ en 2020." Carte perdue ou volée (35 %) et skimming (carte piratée dans un distributeur de billets ou de carburant, 63 %) sont les cas les plus fréquents.

"Pour un achat sûr sur le net, il y a trois éléments : le numéro de la carte, la date d’expiration, le cryptogramme au verso." Ce cryptogramme, gage de confidentialité, les gendarmes conseillent d’ailleurs de "l’apprendre par cœur et de l’effacer au cas où on vous vole votre carte, ou si un commerçant peu scrupuleux la filme avec un dispositif pendant qu’il la passe". Payer en ligne doit aussi se faire sur un site sécurisé : "Il faut qu’il y ait “httpS” dans son adresse et la présence de l’icône cadenas."

"Pas d’informations dégradantes ni bancaires sur le net"

Pour les plus jeunes, le danger se situe du côté des réseaux sociaux. "On lie des relations intimes, la personne demande des photos dénudées ou sexuelles, les enregistre et menace de les divulguer sur Facebook, Youtube...", le chantage peut commencer. Pire : des logiciels de piratage peuvent prendre la main sur la webcam d’un ordinateur et observer une personne à son insu, même si l’ordinateur est éteint...

"Les réseaux sociaux sont du pain béni pour les prédateurs sexuels." Sans compter que "tout ce que l’on met sur Facebook ne nous appartient plus. Ça devient sa propriété pendant 99 ans, c’est la loi américaine". Réseaux sociaux ou pas, le plus prudent est de ne pas donner beaucoup d’informations sur soi, ses données personnelles, sur un site internet. "S’il se fait pirater, toutes les infos que vous aurez données le seront". Une mine de renseignements précieuse, revendue à n’importe qui... "Pas d’informations dégradantes, pas d’informations bancaires sur internet", résume le lieutenant-colonel.

Si le mal est fait ou pas, il ne reste plus qu’à contacter le numéro d’info escroquerie (0811 02 02 17) ou aller sur le site du ministère de l’Intérieur. Celui-là devrait être sûr.