France, 2037, 39 ans après Google... le transhumanisme* est devenu une réalité, avec un gouvernement pro-transhumaniste au pouvoir depuis 2 ans. Le nouveau ministre de l’Intérieur promeut la loi de « Transhumanisation des forces de l’ordre », équipant les forces de sécurité d’une cornée artificielle intégrant des technologies de géolocalisation et de réalité augmentée. De quoi filmer, enregistrer, identifier, envoyer les données directement Place Beauvau... et ainsi fournir une preuve en cas de litige. Les sympathisants saluent l'initiative quand les opposants dénoncent une atteinte aux libertés fondamentales et à l'intégrité du corps humain (la greffe pouvant notamment provoquer des effets indésirables). Ils décident de pirater le système... Non, ce n'est pas le script d'un épisode de Black Mirror, mais le scénario du cas pratique sur lequel vont plaider des avocats le 22 juin 2017 à 18h au Palais de justice de Paris. Il est possible de suivre la retransmission en direct sur Facebook live. En outre, les internautes peuvent voter (lien ici) sur les grandes questions posées lors du procès. Le résultat sera pris en compte par la Cour lors de rendre son jugement.
Le transhumanisme est un mouvement, lancé par des futurologues américains et soutenu par des géants de la high-tech, qui promeut l'usage de la technologie pour améliorer l'être humain physiquement et mentalement ou le réparer (vaincre la maladie, le handicap, voire la mort elle-même...).
À ce soir#ProcèsDuTranshumanisme
— Fromont Briens (@FromontBriens) 22 juin 2017
avec Catherine Millet-Ursin @fromontbriens & @emmanueldaoud #avocats défense
& @gerardhaas partie civile pic.twitter.com/rFlFK0G4AM
Le transhumanisme, à l'épreuve du droit
A l'origine du projet, des lanceurs d'alerte en robe noire, comme ils se nomment eux-même. Et parmi eux, Gérard Hass, avocat à la cour, spécialiste en droit des nouvelles technologies. "Quelle société aurons-nous demain ? L'innovation va-t-elle porter atteinte à nos liberté ?", s'interroge-t-il. Les cabinets d'avocats Haas, Vigo et Fromont-Briens décident alors d'organiser le procès du transhumanisme. Ils s'affronteront au sein de la 1ère Chambre de la cour d’appel de Paris sur ce cas pratique du futur, en présence de magistrats et de professeurs de droit. Objectif ? "Nous voulons comprendre au regard du droit actuel comment peuvent être traitées ces questions philosophiques et sociétales liées au transhumanisme et imaginer comment cela pourrait évoluer", explique Amanda Dubarry, avocate au cabinet Haas. La revue juridique Dalloz est partenaire du procès et publiera les plaidoiries. Le procès sera diffusé sur Internet et les informations pratiques sont disponibles sur le site dédié. "A la suite ce premier volet, nous sommes en pourparlers pour en organiser 5 autres en province, avec un scénario qui va s'affiner et aller de plus en plus loin", ajoute Maître Amanda Dubarry.
Vidéo de présentation du procès du transhumanisme