Réunification de la Bretagne : les entrepreneurs mobilisés

Ils considèrent qu'une région Bretagne dans ses limites historiques, avec l'intégration de la Loire-Atlantique, créera une dynamique favorable aux affaires.

Source AFP

L'épicerie Les Comptoirs de Saint-Malo, à Saint-Coulomb (Ille-et-Vilaine).
L'épicerie Les Comptoirs de Saint-Malo, à Saint-Coulomb (Ille-et-Vilaine). © hemis.fr

Temps de lecture : 3 min

D'Ubisoft à "Produit en Bretagne", des entrepreneurs bretons manifestent en faveur du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne avant l'examen de la réforme territoriale, car ils considèrent qu'une région Bretagne dans ses limites historiques créera une dynamique favorable aux affaires.

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Alors que se déroule samedi à Nantes une importante manifestation pour cette réunification, Christian Guillemot est de ceux qui pensent qu'avec elle "on irait plus vite, plus loin". "Cela fait 70 ans que la Bretagne subit une partition (depuis un décret de Vichy en 1941, NDLR), ça ressemble beaucoup à un déni de démocratie de la part de l'État", assure à l'AFP l'entrepreneur, qui est l'un des cinq frères fondateurs d'Ubisoft, un groupe numérique - créateur notamment des célèbres jeux vidéo Rayman ou Assassin's Creed - employant 20 000 personnes dans le monde, dont 3 000 en France.

"Avec une Bretagne réunifiée, on aurait 40 % de moyens en plus (le poids de la Loire-Atlantique, NDLR) et des hommes qui ont envie de faire des choses ensemble pour leur territoire", ajoute-t-il. "Le numérique, ce sera 40 % des emplois d'ici cinq ans. Avec une Bretagne à cinq, cohérente avec son histoire millénaire, on a tout pour réussir", considère le chef d'entreprise, soulignant le haut niveau de formation des jeunes Bretons, souvent contraints de partir à l'étranger pour trouver un emploi correspondant à leur qualification.

"Bête de course"

Christian Guillemot cite l'exemple du Québec qui a su créer en 15 ans une "vraie Silicon Valley". Il considère que la Bretagne à cinq, "par la volonté, peut faire beaucoup" dans ce domaine. "Avec le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne, on passe d'un fonctionnement au ralenti (à quatre départements) au niveau d'une bête de course. Une Bretagne à cinq est plus peuplée que huit États européens et que 11 des 16 Länder allemands. C'est une région taillée pour la course économique", fait valoir Malo Bouëssel du Bourg, directeur de Produit en Bretagne (PeB), une association qui regroupe 330 entreprises des cinq départements employant 100 000 salariés.

Il relève aussi que la Bretagne à cinq constitue "la première région agroalimentaire européenne". Surtout, insiste-t-il, "la Bretagne bénéficie d'une très forte notoriété à l'international et d'une excellente image" que PeB, dit-il, ne veut surtout pas voir "diluée" dans une région "Grand Ouest" composée de la Bretagne et des Pays de la Loire, comme le gouvernement l'avait envisagé. En affaires, poursuit-il, "on a confiance dans les Bretons, et c'est un très bon capital".

Avec ses 3 000 kilomètres de côtes, cette région pourrait aussi tirer parti économiquement de son environnement maritime, "stratégiquement fondamental pour la Bretagne (...) mais actuellement sous-exploité", considère Malo Bouëssel du Bourg. "20 % du commerce mondial passent devant nos côtes", rappelle-t-il.

"Le monde économique va se mobiliser"

En termes économiques, "la Loire-Atlantique dans la Bretagne, ça a un vrai sens, ce n'est pas seulement une construction intellectuelle ou affective", assure Carl Guyader, dirigeant de l'entreprise de distribution Passion Froid (300 salariés), filiale du groupe Pomona. "On est basé à Nantes, mais, à Paris, on nous appelle toujours les Bretons. C'est une réalité !"

Pour Malo Bouëssel du Bourg, "le monde économique va se mobiliser beaucoup plus que d'habitude", samedi à Nantes. Pour la première fois, PeB sera présent en tant que tel, derrière une banderole. Christian Guillemot vient manifester "avec (ses) cinq enfants" et "toujours la volonté de créer de la richesse sur le territoire. (...) C'est quand même incroyable qu'au moment où on fait une réforme territoriale, on ne nous écoute pas. Mais on ne lâchera pas", affirme-t-il.

L'ancien spationaute Jean-Loup Chrétien, fondateur de Tietronix Optics SAS, basée à Lannion (Côtes-d'Armor), a lui, quitté vendredi matin Houston, où il vit une partie de l'année, pour être aussi présent samedi à Nantes.


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Commentaires (36)

  • Torrebenn

    @cclerc : Oui la Loire Atlantique a besoin de la Bretagne!
    Pourquoi croyez vous que les chefs de la région Pays De Loire veulent d'une fusion avec la Bretagne d'ailleurs?!
    Pourquoi croyez vous que les acteurs économiques de Loire Atlantique en majorité souhaitent et demandent cette réunification?
    M'enfin... !

  • Torrebenn

    @cclerc : Oui la Loire Atlantique a besoin de la Bretagne!
    Pourquoi croyez vous que les chefs de la région Pays De Loire veulent d'une fusion avec la Bretagne d'ailleurs?!
    Pourquoi croyez vous que les acteurs économiques de Loire Atlantique en majorité souhaitent et demandent cette réunification?
    M'enfin... !

  • pemmore

    La Bretagne doit redevenir pleine et entière, ensuite on montera le grand port de st nazaire, la rénovation des lignes ferroviaires et internationnaliser l'expression Breizh made ou breizhmad en Breton, reconnue par la haute qualité de ses produits.