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Benoît Hamon gagne et tend la main à Mélenchon

Peu après l'annonce des résultats ce dimanche soir, Benoît Hamon a pris la parole à Paris devant ses supporteurs.

Benoît Hamon est le candidat du PS pour la présidentielle 2017. Avec 58,9% des suffrages il remporte largement ce scrutin. La surprise est de taille si l'on songe qu'au début de l'automne, le député des Yvelines, 49 ans, était crédité d'à peine 6% d'intentions de vote pour cette primaire de la Belle alliance populaire (PS et alliés). Il est désormais l'homme fort du PS, après le renoncement de François Hollande et après avoir battu dans les urnes Arnaud Montebourg lors du premier tour puis Manuel Valls en finale.

Notre dossier: La présidentielle française de mai 2017

La «gauche totale»

Son programme de «gauche totale», innovant pour la France sur des thématiques comme le revenu universel pour tous, la dépénalisation du cannabis ou la place centrale de l'écologie, a trouvé un écho favorable auprès du peuple de gauche, déçu et démobilisé par un quinquennat de François Hollande. Ces électeurs se sont plus fortement mobilisés que lors du premier tour. La participation friserait les 2 millions. Il y a dynamique, mais légère.

Manuel Valls sanctionné

Avec 41,1% des voix, Manuel Valls est éliminé de la course. Un désaveu cinglant pour celui qui, au début du mois de décembre, était encore premier ministre. Tout au long de cette très courte campagne, Manuel Valls s'est posé en seul recours pour le PS en vue de la présidentielle. S'il a reconnu sa défaite et souhaité bonne chance à Benoît Hamon, Manuel Valls a prononcé un discours d'ex-chef du gouvernement. Il a fait le bilan de son action à la tête du gouvernement et jugé que les Français lui rendront justice dans le futur. Il rejoint ainsi François Hollande, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Arnaud Montebourg ou encore Cécile Duflot, condamnés au purgatoire politique.

Les défis de Benoît Hamon

Benoît Hamon a quelques heures pour savourer sa victoire mais pas davantage. Car le PS est en ruine et son intention de «rassembler tous les socialistes» va se heurter à la résistance des cadres du parti. En effet, frondeur au gouvernement et positionné très à gauche, c'est un minoritaire dans son propre parti. Son principal défi: éviter l'hémorragie des députés, qui jugent son projet illusoire, vers Emmanuel Macron. Il a déjà proposé à Yannick Jadot (candidat d'EEVL) et Jean-Luc Mélenchon de construire une «majorité gouvernementale».

Macron «marche» et grignote

Une alliance à gauche peut-elle voir le jour en vue de la présidentielle? Les discussions risquent d'être âpres autour des cafés entre le tribun du Front de gauche et le nouveau champion du PS. Car si le sondage, à paraître ce jour dans les colonnes du Figaro, montre une inversion des courbes entre Hamon (entre 13 et 15%) et Mélenchon (qui baisse à 10%), il indique aussi que la dynamique forte reste toujours chez Emmanuel Macron.

L'ex-ministre de l'Economie est désormais au coude-à-coude avec François Fillon derrière Marine Le Pen. Dans tous les cas (avec ou sans le centriste François Bayrou), Emmanuel Macron (20 ou 21%) talonne François Fillon (22 ou 21%), la présidente du FN s'étant installée à un incompressible 25% d'intentions de vote. Dès lors, Benoît Hamon a beau déclarer que «nos différences ne seront pas irréductibles quand il s'agira d'affronter nos vrais adversaires», bien des observateurs parient sur de nombreux ralliements à Emmanuel Macron. Avec Fillon dans une mauvaise passe. Bref, avec l'élection du très gauchiste Hamon, le jeune Macron (39 ans) est le grand vainqueur du week-end.