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Emploi, croissance, rentabilité... la French Tech tord le cou aux idées reçues

¤ L'étude menée par EY et France Digitale démontre la pérennité du modèle prôné par les start-up françaises. ¤ Elles s'appuient sur l'accélération de leur croissance et une forte internationalisation.

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Par Guillaume Bregeras

Publié le 29 sept. 2016 à 01:01

Peut-être encore plus que pour d'autres secteurs, le monde des start-up croule sous le poids des poncifs et des idées reçues. La 5e édition du baromètre réalisé par EY et France Digitale sur la performance sociale et économique des jeunes pousses françaises est à ce titre salvatrice. Premier élément, la croissance, qui poursuit son accélération. Les 224 start-up analysées ont enregistré un chiffre d'affaires total de 4,2 milliards d'euros, soit une progression de 39 % par rapport à 2014, contre 37 % de hausse l'an passé par rapport à 2013. Le plus important dans ce résultat se niche dans la répartition par taille d'entreprise. Ce sont les deux segments « 5 à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires » et « plus de 50 millions d'euros » dont les hausses sont plus importantes que l'année dernière, avec respectivement +35 % contre +30 % et +40 % contre +38 %. « Depuis cinq ans que nous observons les start-up, leur croissance est consistante et elle s'accélère même, constate Xavier Lorphelin, managing partner de Serena Capital et coauteur de l'étude. Cela s'applique aux plus grosses d'entre elles qui, contrairement à ce que l'on peut croire, sont rentables. Elles choisissent en revanche de réinvestir. »

Des emplois en France

Autre mythe des pourfendeurs de la French Tech, les emplois. Ils seraient délocalisés, peu nombreux... Faux, répond le baromètre. Pour un emploi créé à l'étranger par une start-up française, deux le sont en France. Et la croissance des créations d'emplois reste soutenue, avec 27 % de plus en 2015 qu'en 2014. En moyenne, c'est 13 jobs que chaque start-up a créés l'année dernière, avec un total de 2.945 emplois. L'immense majorité (92 %) sont des CDI et 74 % du total sont très qualifiés (niveau master). Un mouvement qui ne va pas s'arrêter puisque 94 % des dirigeants déclarent vouloir encore embaucher cette année. Mais sur la question sociétale, c'est sur la répartition des richesses que les start-up françaises se distinguent le plus et disruptent le modèle habituel. En moyenne, les manageurs ne gagnent que 2,4 fois plus que les employés, « avec des formules d'intéressement au capital et des plans de stock-options qui bénéficient à plus de 50 % des salariés », ajoute Xavier Lorphelin. En revanche, sur la répartition hommes-femmes, d'immenses efforts restent à faire. Les femmes ne sont en effet que 8 % à diriger ces jeunes pépites.

Champions mondiaux

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Si certains peuvent encore questionner la capacité de l'écosystème français à produire des champions mondiaux, le baromètre prouve là encore qu'ils ont tort. Avec 51 % des revenus réalisés en dehors de la France (contre 45 % en 2015 et 33 % en 2014), les pépites hexagonales démontrent leur capacité à exporter leurs produits ou services : « Réaliser du chiffre d'affaires à l'étranger est clef pour produire des champions mondiaux dans le domaine du digital, explique Xavier Lorphelin. Même les plus petites entreprises, celles qui réalisent moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, en font un tiers à l'étranger. » Cette capacité à regarder dehors attire de facto les investisseurs étrangers. 29 % des pépites françaises ont ainsi été soutenues par des capital-risqueurs étrangers l'année dernière, et notamment une sur deux pour celles qui réalisent déjà plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Malgré ces signaux faibles encourageants pour la suite, des freins ont également été identifiés dans cette étude : côté ressources humaines, les startuppeurs peinent à trouver les bons profils et sur la question du coût du travail, ils prêchent sans surprise pour une plus grande flexibilité, une vision plus en adéquation avec les idées reçues...

Guillaume Bregeras

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