La styliste Emmanuelle Khanh, l’une des pionnières du prêt-à-porter dans les années 1960, est morte vendredi 17 février à son domicile parisien à l’âge de 79 ans, a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse (AFP). « Elle nous a quittés dans son sommeil, emportée par un cancer contre lequel elle s’est battue pendant plusieurs semaines », a précisé son fils, Othello Khanh.
Emmanuelle Khanh, qu’on reconnaissait à ses grandes lunettes dont elle avait fait un vrai accessoire de mode, a créé un style pour les jeunes femmes de l’époque, avec des jupes à taille basse et des chemisiers à col long.
Dorothée Bis, Laura, Cacharel, La Redoute
Elle lance en 1962 une griffe, Emma Christie, avec une autre styliste, Christiane Bailly. Free-lance jusqu’en 1970, elle travaille pour des boutiques comme Dorothée Bis, ou Laura, de Sam Rykiel, mari de Sonia Rykiel, collaborant avec Cacharel, Missoni ou La Redoute. Vêtements de ski, doudounes, parapluies, soutiens-gorge, fourrure : la créatrice avait lancé une griffe à son nom en 1971. « Elle est la première styliste à utiliser son nom pour griffer ses modèles, alors que jusque-là les stylistes restaient anonymes », rappelle l’historien de la mode Didier Grumbach.
« J’étais en rébellion contre la haute couture qui n’était faite que pour une minorité de femmes, d’un autre genre de vie que le mien », disait Emmanuelle Khanh en octobre, lors de la mise en vente de quelque cent cinquante vêtements issus de sa collection personnelle. « On portait les jupes très larges avec des petits jupons, moi j’avais fait une jupe taille desserrée et un petit gilet et des chemisiers avec des cols longs, que les journalistes ont baptisé “cols hirondelles” », expliquait-elle. « Moi, je ne faisais pas de la mode, je faisais des vêtements féminins, pour que les femmes se trouvent belles. » Faire des vêtements de femme, même si « ça a l’air un peu cucul la praline », disait-elle, « c’était montrer leur taille, leurs seins, un corps quoi ! »
Mme Khanh avait arrêté ses activités en 1997.
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