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En Grèce, des milliers de migrants fuient après l’incendie d’un camp

Le feu, apparemment volontaire, a « presque entièrement détruit » le camp de Moria, sur l’île de Lesbos, sans faire de victimes.

Le Monde avec AFP

Publié le 19 septembre 2016 à 22h07, modifié le 20 septembre 2016 à 15h29

Temps de Lecture 2 min.

Un gigantesque incendie, apparemment volontaire, a ravagé lundi 19 septembre le camp de réfugiés et migrants de Moria sur l’île grecque de Lesbos. Aucune victime n’était à déplorer au début de la nuit, mais le feu a « presque entièrement détruit » les tentes, tandis que les conteneurs servant d’hébergement ou de bureaux ont été endommagés. « Entre 3 000 et 4 000 » personnes ont fui dans les environs pour échapper au feu. Environ 150 mineurs ont été évacués vers un camp réservé aux enfants sur l’île.

Des vents puissants attisant les flammes ont rendu la situation « difficile » à maîtriser, dans un premier temps. Par ailleurs, les pompiers ont eu du mal à intervenir en raison de bagarres ayant éclaté entre groupes rivaux de nationalités différentes, selon des sources concordantes. Une fois à l’intérieur, ils ont néanmoins réussi à maîtriser le feu. La police est ensuite partie à la recherche des migrants qui avaient fui le lieu. Plusieurs centaines ont regagné le camp.

Longues démarches d’asile

Ce n’est pas la première fois que des incidents éclatent dans le camp surpeuplé, mais jamais il n’avait encore fallu procéder à une telle évacuation. Il y a actuellement 5 650 réfugiés et migrants sur l’île de Lesbos, pour 3 500 places d’hébergement, selon les statistiques publiées lundi par le gouvernement. Au total, il y a plus de 60 000 migrants et réfugiés en Grèce.

La plupart sont bloqués là depuis l’entrée en vigueur de l’accord Union européenne-Ankara le 20 mars, prévoyant le renvoi systématique en Turquie des arrivés depuis cette date. La grande majorité d’entre eux ont demandé l’asile et attendent sur l’île l’issue de leur démarche, ce qui peut prendre des mois. Seules 502 personnes ont été expulsées en six mois.

C’est cependant une rumeur selon laquelle les retours allaient brutalement s’intensifier qui serait à l’origine des violences de la journée, affirme l’agence de presse grecque ANA. Deux incendies avaient éclaté dans les champs d’oliviers près de Moria et avaient été maîtrisés, avant que n’éclate celui de la soirée, à l’intérieur même du camp.

Encourager les forces xénophobes

La situation est particulièrement difficile sur Lesbos et les autres îles situées près de la Turquie, en raison des difficultés d’application de l’accord entre Bruxelles et Ankara. Sur l’ensemble de ces îles, il y avait lundi 13 536 personnes pour 7 450 places. Les groupes de défense des droits de l’homme ont critiqué à de multiples reprises les conditions dans les camps de migrants grecs, et notamment leur surpopulation et souvent des conditions de vie peu hygiéniques.

L’incendie de Moria se produit alors qu’au même moment les 193 pays membres des Nations unies promettaient, à New York, de tenter d’améliorer le sort de millions de réfugiés dans le monde, mais sans se fixer d’objectifs chiffrés. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a souligné, lors de ce sommet, que ne pas régler cette crise migratoire « encouragerait les forces nationalistes et xénophobes à relever la tête pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale ».

Le Monde avec AFP

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