Crise du lait : des actions devant 15 sites Lactalis, les négociations reprennent mardi

Changé (Mayenne, lundi). Un camion se dirige vers le siège de Lactalis sur une route où a été peinte, entre autres, l'inscription «voleur».
Changé (Mayenne, lundi). Un camion se dirige vers le siège de Lactalis sur une route où a été peinte, entre autres, l'inscription «voleur». AFP/François Monier

    Mettre la pression pour obtenir de nouvelles négociations. La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), premier syndicat agricole, a obtenu ce qu'elle souhaitait en annonçant lundi son intention d'organiser des actions devant une quinzaine d'usines de Lactalis à partir de 20 heures. Le groupe laitier, n°1 mondial du secteur, a cédé dès lundi après-midi en proposant une reprise des discussions mardi au cours d'une réunion au sein de la Préfecture de Mayenne à Laval.

    Les premières actions devant les usines ont été accompagnées d'opération de sensibilisation des consommateurs qui débuteront dans l'après-midi. Des «circulations de tracteurs» sont prévues près de sites Lactalis en Haute-Saône, ainsi qu'un sit-in en Bretagne à Cesson-Sévigné, près de Rennes (Ille-et-Vilaine).

    Des agriculteurs se rendront dans des supermarchés en Bretagne, dans le Grand Est, les Hauts-de-France ou en Rhône-Alpes pour sensibiliser les consommateurs avec, par exemple, des opérations de «stickage» (pose d'autocollants portant des slogans anti-Lactalis sur les produits du groupe), a expliqué Dominique Barrau. Les sections locales de la FDSEA, les fédérations départementales, doivent encore détailler leurs actions. «Les actions se feront avec peu de monde et dans le temps (...) c'est symbolique», a expliqué le président de la FDSEA d'Ile-et-Vilaine Loïc Guines, présent à Cesson-Sévigné.

    Un producteur sur cinq travaille pour Lactalis

    La FNSEA avait annoncé dimanche cette mobilisation pour tenter de forcer le numéro 1 mondial du lait à remonter ses prix d'achat après l'échec de deux sessions de négociations, jeudi à Paris et vendredi à Laval (Mayenne). En élargissant le combat à l'ensemble du pays, les producteurs de lait cherchent à augmenter la pression sur Lactalis, resté silencieux depuis vendredi. Le groupe laitier avait alors proposé une augmentation de 15 € la tonne de lait à compter du 1er septembre, soit environ 271 €, une proposition perçue comme un véritable camouflet par les agriculteurs, qui estiment leur coût de production à 300 € - 320 € au minimum la tonne.

    Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis soit 20% de la collecte française. Ce pourcentage correspond à 5 milliards de litres de lait collectés sur un total de 25 milliards produits annuellement en France. L'entreprise commercialise notamment les marques Lactel, Bridel, Président, Lanquetot et Roquefort Société.

    L'opposition entre les éleveurs et Lactalis débarque dans le débat politique. Ce lundi, la présidente du Front National Marine Le Pen a demandé au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, de «faire cesser les pressions dont sont victimes les éleveurs qui participent aux manifestations contre le géant laitier».