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François Hollande : « La gauche est toujours belle dans l’opposition »

Le président de la République revient, dans un entretien à la revue « Le Débat », dont « Le Monde » publie des extraits, sur sa politique « sociale-démocrate » et le sens de son action.

Propos recueillis par Marcel Gauchet

Publié le 15 septembre 2016 à 10h49, modifié le 15 septembre 2016 à 11h13

Temps de Lecture 20 min.

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Le président de la République François Hollande, le 13 septembre en Roumanie.

Alors que son image s’effondre dans l’opinion et que l’opposition – de droite comme de gauche – critique vivement le bilan de son quinquennat, le président de la République revient, dans un entretien réalisé par le philosophe Marcel Gauchet et l’historien Pierre Nora pour la revue Le Débat (septembre-octobre, n°191, 20 euros), et dont Le Monde publie des extraits, sur sa politique « sociale-démocrate » et le sens de son action.

Le mot « socialisme » vous paraît-il encore vouloir dire quelque chose aujourd’hui ? Dès les années 1980, vous avez constaté vous-même que les vieilles recettes keynésio-sociales-démocrates ne marchaient plus. Vous envisagiez alors l’absorption du PS dans un grand parti démocrate à l’américaine. Serez-vous le président de la fin de l’idée socialiste ?

Le socialisme est un héritage qui plonge loin dans notre histoire, et c’est une idée beaucoup plus qu’une organisation. Je suis socialiste mais je ne suis pas pour la socialisation des moyens de production. Je ne l’ai jamais été. Le socialisme est une philosophie beaucoup plus qu’une doctrine. Quand Léon Blum évoque ce qui l’a rendu socialiste, il dit que c’est l’idée de justice qui l’a déterminé. Aujourd’hui, je poursuis cette idée de justice tout en assurant le destin d’une nation, pas n’importe laquelle, la France, dans le monde. C’est la question majeure. Elle était déjà présente dans le mouvement socialiste au début du XXe siècle. Peut-on construire le socialisme dans un seul pays ? La réponse a été apportée par l’Histoire et par les faits. Tout l’enjeu est de savoir si la gauche, plutôt que le socialisme, d’ailleurs, a un avenir dans le monde, ou bien si la mondialisation a réduit, voire anéanti, cette espérance, cette ambition, cette prétention, de telle sorte qu’il n’y aurait plus qu’un seul modèle et que les marges entre la droite et la gauche seraient tellement faibles que le vote des citoyens n’obéirait plus qu’à des logiques d’adhésion à des personnalités.

Je ne le crois pas. Je continue de penser que le clivage gauche-droite reste fondateur de la démocratie. Je pense que la gauche de gouvernement est aujourd’hui devant une vraie difficulté, parce qu’elle est contestée non seulement par la droite, mais aussi maintenant par l’extrême droite autour des thèmes identitaires. En plus, elle est défiée, comme elle l’a toujours été, par une autre gauche qui s’est écartée de la gouvernance du monde. La gauche de gouvernement est en recul en Europe. Le camp des progressistes latino-américains n’est plus aussi glorieux qu’il a pu l’être il y a seulement vingt ans, sans remonter plus loin.

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