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Santé

Médicaments “anti-allaitement”  : nouvelle recommandation européenne

La bromocriptine, médicament utilisé pour inhiber la lactation après accouchement, ne devrait plus être utilisée qu'en cas de "raisons impérieuses" selon l'Agence européenne du médicament.
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Des médicaments “anti-allaitement” dangereux
La bromocriptine est utilisée pour inhiber la lactation après un accouchement ou une interruption de grossesse.
© DIDIER PALLAGES / ARCHIVES / AFP

ALLAITEMENT. L'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé, jeudi 21 août, de restreindre l'usage des médicaments à base de bromocriptine, prescrits couramment pour mettre fin aux montée de lait après l'accouchement.

"La bromocriptine ne doit pas être utilisée de manière systématique pour prévenir ou stopper la lactation", indique une recommandation approuvée par le Comité européen de coordination (CMDh), l'entité européenne représentant les différentes agences nationales du médicament.

Selon le CMDh, les médicaments contenant de la bromocriptine ne devraient plus être prescrits que pour des "raisons impérieuses" d'arrêter la lactation, comme l'infection par le virus du sida ou "pour éviter tout stress supplémentaire après la perte d'un bébé pendant ou juste après l'accouchement".

La bromocriptine, médicament utilisé contre la maladie de Parkinson, est bien connue en obstétrique. En effet, elle est prescrite pour inhiber la lactation après un accouchement ou une interruption de grossesse en freinant la libération par la glande hypophyse de la prolactine, une hormone qui intervient dans la montée de lait.

Dans un rapport publié en juillet dernier, le PRAC (Comité européen pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance) recommandait de ne l’utiliser que lorsque l’allaitement doit être arrêté pour des raisons médicales. En France, deux spécialités, Parlodel et Bromocriptine Zentiva, sont commercialisées.

Il n’y a pas de justification à utiliser des médicaments dans le sevrage de l’allaitement au-delà de un mois après l’accouchement"

C’est l’Agence nationale du médicament (ANSM) qui, à la suite d’une enquête au niveau national faisant état d’effets indésirables, rares mais parfois graves, avait souhaité porter cette question au niveau européen. Pour elle, comme pour l’Italie, le rapport bénéfice/risque de ce médicament est défavorable dans l’arrêt de la lactation, raison médicale ou pas.

"Il n’y a pas de justification à utiliser des médicaments dans le sevrage de l’allaitement au-delà de un mois après l’accouchement. En effet, la glande mammaire devient progressivement autonome et le taux de prolactine retourne à son niveau de base", explique-t-elle dans son rapport. Par ailleurs, le sevrage du nouveau-né se fait pour sa part progressivement en espaçant les tétés.

USA. À noter que le médicament est interdit dans cet usage aux Etats-Unis depuis 20 ans. En attendant la position finale de la commission européenne, l’ANSM rappelle aux médecins d’être particulièrement vigilants avec les femmes ayant des facteurs de risque cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques.

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