Refusant des coupes supplémentaires et immédiates de 8,6 millions, comme l'exige le ministère de l'Éducation, le conseil des commissaires de la Commission scolaire de Montréal a fait un pied de nez au gouvernement Couillard et voté hier pour un plan prévoyant plutôt des économies de 5 millions.

La CSDM compte tirer cette année 4 millions de la vente de terrains et d'immeubles excédentaires, un geste d'autant plus important, comme l'a souligné Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM, «qu'on n'a pas toujours le financement pour entretenir ces immeubles excédentaires».

La CSDM espère aussi aller chercher de l'argent de «l'optimisation» de son organisation.

Dans sa «proposition d'urgence» présentée hier et adoptée à la quasi-unanimité (soit à une abstention près), la CSDM a bien noté par ailleurs que sa poursuite de l'équilibre budgétaire l'amènerait à analyser les enveloppes prévues pour les services aux élèves multihandicapés, le transport scolaire et les services de garde.

En entrevue, Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM, a souligné que cette analyse ne se traduirait pas nécessairement par des coupes dans ces enveloppes, mais que cela pourrait «être l'objet de revendications auprès du ministère de l'Éducation».

De façon générale, à propos de la proposition d'urgence qui venait d'être votée, Mme Harel-Bourdon a souligné que la CSDM «avait fait ce qu'elle pouvait» avec le peu de temps qu'on lui avait donné pour réunir les sommes exigées.

Le 16 juillet, la CSDM déposait un budget déficitaire de 29,3 millions (sur un budget annuel 1,9 milliard) que le ministère de l'Éducation a accepté à condition qu'un plan de redressement soit mis en branle. Un mois plus tard, le Ministère exigeait, avant le 15 septembre, des ponctions immédiates de 9 millions. La CSDM n'a alors pas hésité à dire qu'elle n'entendait pas se plier à cette demande. Yasmine Abdelfadel, attachée de presse du ministre Yves Bolduc, a alors rappelé l'engagement des commissions scolaires à présenter un plan de redressement. «On s'attend à ce que toutes les commissions scolaires, y compris la Commission scolaire de Montréal, tiennent parole.»

La CSDM a reçu hier, dans un communiqué, l'appui de son comité de parents, qui a lancé un appel au gouvernement. Les coupes répétées «mineront la réussite de nos enfants et la persévérance scolaire», dénonce Mélanie Robinson, commissaire-parent au primaire.