ANTISEMITISMEEdouard Philippe annonce un nouveau plan contre l'antisémitisme

Edouard Philippe annonce un nouveau plan contre l'antisémitisme, «bête immonde»

ANTISEMITISMERendant hommage à Manuel Valls et à son plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme lancé au printemps 2015, le Premier ministre a annoncé un nouveau plan du même type « pour la période 2018-2020 »...
Edouard Philippe à la synagogue de la rue Buffault à Paris, le 2 octobre 2017.
Edouard Philippe à la synagogue de la rue Buffault à Paris, le 2 octobre 2017. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL / AFP
20 Minutes avec AFP

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L’antisémitisme est une « bête immonde » qui « emprunte à la fois à l’hydre et au phénix : « quand on le croit disparu, il réapparaît encore et encore », a estimé Edouard Philippe lundi soir. Le Premier ministre, qui s’exprimait lors des vœux à la première communauté juive d’Europe à l’occasion du Nouvel an juif, a annoncé lundi soir que l’Etat mettrait en œuvre à partir de 2018 un nouveau plan pluriannuel de lutte contre l’antisémitisme.

A la synagogue de la rue Buffault à Paris, en présence notamment du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer et de représentants des cultes, le chef du gouvernement a plaidé l’exigence de « nous battre ensemble - et quand je dis ensemble c’est bien tous ensemble, toutes confessions, toutes philosophies confondues -, contre cette bête immonde qu’est l’antisémitisme ».

Le Premier ministre a cité, au titre des causes de cet antisémitisme, « l’ultraviolence du terrorisme islamiste ». Celle, a-t-il énuméré, qui a conduit à l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006 et à la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, pour laquelle le frère du djihadiste Mohamed Merah, accusé de complicité, comparaît depuis lundi devant la cour d’assises spéciales de Paris.

Edouard Philippe a également rappelé l’attaque contre l’Hyper Cacher en janvier 2015, l’assassinat par défenestration de Sarah Halimi en avril dernier, puis la séquestration d’une famille en septembre à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis.

Manuel Valls très applaudi

Pour le chef du gouvernement, si les actes antisémites ont baissé en 2016 (-58,5 %), ce recul « ne doit pas faire oublier une autre réalité », celle de la « banalisation de l’antisémitisme et de sa forme réinventée (…) qu’est l’antisionisme ».

Rendant hommage à Manuel Valls - présent lundi soir et très applaudi - et à son plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme de 100 millions d’euros lancé au printemps 2015, Edouard Philippe a annoncé qu’un nouveau plan du même type serait mis en œuvre « pour la période 2018-2020 ». « Un de ses objectifs sera de combattre l’antisémitisme sur internet, en particulier le déferlement de haine qui s’abat sur les réseaux sociaux », a-t-il précisé.

« Nous ne laisserons rien passer et vous ne serez pas seuls dans ce combat car ce combat, c’est évidemment celui de toute la République », a fait valoir le Premier ministre devant les responsables communautaires, dont le grand rabbin de France Haïm Korsia, qui a conclu la cérémonie par la « prière pour la République française », dite chaque fin de semaine dans les synagogues.

La « neutralité » des pouvoirs publics « n’est ni défiance, ni indifférence »

Dans la ligne libérale défendue par le président Emmanuel Macron sur la laïcité, Edouard Philippe a estimé que la « neutralité » des pouvoirs publics face aux religions « n’est ni défiance, ni offense, ni encore moins indifférence ».

« Je ne vois pas par exemple ce qui empêche de faire en sorte que le calendrier des examens permette à un lycéen ou à un étudiant de vivre sa foi tout en poursuivant ses études », en évitant de fixer des épreuves en particulier lors du repos du shabbat le samedi, a-t-il indiqué. « Il n’est pas non plus question », a-t-il assuré, « de remettre en cause des pratiques cultuelles traditionnelles comme l’abattage rituel », qui interdit l’étourdissement préalable des animaux aux juifs comme aux musulmans observants.

Le Premier ministre était interpellé sur ces questions par le président du Consistoire, Joël Mergui, qui a souligné que « foi et citoyenneté n’ont jamais été incompatibles », et que « la laïcité ne suffira pas à vaincre la terreur politique déguisée en religion ».

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