EELV : "Et maintenant, on fait quoi ?"

Au-delà de la polémique sur le livre de Cécile Duflot, les écolos se divisent aussi sur leur stratégie pour 2017. Primaire large ou de la "petite gauche" ?

Par , à Bordeaux

Quelle stratégie adoptera Europe Écologie-Les Verts pour 2017 ?
Quelle stratégie adoptera Europe Écologie-Les Verts pour 2017 ? © JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Temps de lecture : 3 min

Entre un atelier "Végétarien et pas triste", et un autre intitulé "Les animaux ne sont plus des meubles", les écologistes se posent aussi de vraies questions. "Et maintenant, on fait quoi ?" était le thème d'un débat organisé par la motion "LOVE", celle de la tendance contestataire d'EELV, vendredi soir aux journées d'été d'EELV (qui se tiennent à Bordeaux jusqu'à samedi). Au menu : bilan de la participation au gouvernement et stratégie pour 2017.

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Primaire

Dans l'amphi baptisé Vandana Shiva, la députée européenne Eva Joly défend son idée de primaire de la "petite gauche", comme la qualifie un brin moqueur le sénateur Jean-Vincent Placé. Elle préfère la qualifier de "primaire de l'espoir". Avec son ex-animateur de campagne, le conseiller régional Julien Bayou, l'ancienne magistrate tend la main aux amis de Jean-Luc Mélenchon, de Pierre Laurent et de Clémentine Autain. "Il ne faut pas refaire l'erreur de ma candidature. Personne ne croyait vraiment que j'allais être présidente de la République..." reconnaît Joly avec lucidité et humour. En tout cas, pour elle, il faut sortir de la classique alliance avec le PS. "Je ne vois pas bien où sont les différences entre la politique de monsieur Valls et de monsieur Sarkozy", tacle-t-elle en conclusion.

L'eurodéputé Yannick Jadot, lui, se prononce pour une primaire "très large, depuis la gauche de la gauche jusqu'au PS". "Face au tandem Juppé-Bayrou, il va falloir être sacrément armés", avance-t-il. Ce proche de Daniel Cohn-Bendit ne se satisfait pas du Hollande bashing, "très à la mode en ce moment..." Petite pique à sa camarade Cécile Duflot, qui sort en cette rentrée son livre pamphlet contre le président (Voyage au bout de la désillusion, Fayard). Jadot en profite pour critiquer la façon dont les deux ministres Verts sont sortis du gouvernement : "On est sorti de façon inepte, personne n'a compris ! On en a discuté trois ou quatre heures entre nous, alors qu'en Allemagne ils en discutent pendant des mois et devant le peuple."

Politique des "petits pas"

Pour la députée Éva Sas, "ce n'était plus tenable de rester dans ce gouvernement : on a dû avaler un nombre de couleuvres invraisemblable !" L'élue de l'Essonne, proche des 41 frondeurs PS et de la ligne Duflot, attend toujours des "avancées" de la part du gouvernement. "Je ne m'attendais pas à ce que François Hollande soit un fervent écologiste, mais, là, c'était presque en deçà de ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy avant !" Vice-présidente de la commission des Finances à l'Assemblée, Éva Sas prend pour exemple le budget de l'écologie raboté de 220 millions d'euros, somme transférée à la Défense. Jean-Vincent Placé, son ex-compagnon à la ville, n'est pas du tout sur cette ligne. "Quand on refuse un ministère de l'Écologie, de l'Énergie et des Transports, on s'affaiblit", estime le sénateur de l'Essonne que les proches de Duflot disent "amer" de n'avoir pu entrer au gouvernement.

Jean-Vincent Placé n'a pas peur de lister les satisfecit dont devraient se féliciter les militants écolos, plutôt circonspects dans la salle. "Si c'est la première fois qu'un président pas vraiment écolo va réduire la production de gaz à effet de serre, c'est grâce à nous ! Ça va peut-être vous faire glousser, mais, moi, je salue Ségolène Royal !" Celui qui mise sur la "politique des petits pas" met en garde ses camarades qui veulent s'allier avec la gauche de la gauche : "Votre stratégie est très mauvaise ! Vous voulez reproduire ce qui s'est passé à Grenoble [alliance du NPA au PG en passant par les associatifs] ; ça n'est pas reproductible." Placé plaide pour une primaire qui réunirait "l'ensemble des forces de gauche". "Une candidature individuelle seule, ça n'a aucun sens !" Cécile Duflot appréciera.


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Commentaires (76)

  • Bob Razofski

    "on sait où nous mène l'extrême droite" dites vous, en effet, on sait : aux camps de la mort.
    Mais vous oubliez qu'on sait aussi où nous mène l'extrème gauche : à MAO et à Pol-pot.
    il eut été honnête de le préciser.

  • logiques

    Les verts sont une sous marque de la gauche s'ils étaient crédibles ils seraient indépendants et on trouverait aussi bien des gens de droite, du centre et de la gauche... C'est comme Peugeot et Citroën tout sort de la même usine... Ici à enfumage !

  • BB0748

    Démissionnez aussi
    vous avez été élue grâce au PS
    démissionnez SVP et cessez de profitez du fromage abusif de votre fonction
    un peu d'honnêteté bon sang