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Elle est dirigée par les généraux FFI Luis
FERNÁNDEZ et Joan BLÁZQUEZ, et
d’autres officiers espagnols de la Résis-
tance, pour beaucoup déjà décorés de la
Légion d’Honneur à titre militaire.
Naturellement, les anciens guérilleros se
soucient du rétablissement de la Répu-
blique en Espagne, ce qui inquiète Fran-
co. Le 7 octobre 1950, le ministre de
P. 2 Abroger l’arrêté de 1950 appel
P. 2 Au sujet des camps de concentration
de Rivesaltes et du Vernet d’Ariège
P. 3 Damien MAGNAVAL, brigadiste
P. 3 Pour servir l’Histoire, le CIIMER avance
P. 3 Quatrièmes rencontres du CIIMER :
camps de concentration
de Ruelle et d’Angoulême
75e anniversaire du 1er convoi de déportés
70e anniversaire de la libération des camps
75e anniversaire du décès de Manuel AZAÑA
P. 3 Clemente HERRERO, bientôt 100 ans
P. 4 Mémorial du camp de Rivesaltes :
corriger erreurs et lacunes
P. 5 Mémorial du camp de Rivesaltes :
réunir les compétences
P. 5 Pourquoi Pétain voulut-il renommer les
camps de concentration français ?
P. 6 Mélanie BERGER, toujours résistante
P. 6 Santa Cruz de Moya :
haut-lieu des maquis d’Espagne
P. 6 Conrad MIRET, hommage continu
P. 6 Cornellà de Llobregat :
haut-lieu de la lutte antifranquiste
P. 6 Lluis COMPANYS, 75e anniversaire…
P. 7 Prayols : nouvelle stèle
P. 7 Virgilio PEÑA, un siglo ejemplar
P. 7 Tarn-et-Garonne : marque de respect
P.7 Málaga : la prison, lieu d’histoire
P.7 Madrid : les temps changent
P. 8 Disparitions :
Antonio LARROY
Mariano RAMI
José ALONSO ("Robert")
P. 8 Prendre la relève des vétérans :
rejoindre / soutenir l’AAGEF-FFI
Sommaire
31 Décembre 2015 – 4e trimestre ++ n° 140
N° CPPAP 0919 A 07130 3 €
« Résister est un verbe qui se conjugue au présent » (Lucie Aubrac)
Chers amis, l’AAGEF-FFI vous présente ses
meilleurs vœux pour 2016.
En 2015, plusieurs de nos vaillants militants
ont disparu. Quoique présents dans nos
cœurs, ils nous manquent cruellement.
Sur leur exemple, il convient de perpétuer
l’AAGEF-FFI, qui continue l’Amicale de 1945-
50, au service de l’Histoire des résistants
espagnols : leurs actes, leurs idéaux.
Chers lecteurs, nous vous appelons à
soutenir cette noble action, éventuellement
en y prenant place (bulletin d’adhésion : p. 8).
La cotisation est fixée à 25 € dont 12 pour la
réalisation et la diffusion du présent journal.
Ami ou adhérent, les dons sont bienvenus
pour équilibrer nos charges, liées au déve-
loppement de nos activités et de nos publica-
tions. Merci de votre implication.
Les chèques sont à établir à l’ordre : AA-
GEF-FFI. Pour un traitement accéléré, écrire à :
Jacques Galvan, 58 chemin Pigeron lot n°3,
31660 Buzet sur Tarn. Bienvenue à vous.
Le trésorier de l’Amicale, Jacques Galvan
2016 : sigue el combate
1936, février : le Frente Popular emporte
les élections en Espagne. 1936, mai : le
Front Populaire gagne aussi en France.
1936, juillet : la République espagnole est
agressée par ses propres fascistes, sou-
tenus par Hitler, Mussolini, Salazar : la 2
e
Guerre Mondiale commence.
Dès 1941, des Espagnols combattent à
Paris. En 1942 naît le XIV Cuerpo de
Guerrilleros Españoles en Francia, deve-
nu en mai 1944 Agrupación de Guerrille-
ros Españoles (bras armé de la Unión
Nacional Española) intégrée aux Forces
Françaises de l’Intérieur. En mai 1945, les
anciens guérilleros forment l’ "Amicale des
Anciens F.F.I. et Résistants Espagnols",
déclarée en 1946 (ci-contre, bulletin de 1947).
por la Libertad,
por la Democracia, por la República
l’intérieur Henri Queuille dissout leur asso-
ciation, en dépit du sang versé. Il est
temps de réparer cette injustice.
Lancé voici quelques jours, l’appel publié
en p. 2 a déjà recueilli l’appui d’une quin-
zaine de parlementaires, une trentaine de
maires, des élus départementaux et
régionaux, des présidents d’associations.
Merci de nous aider à l’élargir début 2016.
SAMEDI 12 MARS 2016
10e
MARCHE depuis la Gare de
BORREDON jusqu’au camp de
concentration de SEPTFONDS
Renseignements : http://www.mer82.eu
A réserver aussi ! journée festive
PRINTEMPS 1936,
ESPAGNE : L'ESPOIR
Grande salle de MONTALZAT (82)
SAMEDI 16 AVRIL 2016
1950, la sinistre "Opération Boléro-Paprika"
Le 7 septembre 1950 ; 177 Espagnols et
111 autres étrangers sont arrêtés, un peu
partout en France, pour raisons politiques*.
Sans jugement, ils sont déportés vers la
Corse, l’Algérie, "les frontières de l’Est".
Simultanément, des associations étran-
gères, communistes ou présumées telles,
sont interdites ainsi que leurs publications.
Un mois plus tard, l’Amicale des Anciens
FFI et Résistants Espagnols est frappée.
* A ce sujet, on peut consulter le bulletin AAGEF
n° 100 du 31 décembre 2005, p. 10-11 (sur internet,
il suffit de requérir : "guérilléros n° 100").
Marie Georges Députée de Seine Saint-
Denis ; CABANNE Raymond Maire de Ladern
sur Lauquet (11) ; CANDELIER Jean-Jacques
Député du Nord ; CARBONNEL Jean-Louis
Maire de Saint-Hilaire (11) ; CASTÉRA Edgard
Prés. dép. de l'ANACR Gers ; COLOMÉ
Antoine Premier adjoint au Maire du Vernet
d’Ariège ; COMBIS Didier Maire de Magrie
(11) ; COURTEAU Roland Sénateur de
l’Aude ; CUBELLS Raymond Prés. de l'Amicale
des Anciens Internés Politiques et Résistants du
Camp de Concentration du Vernet d'Ariège ;
DARMIAN Jean-Marie Vice-prés. du Conseil
dép. de la Gironde ; DENOUVION Victor
Cons. dép. de la Hte-Garonne ; DOUCET
Sandrine Députée de la Gironde ; DUBIÉ
Jeanine Députée des Hautes-Pyrénées ;
DUPRÉ Jean-Paul Député de l'Aude, Maire de
Limoux (11) ; FABRE Marie-Hélène Députée
de l’Aude ; FAURÉ Alain Député de l'Ariège ;
FERNANDEZ Martine Maire-adjointe de Saint-
Hilaire (11) ; FLORENSA Jean Manuel
Écrivain, metteur en scène ; GARCIA Antoine
Prés. dép. du Souvenir Français Ariège ;
GARINO Henry Vice-prés. du Conseil
Régional de Languedoc Roussillon ; GEAY
Alain Prés. du Réseau Victoire, Délégué. pour
le Gers de la FMD, Vice-prés. du Bataillon
d’Armagnac (ancien cons rég. Midi-Pyrénées) ;
GIRAL Hélène Vice-prés. du Conseil Régional
de Languedoc Roussillon, Maire-adjointe de
Castelnaudary ; GLAVANY Jean Député des
Hautes-Pyrénées ; GOS Paul Prés. dép. de
l’ANACR Ariège ; GRASA Michel Maire du
Vernet d’Ariège ; GRAUPERA Isabelle Cons.
municipale de Lavelanet (09) ; HORTALA
Jacques Maire de Couiza (11), Prés. de la
Communauté de Communes ; HOUSSET
Jean Prés. dép. de l’ANACR Gironde ; KEYER
Marie-Antoinette Vice-prés. dép. de la
Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Ariège ; JOVIADO Gilles Maire de Buzet-sur-
Tarn (31) ; LABATUT Alain Maire de
Brugairolles (11) ; LAURET Bernard Maire de
Montolieu (11) ; LEPINE Serge Maire de
- page 2 -
Abroger l’arrêté qui a porté préjudice aux résistants espagnols : appel de personnalités
Camplong (11) ; LESPADE Jean-Marc Maire
de Tarnos (40), Cons. dép. des Landes ;
LÓPEZ Augustin Prés. de Iberia y Cultura
Ariège ; LORCA Raymond Cons. municipal
de Lavelanet (09) ; LUCAS Yvette Ancienne
prés. du Comité Toulousains pour l’Espagne ;
MARETTE Louis Maire de Mazères (09) ;
MARTINEL Martine Députée de Hte
Garonne ; MAUGARD Patrick Maire de
Castelnaudary (11) ; MEDINA José Vice-
prés. de l’Amicale des Anciens Internés Politiques
et Résistants du Camp de Concentration du
Vernet d’Ariège ; MEJEAN Claudie Maire de
Bram (11) ; MERCADER Saulo Peintre-
sculpteur; MILIAN-KARNER Ámparo
Ancienne prés. de l’Association d’Entraide des
Victimes et Orphelins de Guerre Aude ;
MIRASSOU Jean-Jacques Vice-prés. du
Conseil dép. de Hte-Garonne (ancien sénateur
de Hte-Garonne) ; MIREMONT Jean Prés. de
l’ANACR Tarnos (40) ; MOLHERAT Michel
Cons. dép. de l’Aude, Prés. dép. de
l’ANACR Aude ; MORAINE Bernard Maire de
Joigny (89) MOUDENC Jean-Luc Maire de
Toulouse (31) ; OOGHE Jean Prés. dép. de
l’ANACR des Landes (ancien sénateur et cons.
gén. de l’Essonne, maire de Ste Geneviève des
Bois) ; PÉREZ Jean-Claude Député de
l’Aude ; RABAULT Valérie Députée du Tarn-
et-Garonne ; REBELLE Christian Maire de
Montréal, (11) ; REVOL René Maire de
Grabelle (34) ; ROY Jackie Maire-adjoint de
Lavelanet (09) ; SÁNCHEZ Marc Maire de
Lavelanet (09), Cons. dép. de l’Ariège ;
SENTIS Georges Prés. dép. de l’ANACR
Pyrénées Orientales ; SERIÉ Guy Maire de
Villebazy (11) ; SERRES Jean Écrivain ;
SOLER Jean-Michel Maire-adjoint de
Saverdun (09), Cons. dép. de l’Ariège ; VIEU-
CHARIER Catherine Maire-adjointe de Paris
(Mémoire et Monde Combattant) ; VIOLA André
Prés. du Conseil départemental de l’Aude.
Pour se joindre à cet appel, exprimer son
accord à : aagef@free.fr ou à : AAGEF-FFI,
27 rue Émile Cartailhac, 31000 Toulouse
Pour un geste de réparation envers
les Républicains espagnols résistants
Le 7 octobre 1950, un arrêté du ministre de
l’intérieur, Monsieur Henri QUEUILLE, pro-
nonçait la dissolution de l’Amicale des An-
ciens FFI et Résistants Espagnols.
En 1976, juste après le décès du général
FRANCO, les anciens combattants espagnols
survivants ont pu se regrouper sous le nom
de : Amicale des Anciens Guérilleros Espa-
gnols en France – Forces Françaises de
l’Intérieur (AAGEFFFI), mais le préjudice mo-
ral et politique persiste.
Depuis 2 ans, l’AAGEF-FFI demande aux
autorités gouvernementales que l’arrêté de
dissolution du 7 octobre 1950 soit rapporté. Sa
démarche a été relayée auprès de Monsieur le
premier ministre Manuel VALLS, par Jean-
Pierre BEL (alors Prés. du Sénat), par Marie-
Georges BUFFET (députée, ancien ministre)
et par Valérie RABAULT, députée et rappor-
teur général du budget de l’État.
Comme eux, nous estimons que rapporter cet
arrêté ne serait que justice au regard de la
contribution des Républicains espagnols à la
Résistance en France, qu’il convient de mieux
faire connaître et reconnaître.
Premiers soutiens (31 décembre 2015)
ADIVEZE Roger Maire d'Alairac (11) ;
AGUILAR Dominique Maire de Tonnerre (89) ;
ALLABERT Emilie Maire-adjoint de Lavelanet
(09) ; ALLAER Véronique Cons. municipale
de Castelnau-sur-l’Auvignon (32) ; ÁLVAREZ
Benoît Maire de Montgailhard (09), Cons. dép.
de l'Ariège ; AMIRSHAHI Pouria Député des
Français de l’étranger ; ANIORT Yves Maire
de Granès (11) ; BANQUET Régis Maire
d’Alzonne (11), Prés. du Conseil
communautaire Carcassonne Agglo ; BEL
Jean-Pierre Ancien Président du Sénat ;
BERNEDE Jean-Luc Maire-adjoint de Saint-
Hilaire (11) ; BOISON Maurice Maire de
Castelnau-sur-l’Auvignon (32) ; BUFFET
Suite de la page 1
Les camps de concentration français, antichambres des camps d’extermination
Ci-contre, lettre d’adieu écrite le 3 septembre 1942
au camp de Rivesaltes par Lusia GURWICZ-
DROMMELSCHLAGER à son fils Édouard, âgé de
2 ans. Le lendemain elle est transférée à Drançy
avec son mari Raphaël. Juifs, ils habitent Anvers
au début de la guerre et se réfugient en France.
Édouard naît à Toulouse le 22 mai 1940. Début juil-
let, la famille s’installe à Llo dans les Pyrénées
Orientales. C’est là qu’ils sont raflés le 26 août
1942. A l’arrivée des gendarmes français, Lusia a
le courage de cacher son fils chez la voisine. Les
époux sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 11
septembre 1942, où ils sont assassinés.
En 2008, Édouard, qui vit à Toulouse, a fondé l’
« Association des anciens Internés juifs du camp
de concentration de Rivesaltes et leurs familles ».
L’extraordinaire lettre de sa mère est maintenant
exposée à Rivesaltes : « Mon très cher petit bébé
unique, j’espère que mes quelques mots te par-
viendront, et tu pourras les lire un jour quand tu
comprendras la gravité des évènements… ».
Le 16 octobre 2015 il a présenté cette lettre à Ma-
nuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem.
La Commission Régionale du Patrimoine et des
Sites de Midi-Pyrénées a tenu une réunion-clef le
1er décembre à Toulouse. Côte à côte, l’« Amicale
des anciens internés politiques et résistants du
camp de concentration du Vernet d'Ariège » (fon-
dée fin 1944, membre du CIIMER), présidée par
Raymond Cubells, et la mairie du Vernet dirigée
par Michel Grasa (membre de l’association), ont
plaidé pour l’inscription du Cimetière, du Parc Mé-
moriel, de la Gare et autres vestiges à l’Inventaire
des Monuments Historiques et des Sites.
En attendant la décision du préfet, félicitons
l’association, pour sa pugnacité à porter cette de-
mande, et la mairie pour son exemplaire solidarité.
Le 15 février 2016, à Aix-en-Provence, à l’invitation
de l’Université Populaire, Henri Farreny présentera
une conférence : « Les Républicains espagnols
dans les camps de concentration français –
Réalité historique à connaître et reconnaître ».
Cimetière du camp du Vernet
décembre 2015
Fernand Sánchez,
Mémorial du camp de Rivesaltes, 16 octobre 2015
A gauche :Édouard Drommelschlager.
Entre lui et Manuel Valls, de face : Serge Klarsfeld.
à la base sous-marine de Bor-
deaux. En mai 1943, alors qu’il
est bûcheron dans les Landes,
les Allemands l’arrêtent et
l’emprisonnent à la Citadelle de
Bayonne. Au bout d’un mois et
demi il est à nouveau réquisition-
né par l’Organisation Todt.
Actuellement, mon oncle vit seul
à Anglet, où il jouit d’une excel-
lente santé pour son âge et d’une
mémoire extraordinaire.
Luis Zornoza Herrero (de Madrid)
Clemente est membre d’honneur de
l’AAGEF des Pyrénées-Atlantiques.
¡Próspero Año Nuevo, compañero!
4es
Rencontres du CIIMER : "Camps de concentration de France et d'ailleurs"
Les Rencontres du CIIMER (Centre d'Investigation et
d'Interprétation de la Mémoire de l'Espagne républicaine,
union d’associations de France, Espagne,Belgique,Maroc)
font événement chaque année en Tarn-et-Garonne.
Elles sont devenues une manifestation de référence
pour la connaissance des camps de concentration.
Le centre de gravité des Rencontres est la Gare de
Borredon (Montalzat) qui alimenta en 1939-1944 le
camp de Septfonds. Elles se tiennent chaque année
autour de la date anniversaire de la mort du
président Manuel AZAÑA (3 novembre 1940).
Précédemment, les Rencontres ont accueilli
conférences, expositions, films, sur les camps de
concentration français et allemands en général, sur
les camps de Gurs, Le Vernet d’Ariège,
Mauthausen, Montreuil-Bellay, Rivesaltes,
Septfonds en particulier.
Vendredi 30 octobre et samedi 31 octobre,
l'association charentaise APFEEF a présenté deux
un rassemblement avait lieu
devant le Collège Manuel Azaña
à Montauban, accueillant des
délégations espagnoles venues
de Madrid, Burgos et San Sebas-
tián (Donostia). Un cortège s’est
rendu jusqu'à la tombe du prési-
dent, devant laquelle la petite-fille
de Juan NEGRÍN, Carmen,
présidente du Conseil de Pilo-
tage du CIIMER a pris la parole :
AZAÑA-NEGRÍN, instant d’une
grande signification symbolique.
Un banquet républicain s’est
déroulé ensuite à l’ancien Hôtel
du Midi, où le président avait
résidé jusqu’à sa mort, sous la
protection de la Légation du
Mexique. L’après-midi s’est
poursuivie à Caussade avec la
projection de : Carta a María.
Du vendredi au dimanche, les
interventions musicales et poé-
tiques de Didier Lázaro et du
Chœur des Fils et Filles de Ré-
publicains Espagnols animé par
Tony Martínez, ont enrichi les
divers volets des Rencontres. Un
spectacle coloré de danses
tziganes a été présenté par
l'association Fraïda an Maro Dji.
* Dans Les Indésirables –
L’histoire oubliée des Espagnols en
pays charentais, (Le Croît vif,
2000), Alain Léger a établi minu-
tieusement la liste précise et
complète des 927 déportés.
très instructives expositions (de documents et
d’objets) relatives aux camps de concentration de
Ruelle et d’Angoulême. Cette association,
s’appuyant sur le remarquable travail d’Alain Léger,
a décisivement contribué à la mise en lumière du
premier convoi de déportation de civils depuis
l'Europe occidentale vers les camps du Reich :
927 Espagnols furent embarqués le 20 août 1940
d'Angoulême vers Mauthausen *.
Or cette année 2015 marquait à la fois le
75e anniversaire du départ de ce 1er convoi et le
70e anniversaire de la libération des camps nazis.
A Borredon, Gregorio Lázaro, président de
l’APFEEF, a décrit les activités de celle-ci. Au cinéma
de Caussade, il a animé la discussion autour du film
de Montserrat Armengou : «Le Convoi des 927».
Dimanche 1er novembre, à l'occasion du
75e anniversaire de la mort de Manuel Azaña,
- page 3 -
Récit biographique de Paloma León, préface de Claire
Rol-Tanguy, Éditions Les Monédières, Brive, 159 p. 17 €.
Voici près de 80 ans, la Guerre d’Espagne fait rage,
de jeunes Français s’engagent dans les Brigades
internationales. Damien MAGNAVAL, fils
d’agriculteurs corréziens, monté à la capitale comme
carrier puis taxi, est de ceux-là. Responsable des
"Cochers-Chauffeurs CGT de la Seine", il épouse la
cause de la République et s’enrôle dans les Brigades
internationales. Il atteint clandestinement les rives de
l’Èbre où il meurt au combat le 22 septembre 1938.
Grâce à une riche documentation conservée par la
famille de Damien et de nombreuses recherches,
Paloma León, née à Tulle, fille de républicains espa-
gnols, enseignante, traductrice et poète, retrace la vie
étonnante de ce Corrézien engagé.
De droite à gauche : Gregorio Lázaro (président de………………l’association charentaise APFEEF), Tony
Martínez (président du Comité d’Animation du………………… CIIMER), Didier Lázaro (un des artistes-
animateurs de l’APFEEF), Carmen Negrín…………………………. (présidente du Conseil de Pilotage du
CIIMER), José González (vice-président ………………………..du Comité d’Animation du CIIMER)
Mon oncle, Clemente HERRERO PÉREZ, né en
1916 à Montejo de Arévalo (Segovia), aura 100 ans
le 5 mars prochain.
La guerre le surprend à El Espinar (Segovia). Excel-
lent connaisseur de la Sierra entre les provinces de
Ségovie et Madrid, il rejoint à pied, avec deux de ses
frères, l’Armée Républicaine à Peguerinos (Ávila) où
il s’enrôle, fidèle à ses idéaux de justice sociale,
sous les ordres de l’Italien Fernando DE ROSA
LENCCINI, au sein du Batallón Octubre n°11, de la
30e Brigade Mixte. A Peguerinos, il pourrait avoir
rencontré Fernando MACARRO CASTILLO, plus
tard connu comme Marcos ANA, le poète, engagé
ici à la même époque, avec à peine 16 ans et demi.
A la mort du brigadiste italien à Cabeza Liíar (Sierra
de Guadarrama), en septembre 1936, il combat
auprès du lieutenant José María GALÁN RO-
DRÍGUEZ et du commandant Manuel TAGUEÑA
LACORTE, dont il devient un des gardes du corps. Il
participe aux batailles de Teruel, Morella, l’Ebre
(Tortosa). L’un de ses frères, Saturnino est tué.
Passé en France par Port-Bou, enfermé au camp
d’Argelès-sur-Mer, il est ensuite enrôlé dans la 112e
CTE et dirigé sur la ligne Maginot, à Charleville. En
1941-1942 il travaille à la Société Métallurgique du
Périgord à Fumel (Lot-et-Garonne), puis est envoyé
Clemente HERRERO PÉREZ, bientôt centenaireDamien Magnaval une voix jamais éteinte
La quarante-huitième association qui a souhaité (2015)
rejoindre le CIIMER est l’Institut CGT d’Histoire Sociale
de la Haute-Garonne, présidé par Jean-Pierre Barboni.
Décidée dans son principe dès l’achat de la Gare de
Borredon, la vente du wagon-lit (présent sur le site sans
rapport avec le camp de Septfonds) est en très bonne voie.
Le Conseil de Pilotage du CIIMER, présidé par Carmen
Negrín, se réunira en Gare de Borredon le 13 mars 2016.
Auservicedel’Histoire,le CIIMER va de l’avant
Dès la première ligne du panneau consacré à
“la Retirada” (ci-dessus) il est question de : "la
défaite républicaine de février 1939". Oui “la
Retirada” a eu lieu en février 1939. Mais :
NON, il n’est pas correct d’affirmer que la
défaite républicaine date de février 1939
Cette incorrection est répétée dans l'Humani-
té du 15 octobre. Interviewé, Denis
Peschanski, président du "conseil scientifique"
(et à ce titre : responsable du contenu du
Mémorial de Rivesaltes), déclare :
« En fait, à la différence de ceux qu’on ap-
pelle les "camps de la Retirada", cons-
truits ou mobilisés juste après la défaite
de la République espagnole en 1939, Ri-
vesaltes ouvre plus tardivement. ».
Denis Peschanski, auteur de La France des
camps (Gallimard, 2002), sait parfaitement
que les principaux camps de concentration
français ont ouvert ou rouvert* début février
1939 (fin janvier pour ce qui est de Rieucros).
Donc, en affirmant sans ambages que ces
camps furent « construits ou mobilisés juste
après la défaite de la République » il ne tient
pas compte du fait que la victoire de la coali-
tion Franco-Hitler-Mussolini-Salazar a été pro-
clamée le 1er avril 1939, pas avant.
Il méconnaît ou mésestime la gravité des évè-
nements de février-mars 39 :
a) Début février, la France (la 3e République)
développe une politique de "NON ASSIS-
TANCE à Républicains en danger", prolon-
geant la politique de NON INTERVENTION :
• aucune aide militaire en février-mars 1939
pas plus qu'avant,
• enfermement (en plein air !) des deux tiers
des réfugiés (soldats), plusieurs semaines
durant, dans des conditions odieuses,
• obstruction au retour de combattants par
la mer vers Valence ou Alicante,
• aucun soutien (puis carrément : entraves)
au fonctionnement des légitimes institu-
tions républicaines passées en France.
b) Le 27 février 1939, via les accords Bérard-
Jordana**, la France reconnaît le "gouverne-
ment du généralissime [sic] Franco" siégeant…
à Burgos ! C’est un acte majeur marquant
l’ABANDON de la République espagnole.
c) Quelques jours après, la France (la 3e Ré-
publique) désigne un ambassadeur… un cer-
tain Pétain, auprès de Franco… à Burgos.
d) La reconnaissance du régime fasciste de
Franco, ce 27 février 1939, décide Manuel
AZAÑA à démissionner de la présidence de la
République ; ce geste, il l’avait envisagé aupa-
ravant, au moment de quitter l’Espagne…
Mais il ne l’a réalisé que lorsque la Répu-
blique française – qu’il admirait tant – a pac-
tisé officiellement avec les putschistes.
L’abandon français (et, simultanément, britan-
nique) puis le renoncement du président es-
pagnol ont contribué à diviser les républicains.
e) Dans ce contexte, le colonel Casado dé-
clenche un soulèvement contre le gouverne-
ment de Juan NEGRÍN, le 5 mars 1939 à Ma-
drid***. On estime que, en une semaine,
2 000 personnes furent tuées, soit plusieurs
fois davantage que lors des évènements de
mai 1937 à Barcelone. Trois semaines après,
les franquistes occupent la capitale, aidés de
troupes italiennes et coloniales.
- page 4 -
Mémorial de Rivesaltes : pour corriger erreurs et lacunes, réunir les compétences, sans exclusive
L’Histoire ne peut être raccourcie, élaguée. Et
les contre-vérités doivent être corrigées. Ainsi:
Il est faux que
« Les premiers internés arrivent au camp
de Rivesaltes le 14 janvier 1941 »
Cette assertion – fausse, nous le démontrons
ci-après – figure en titre sur la table de présen-
tation du camp (voir photo en bas de page).
Quoique fausse, elle est publiée aussi, sans la
moindre réserve, dans l'Humanité du 15 oc-
tobre. A la question : « Quand le camp de Ri-
vesaltes a-t-il été créé ? », Denis Peschanski
répond : « Les premiers convois d’internés ar-
rivent le 14 janvier 1941. ».
Voici ce qu'on lit dans Le mémento chronolo-
gique du Camp de Rivesaltes, écrit par Roger
Barrié, publié en 2010 par : Musée Mémorial
du Camp de Rivesaltes - Conseil Général des
Pyrénées Orientales :
• p. 29, « 5 février 1940 Rivesaltes - Forma-
tion de deux compagnies de travailleurs es-
pagnols, soit 500 hommes provenant des
camps d'internement du Barcarès, de Saint-
Cyprien et d'Argelès. »
• p. 29, « 30 avril 1940 Rivesaltes - Arrivée
depuis un mois de 642 espagnols "miliciens
internés" et départ d'une compagnie de tra-
vailleurs espagnols. »
• p. 29, « 20 mai 1940 Rivesaltes - Effectif du
camp militaire : 11 889 personnes (soldats
et travailleurs). »
• p. 31 : « 6 septembre 1940 Rivesaltes - Dé-
part le matin de brigadistes internationaux
de la guerre civile d'Espagne vers Albi, "en
vue de leur remise aux autorités alle-
mandes" ; »
• p. 35 : « 1er janvier 1941 Rivesaltes - 56 ré-
fugiés espagnols arrivent pour aménager ce
camp ; »
• p. 35 : « 14 janvier 1941 Rivesaltes - Ouver-
ture du camp aux premiers internés ; »
Notes :
* Des camps de concentration existaient en
France, sous ce nom, pendant la Guerre de
1914-1918 : voir p. 4 du bulletin 137.
** Ces accords prévoyaient l’attribution aux
factieux de tous les avoirs de la République
espagnole présents en France (dont 40 tonnes
d’or gelées jusqu’alors à Mont-de-Marsan).
*** Le colonel Casado préparait sa trahison
depuis longtemps. Voir par exemple : El des-
plome de la República (Ángel Viñas y Fernan-
do Hernández Sánchez, Crítica, 2009), Madrid
1939 (Ángel Bahamonde, Cátedra, 2015).
RÉSISTANCE Histoires de familles 1940-1945
Le Mémorial du Camp de Rivesaltes a été
inauguré dans de très mauvaises conditions
les 16 et 19 octobre, avec 2 groupes restreints
d’invités successifs. L’Indépendant s’est fait
l’écho de nombreuses protestations émanant
du milieu associatif représentant les ex « in-
ternés » espagnols, juifs, tsiganes, harkis…
Par exemple, le 21 octobre, il titrait : « Un an-
cien interné du camp refusé à l’entrée » et ex-
pliquait :
« Charles Lastmann, 80 ans, ne décolère
pas après avoir été laissé plusieurs heures à
la porte du mémorial de Rivesaltes… [il]
n'est malheureusement pas le seul à avoir
été bloqué à l'entrée. "Anne Boitel (auteur de
Le camp de Rivesaltes 1941-42), ainsi que
le directeur de l'OSE (Œuvre de Secours
aux Enfants), Jean-François Guthmann, sont
également restés à la porte. C'est une
honte", s'indigne-t-il. Zèle des contrôleurs,
embrouillamini dans les invitations, confu-
sion d'horaires, mécontentement de certains
élus... Après Jean-Marc Pujol, président de
l'Agglo de Perpignan, qui dénonça la parti-
sanerie des invitations, la polémique conti-
nue de faire rage ».
Après moultes démarches, quelques repré-
sentants du CIIMER (dont l’AAGEF-FFI) ont
été admis à découvrir les lieux le 19 octobre.
L’article ci-dessous fait suite à cette visite.
Suite en page 5
Dans ces colonnes, nous avons souvent évo-
qué la circulaire édictée le 10 janvier 1941 par
Marcel Peyrouton, ministre de l’intérieur de
Vichy, à l’intention des préfets de la « Zone
Libre » principalement. En voici un extrait es-
sentiel (la typographie est respectée)(1) :
DESIGNATION DES GROUPEMENTS D’INTERNES:
Vous voudrez bien désormais; pour éviter toutes nou-
velles confusions, utiliser les termes ci-après précisés pour
désigner les divers groupements d’internés :
Les formations du VERNET et du RIEUCROS doivent
être appelées CAMP DE CONCENTRATION, les étrangers qui
s’y trouvent sont des internés. GURS, ARGELES (et toutes
nouvelles formations qui seraient créées à l’avenir) doivent
être appelés CENTRES D’HEBERGEMENT les étrangers qui
s’y trouvent sont des HEBERGES.
Nous avons maintes fois souligné que cette
circulaire était motivée par le souci pétainiste
d’esquiver la mauvaise réputation (fin 40) des
camps de concentration français, à l’étranger
notamment. Voici un extrait d’un courrier(2) de
Vichy auquel était joint la susdite circulaire :
NOTE
Pour Monsieur le DIRECTEUR GENERAL
de la SURETE NATIONALE
Sur la terminologie en matière d’internement.
L’effet regrettable produit à tort dans certains pays, par
Le Mémorial du camp de Rivesaltes a donc
tort de continuer à exposer que le : « 14 jan-
vier 1941 - Les premiers internés arrivent au
camp de Rivesaltes ». Il faut corriger.
De même, Denis Peschanski a eu tort de dé-
clarer à l’Humanité : « Les premiers convois
d’internés arrivent le 14 janvier 1941. ».
Notons que dans Le camp de Gurs – 1939-
1945 (éditions J &D, 1993) Claude Laharie ré-
fère souvent au rapport du docteur Weill et
évoque (p.142) le transfert d’Espagnoles fin oc-
tobre 1940 vers « Rivesaltes spécialisé alors
dans "l'hébergement" des réfugiés espagnols
ne disposant d'aucun moyen de subsistance ».
Les passages de l’ouvrage du docteur Weill
témoignant que des milliers de femmes et en-
fants sont internés à Rivesaltes en novembre
1940, sont évoqués par Pierre Marquès dans
Les enfants espagnols réfugiés en France
1936-1939 (auto-édition,ISBNn°Apl2-9507686-0-1,
Paris, 1993, p. 170) et par Joël Mettay dans
L'archipel du mépris – Histoire du camp de Ri-
vesaltes (Éditions Trabucaire, 2001, p. 35).
Au début de cet article, citant l’Indépendant
du 21 octobre 2015, j’indiquais que le directeur
actuel de l’Œuvre de Secours aux Enfants,
Jean-François Guthmann, s’était indigné des
difficultés rencontrées pour participer à
l’inauguration du Mémorial de Rivesaltes. Au
nom de l’AAGEF-FFI, je lui exprime notre soli-
darité, ainsi que notre gratitude à l’égard de
son éminent prédécesseur : le docteur Joseph
Weill, grâce à qui des bribes de l’histoire des
internés de 1940 sont parvenues jusqu’à nous.
Henri Farreny
- page 5 -
Rivesaltes : pour corriger erreurs et lacunes, réunir les compétences, sans exclusive
De toute évidence, le « Conseil Scienti-
fique » du Mémorial du camp de Rive-
saltes a mal fonctionné. Trop fermé, trop
centré sur son président, il a produit un
récit entaché d’erreurs, de lacunes et de
non-dits. Un récit qu’il convient d’ajuster
sans tarder, avec rigueur.
Lors de l’inauguration du 19 octobre, le
président du Conseil Scientifique étant
absent, personne d’autre n’a pu intervenir
au nom de cet organisme, tandis que le
cabinet d’architecture était efficacement
représenté par un de ses membres.
Renforcer le Conseil Scientifique
par la pluralité des qualifications
La mission culturelle et pédagogique du
Mémorial du camp de Rivesaltes, établis-
sement public d’envergure internationale,
ne peut s’exercer correctement qu’en op-
tant résolument pour une gouvernance
collégiale au service de l’Histoire, pra-
tiquée comme une science : avec es-
prit critique, donc pluralisme des compé-
tences, sans prés-carrés ni tabous.
Ouvrir les débats,
confronter les sources et les travaux
Carmen Negrín, présidente du Conseil de
Pilotage du Centre d’Investigation et
d’Interprétation de la Mémoire de
l’Espagne Républicaine (CIIMER, réunis-
sant 48 associations) et Henri Farreny,
secrétaire, ont écrit en ce sens à plu-
sieurs reprises aux élus régionaux res-
ponsables du Mémorial, avec information
simultanée en direction des ministres
concernés : Anciens Combattants, Cul-
ture, Éducation, Justice. A suivre !
Donc, selon Roger Barrié :
• Des Espagnols requis dans des CTE - dont
le statut était militaire - étaient basés à Ri-
vesaltes dès le début 1940 ; étaient-ils des
internés qui - comme plus tard les harkis de
Rivesaltes - pouvaient quitter le camp dans
la journée pour travailler à vil prix, ou
étaient-ils carrément des prisonniers ?
• Les brigadistes qui en 1940 quittèrent Rive-
saltes pour être remis aux Allemands étaient
eux, de toute évidence, prisonniers.
Ces affirmations de Roger Barrié, contredisent
celle qu’il formule ensuite p. 35 : « 14 janvier
1941 Rivesaltes - Ouverture du camp aux
premiers internés ». Pourquoi ?
En fait, le 14 janvier 1941 n’est qu’une étape
dans l'évolution du camp militaire d’origine : à
cette date, il est officialisé (c’est-à-dire : forma-
lisé) qu’une partie du vaste terrain militaire est
affectée aux indésirables (étrangers, juifs, tsi-
ganes…) retenus administrativement, dans un
cadre maintenant purement civil. Mais, au 14
janvier 1941, de nombreuses personnes ont
déjà été internées (ou détenues ou prison-
nières ou reléguées) à Rivesaltes.
En 1946, le docteur Joseph Weill, président
du Comité d'aide aux réfugiés et responsable
de l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) a
publié un rapport intitulé : Contribution à
l’histoire des camps d’internement dans l’anti-
France (Éditions du Centre, Paris). Il indique
que, au 20 novembre 1940, à Rivesaltes :
« Des milliers d'enfants habitent les baraques
avec leurs familles. La promiscuité les expose
aux plus grands risques. ».
Suite de la page 4
Ces camps de concentration qu’un ministre de Pétain voulut renommer parce qu’ils étaient mal famés…
notre politique "d’internement" provient en partie de la ter-
minologie utilisée pour désignation des lieux où sont dirigés
les internés.
Le terme "camp d’internement" est couramment em-
ployé. or, il s’agit le plus souvent, en réalité, de centres
d’hébergement pour étrangers en surnombre ou démunis de
ressources et qui n’ont commis aucun acte de caractère ré-
préhensible. Certes les lieux où sont réunis les internés pré-
sentent encore le plus souvent, et pour des raisons de force
majeure, les caractéristiques d’un internement plutôt que
celles d’un hébergement. Ce n’est pas néanmoins une raison
suffisante pour consacrer la chose par une dénomination of-
ficielle d’autant plus que cette situation ira en s’améliorant
au fur et à mesure des aménagements prévus ou en cours.
Il ne s’agit pas seulement d’une question de mots.
Le fait de déclarer que des étrangers sont conduits dans
des "camps d’internement" et de les appeler "internés"
pour la seule raison qu’ils sont nécessiteux heurte l’opinion
qui, à l’étranger (et même en France) n’est pas informée des
réalités qui correspondent à ces termes.
On sait l’usage fait dès les années 1933-1934 contre
l’Allemagne nazie de ses camps de concentration. Nos camps
ont déjà suscité des campagnes à l’étranger, par exemple
aux Etats-Unis ou en Suisse. On connaît également la propa-
gande menée au-delà des Alpes à l’aide des prétendus mau-
vais traitements infligés aux Italiens dans ces camps. Rien ne
doit être négligé pour éviter qu’une mauvaise interprétation
soit donnée à la politique que les évènements nous contrai-
gnent de suivre à l’égard des étrangers qui se trouvent sur
notre sol.
C’est pourquoi la terminologie suivante sera désormais
employée :
Les camps du VERNET et du RIEUCROS, qui sont effec-
tivement répressifs, et où sont dirigés les individus dange-
reux, seront toujours désignés par les termes de "camps de
concentration" et ceux qui y résident par le terme "inter-
nés". Les autres camps, GURS, ARGELES, ceux que les cir-
constances nous amèneront à organiser, seront désignés par
le terme "centre d’hébergement" et les réfugiés qui s’y trou-
vent par les termes "hébergés".
Ces précisions seront portées à la connaissance des
Préfets par la circulaire ci-jointe.
Lors d’un colloque aux Archives Nationales, le
1er octobre, j’ai attiré l’attention de l’assistance
sur cette circulaire ignorée(3) et ses édifiantes
motivations. J’ai souligné que proscrire
l’usage de la dénomination camp de concen-
tration dans les matériels produits pour lancer
le Mémorial de Rivesaltes, n’était ni légitime ni
neutre eu égard à la réalité historique.
HF
(1) Archives Nationales : MIC/3W/310.
(2) Archives Nationales : F/7/16034.
(3) Cette circulaire n’étant pas citée dans La France
des camps de Denis Peschanski (2002) j’ai invité
l’auteur à bien vouloir la prendre en considération.
hommage aux membres fondateurs, tout parti-
culièrement : Paco RUIZ ACEVEDO mainte-
nant président d'honneur.
L’AAGEF-FFI exprime sa fraternelle affection
à Paco, vaillant Andalou qui a combattu la dic-
tature en Catalogne dans la période 1955-
1975, ce qui lui valut d’être emprisonné.
* D.G. a publié en 2000 (Documenta balear) son
excellente thèse sur Heriberto QUIÑONES,
extraordinaire lutteur antifranquiste - commu-
niste - fusillé en Espagne le 2 octobre 1942.
« Muchos republicanos, en los maquis de
Francia y luego en España, dieron su juven-
tud y algunos su vida para defender los valo-
res republicanos. Aqui una represión feroz y
el olvido organizado echaron un manto de
plomo. Allí, en Francia, de manera más insi-
diosa, un mismo olvido fue ganando terreno.
Pero hemos conseguido traer a la luz de la
actualidad hombres como : Conrad MIRET i
MUSTÉ, Jose BARÓN CARREÑO, Pablo
SÁNCHEZ, Salvador ESTRADA DILMER…
Mi presencia en Santa Cruz es la marca de
ese empeño en difundir la historia de la Gue-
rrilla española, aqui como en Francia. Un
empeño que nos impone un deber de coope-
ración y de ayuda mútua ».
* Dont Miguel SORIANO MUÑOZ, mari et
père de noscamaradesMaría, Elena et Encarn.
- page 6 -
Toujoursrésistante:Mélanie BERGER
Les 3 et 4 octobre, se tenaient à Santa Cruz
de Moya les XVIes Jornadas El Maquis et le
XXVIIe Día del Guerrillero, sous l’égide de nos
amis de La Gavilla Verde (association membre
du CIIMER).
Bernadette et José González, qui représen-
taient respectivement MER 82 et l’AAGEF-FFI
étaient porteurs aussi de messages de Car-
men Negrín - présidente du Conseil de Pilo-
tage du CIIMER - et de Tony Martínez, prési-
dent du Comité d’Animation du CIIMER.
Ils ont participé à la cérémonie d’hommage
aux guérilleros de la Agrupación Guerrillera de
Levante y Aragón (AGLA), tombés le 7 no-
vembre 1949 au Cerro Moreno*.
En présence de plusieurs centaines de per-
sonnes, José a pris la parole devant le Monu-
mento a los Guerrilleros, érigé ici en 1991 :
Santa Cruz de Moya, haut-lieu des maquis d’Espagne
te depuis des décennies. Née le 8 octobre
1921 à Vienne (Autriche), militante antinazie,
Mélanie BERGER doit quitter son pays après
l’Anschluss (mars 1938).
En France, en 1941, elle diffuse des tracts
parmi les soldats de la Wehrmacht. Arrêtée
par la pólice française à Montauban le 26 jan-
vier 1942, elle est condamnée le 18 décembre
1942 à 15 ans de travaux forcés et 20 ans
d’interdiction de séjour par la Section spéciale
de Toulouse.
Elle est incarcérée à la prison Saint-Michel de
Toulouse puis à la prison des Baumettes à
Marseille. Après 2 ans de détention, aidée par
la Résistance extérieure, elle s’évade. Pour
cette raison, par contumace, elle écope d’une
peine supplémentaire.
Elle poursuit la lutte jusqu’à la Libération,
après laquelle elle épouse Lucien VOLLE,
chef en Haute-Loire du groupe Lafayette.
Quatre-vingt quatorze ans et toujours Résis-
tante, bravo et merci Mélanie !
Le 10 octobre, l'Associació per a la Memòria
Històrica i Democràtica del Baix Llobregat
(membre du CIIMER) présentait un nouveau
numéro de sa revue annuelle, consacré cette
fois à La Guerre de 36-39 et la répression
franquiste dans les Baléares. Ce très inté-
ressant numéro, coordonné et préfacé par Da-
vid Ginard i Féron*, est disponible auprès des
sections de l’AAGEF-FFI (rsg44@hotmail.fr).
Cette soirée, qui marquait le 10e anniversaire
de l'association, fut aussi l'occasion de rendre
Nous l’avons ren-
contrée le 24 oc-
tobre 2015 lors du
Conseil national de
l’ANACR, au sein
de laquelle elle mili-
Cornellà de Llobregat, haut-lieu de la lutte antifranquisteHommage continuàConrad MIRET
Depuis son inauguration, le 13 juin 2014 (cf
bulletin n° 134), la stèle apposée sur la murai-
lle de la Prison de la Santé stimule la curiosité
historique de nombre de Parisiens et visiteurs.
Désormais, à travers la figure de Conrad MI-
RET i MUSTÉ, la lutte des résistants préco-
ces de la Main d’Oeuvre Immigrée (la fameu-
se MOI) est valorisée au coeur de la capitale.
L’AAGEF-FFI et ses amis continuent d’agir
pour qu’hommage soit rendu aussi à d’autres
grands résistants espagnols tombés à Paris.
9 octobre 2015
Claudine Aupetit
et Marta Bolea
Au centre : Paco Ruiz, président d’honneur
A droite, en bleu : Tina Merino, secrétaire
La délégation de l’AAGEF-FFI, de gauche à droite :
Joan, Henri, Sidonie, Rosina et Raymond
¡Verdad, Justicia, Reparación!
Hommage aux victimes du franquisme
Barcelone, 75e
anniversaire de l’exécution de Lluis COMPANYS
Le 13 août 1940, le président de la Généralité,
réfugié en Bretagne, fut livré à des policiers
franquistes bénéficiant de la connivence des
occupants allemands. Il fut fusillé le 15 octobre
1940 à Barcelone, dans les fossés du château
de Montjuich. Sur cette colline, près des
fosses communes où furent jetés des milliers
de suppliciés, un mausolée lui est consacré.
Une délégation de l’AAGEF-FFI a participé à
la cérémonie marquant le 75e anniversaire.
Elle s’est inclinée
aussi devant d’au-
tres stèles rappel-
lant les crimes fran-
quistes, dont celle
qui fut installée par
l’Amical dels Antics
Guerrillers Espa-
nyols (AAGE, issue
de l’AAGEF-FFI).
Le 23 juin 1944, Dunes a été martyrisé par
une unité de SS venus de Valence d’Agen : 11
hommes ont été pendus et 3 autres abattus.
Le 11 novembre 1948 la commune a reçu la
Croix-de-Guerre avec étoile d’argent.
Ce 21 novembre 2015 a été inaugurée une
esplanade du Général de Gaulle. Rappelons
que celui-ci déclara, le 17 septembre 1944 à
Toulouse : « GUERILLERO ESPAGNOL / JE SA-
LUE EN TOI TES VAILLANTS COMPATRIOTES / POUR VOTRE
COURAGE PAR LE SANG VERSE / POUR LA LIBERTE ET
POUR LA FRANCE / PAR TES SOUFFRANCES TU ES UN HE-
ROS / ESPAGNOL ET FRANÇAIS » (cf bulletin n° 138).
Les guérilleros et leurs amis n’ont pas oublié.
la 3e Brigade d’Ariège : Victorio VICUÑA
(comandante Oria) en 1942-43, Ángel MA-
TEO en 1943-44 et Pascual GIMENO (co-
mandante Royo) à partir de mi-juin 1944.
A noter : le père de Jeanine García,
présidente de l’AAGEF-FFI en Ariège et vice-
présidente nationale, Ángel RODRÍGUEZ,
cénétiste, a participé aux combats de Prayols.
* A Prayols se trouve le Monument national
des guérilleros, érigé en 1982 par l’AAGEF-
FFI, grâce à une souscription populaire, sur le
terrain que la municipalité d’alors lui avait of-
fert pour 1 franc symbolique. Le maire était
Jean Laguerre, grand oncle du maire actuel.
- page 7 -
Un siglo ejemplar: Virgilio PEÑA
Mercredi 14 octobre 2015, la mairie de Pra-
yols * a procédé à l’inauguration d’une stèle
de reconnaissance aux résistants qui livrèrent
ici bataille, le 20 août 1944, au lendemain de
la libération de Foix. Sous la plaque transpa-
rente, un impact de balle reste visible.
A l’invitation du maire, Francis Laguerre, Henri
Farreny a mentionné les noms de quelques
Espagnols tombés en Ariège, dont : Jesús
RÍOS - premier chef national du XIV Cuerpo
de Guerrilleros Españoles en Francia - tué par
la Milice le 24 mai 1944 à Gudas, José FER-
NÁNDEZ tué le 19 août 1944 à Foix, le capi-
taine José REDONDO tué le 20 août à Pra-
yols. Il a rappelé aussi les noms des chefs de
A Prayols (09), nouvelle stèle rappelant la bataille du 20 août 1944
el sitio www.youtube.com, teclear: “miliciano
Virgilio Peña”; pinchar la foto que aparece
(similar a la de aquí arriba) o el título: “Mili-
ciano Virgilio Peña, 102 años de resistencia
antifascista. Héroes de la República”.
Sí, una figura extraordinaria, porque Virgilio,
nacido el 2 de enero de 1914, después de mi-
litar en los sindicatos de campesinos de Anda-
lucía y en la Juventud Comunista, luchó con
las armas casi 3 años para defender la Repú-
blica; participó a la Resistencia en Francia y
fue deportado a Buchenwald.
Sí, una figura extraordinaria, porque no sólo
ha mantenido durante un siglo sus ideales de
libertad, igualdad, fraternidad, sino que es ca-
paz de contar su rico recorrido con una fuerza,
una sutileza y un humor que dan gusto.
Dentro de pocos días, Virgilio festejará sus
102 años con su familia cerca de Pau. ¡Feliz
cumpleaños querido Virgilio! ¡Próspero
Año Nuevo! ¡Mil gracias por tu ejemplo!
* Ver nuestro boletín n° 133, página 3.
Jeudi 12 novembre, Christian Astruc, nouveau
président du Conseil départemental du Tarn-
et-Garonne, a reçu longuement et très aima-
blement une délégation du CIIMER composée
d’Antoine Aznar, Henri Farreny et José Gon-
zález (Carmen Negrín et Tony Martínez
étaient excusés). Une telle rencontre avec le
CIIMER n’avait jamais été acceptée par
l’ancien président Jean-Michel Baylet.
A l’issue de l’entrevue, Christian Astruc a
souhaité expressément que les drapeaux des
guérilleros espagnols soient présents à la
cérémonie qu’il allait présider le 21 novembre
à Dunes, villlage dont il fut longtemps le maire.
Un nuevo docu-
mental ha sido de-
dicado a la figura
extraordinaria de
nuestro camarada-
Virgilio PEÑA *: en
7654321 8 9
1 : Nadine Cañellas, vice-prés. AAGEF Aude
2 : Jeanine Garcia, prés. AAGEF Ariège,
3 : Henri Farreny, prés. AAGEF
4 : Nadège Denjean Sutra, conseillère départem.,
5 : Martine Esteban, maire de Varilhes, cons. dép.,
6 : Francis Laguerre, maire de Prayols,
7 : Adolfo Pastor, représentant Santa Cruz de Moya
8 : Sidonie Bakeba, AAGEF
9 : Jeanine Pascal, présidente de PRMF
A Dunes (82), les drapeaux des guérilleros chaleureusement invités
Le maire Alain Alary (écharpe)
puis Christian Astruc (cravate)
saluent nos porte-drapeaux,
ici, de dos, Rodolfo Rubiera
Antoine Aznar
portant un autre drapeau des guérilleros
Correo de otra amiga andaluza
« Es la antigua cárcel de Granada; la han
demolido dejando solo la puerta y lo que más
me ha gustado es el panel que han puesto en
homenaje a los que han sufrido en este sitio,
la detención y hasta la muerte, reconociendo
que lucharon por la democracia, entre ellos mi
padre que estuvo encarcelado ahí »
Mary Carreras
Mary vive en Granada; su padre, Manuel
CARRERAS MARTÍN estuvo prisionero en
esta cárcel en 1949. Gracias Mary, y contigo
un pensamiento doloroso y cariñoso para
todos los represaliados por el franquismo.
Foto tomada el 3 de agosto de 2015
La municipalité élue au printemps 2015, sous
le titre Ahora Madrid a programmé pour 2016
la suppression d’une trentaine de noms de
rues honteusement conservés jusqu’ici.
Ainsi disparaîtra le Pasaje General Mola (un
instigateur du golpe de 1936). Disparaîtront
aussi : la Calle Francisco Iglesias (un des
responsables du Masacre de la Carretera de
Málaga : voir bulletin AAGEF n° 138), la Plaza
de Arriba España, la Calle del General Yagüe
(criminel surnommé el carnicero de Badajoz),
la Calle de los Caídos de la División Azul, etc.
40 ans après Franco, AHORA, MADRID
A Madrid, enfin, les temps changent.
L’avènement de la IIe République espagnole, la guerre pour la défendre, la guerre antifasciste encore en France et
sur les autres fronts, la lutte antifranquiste ici et là-bas, des décennies de courage et de dévouement pour la liberté
Vous voulez que l’histoire authentique et complète des républicains espagnols résistants soit connue et reconnue ?
Que vous soyez ou non descendant de républicain(s) espagnol(s) résistant(s), l’heure de la relève est venue:
Je, soussigné(e)……………………………………………..... né(e) le ………………………….. à………………………………….
demeurant à………………………………………………………………………...........................................................................
désire adhérer à l’Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France - F.F.I.
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Formulaire coloré à copier et envoyer au siège national : AAGEF-FFI, 27 rue Cartailhac, 31 000 Toulouse, avec un chèque de 25 € (abonnement au bulletin inclus) libel-
lé à l’ordre de : AAGEF – FFI. Merci aussi pour vos dons, notamment pour améliorer cette publication. L’amicale regroupe actuellement 9 amicales locales : Ariège,
Aude, Gard-Lozère, Gironde, Haute-Garonne, Lot, Pyrénées Atlantiques-Landes, Hautes-Pyrénées, Pyrénées Orientales. Les adhérents des autres départements sont direc-
tementmembres de l’amicalenationale, jusqu’à constitution ou reconstitution d’une amicale départementale. Contacts, courrier : aagef@free.fr
Nous perdons un ami, un vétéran, un guérillero. Né
le 1er d’août 1921 à Sariñena, dans la province de
Huesca, en Aragon, Antonio LARROY MASUE-
RAS est décédé le 16 novembre 2015, à 94 ans.
Lorsque la guerre d’Espagne éclate, Antonio n’a
que 15 ans. Il va connaître la guerre et ses souf-
frances. Après la chute du front d’Aragon aux
mains des franquistes, toute sa famille - qui est ré-
publicaine - doit quitter l’Espagne.
Dans la neige et le froid de novembre 1938, Anto-
nio, Francisco son frère et les parents partent à
pied, franchissent la frontière française. De là, ils
sont déplacés dans l’ouest de la France puis ren-
voyés par les autorités en Espagne à Gérone.
Hélas cette trêve ne peut durer. En février 1939,
au moment de la chute du front de Catalogne, ils
repartent pour l’exode. C’est une seconde Retirada
pour Antonio, Francisco et leurs parents : un exil
douloureux.
taille de la Madeleine, et dans les jours qui suivent
il n’hésite pas avec son frère à s’engager dans
l’Opération du Val d’Aran. Car, son espoir, et celui
de tous ses camarades, c’est : « renverser la dicta-
ture de Franco, libérer l’Espagne de son tyran et
de la terreur ! ». Ils n’ont pas réussi ! Ils n’ont pas
eu les aides tant espérées.
Après des années de souffrances et de sacrifices,
les guérilleros doivent donc renoncer au combat et
trouver des solutions de repli.
Antonio reste dans les Cévennes, terre d’accueil
et d’espérance… Travailleur, courageux et droit, il
rencontre Christiane et tous deux se marient le
7 octobre 1950. Ils ont eu deux beaux garçons. Ils
venaient de fêter 65 années de mariage !
Cette vie, si peu ordinaire, faite d’engagement, de
labeur, de courage, cette longue vie doit nous ser-
vir d’exemple ! Antonio nous ne t’oublierons pas,
car nous sommes fiers de t’avoir connu !
Au nom de l’Amicale des Anciens Guérilleros FFI
Gard-Lozère, je présente à toute la famille
d’Antonio nos plus sincères condoléances.
A Saint-Christol-lès-Alès, le 18 novembre 2015,
le président : Joachim Garcia
Le Conseil d’administration de l’AAGEF-FFI
se joint à ses camarades du Gard-Lozère
pour exprimer sa reconnaissance à Antonio
et sa solidarité affectueuse à la famille,
tout particulièrement à son frère Francisco.
- page 8 -
Antonio va rester plus d’un an au camp de concen-
tration du Barcarès dans les Pyrénées Orientales.
Le froid, la faim, les humiliations seront son quoti-
dien et celui de presque tous les Républicains es-
pagnols réfugiés en France.
Comme Antonio est jeune et courageux, on lui
propose de quitter le camp pour travailler dans
l’agriculture ; à Saint-Roman, Massillargues-
Atuech. Hélas, la guerre a éclaté en France aussi
et Antonio sera traqué dès 1942 par la Milice fran-
çaise, parce qu’il est Espagnol !
Antonio et Francisco sont arrêtés et menottés. Ils
sont obligés de suivre à pied les miliciens qui sont
sur des vélos, jusqu’à Anduze. Puis transférés à
Miramas avec en perspective : un camp de concen-
tration nazi ! Par chance, il n’y a pas suffisamment
de prisonniers pour remplir tous les wagons ! En at-
tendant l’heure fatale, les deux frères doivent dé-
charger les trains de leurs lourdes cargaisons : des
sacs de ciment destinés à la construction des forti-
fications allemandes en Méditerranée.
Conscients du sort qui les attend, ils réussissent à
s’évader en se cachant dans un train en partance
pour Nîmes. A leur arrivée en gare, ils sont arrêtés.
Menottés et battus, ils passent la nuit dans l’école
Talabot. Libérés par la suite, nos deux amis retrou-
vent les Cévennes, et vont grossir les rangs de la
Résistance.
Antonio va rejoindre la 21e Brigade (Gard) de la
Agrupación de Guerrilleros Españoles lors de la ba-
GARD Le guérillero Antonio LARROY MASUERAS vient de nous quitter
Imprimerie KHILIM, 229 Route de Seysses, 31 Toulouse
HAUTES-PYRÉNÉES Le vétéran antifasciste Mariano RAMI décède à 106 ans
Né le 24 octobre 1909, en France, de parents es-
pagnols revenus en Espagne en 1914, Mariano est
mort le 14 décembre 2015 à Bordères-sur-l’Échez.
Responsable syndical métallurgiste, il s’engage
pour la République. Réfugié par le Perthus, enfer-
mé à Argelès, mobilisé dans l’armée française,
capturé par les Allemands, il s’évade. Plus tard il
rejoint la Résistance. Sous le franquisme, des an-
nées durant, il traverse les Pyrénées, à pied, char-
gé de Mundo Obrero et autres matériels de lutte.
Le Conseil d’administration de l’AAGEF-FFI
se joint à ses camarades des Hautes-Pyrénées
et à ses amis du Partido Comunista de España,
pour lui rendre hommage et embrasser sa famille.
tauban (cf p. 3) ; ce fut sans doute sa dernière ma-
nifestation. A sa famille qui a souhaité que ses
cendres soient dispersées en Ariège sans discours,
ni cérémonie, nous exprimons notre sympathie.
Dernière minute : José ALONSO ALCALDE
(commandant Robert) est décédé le 17 dé-
cembre. Il avait 96 ans. Il fut en 1944 chef d’état-
major de la 3e Brigade de l’Ariège, sous la direc-
Mars 2014, chez lui Mars 2015, à Bordères, élections départementales
avec Françoise Mieudou, présidente AAGEF-FFI
65
votant à 105 ans, avec le maire Christian Paul
Vous voulez que l’histoire authentique et complète des républicains espagnols résistants soit connue et reconnue ?
Les vétérans nous le demandent : l’heure de la relève est venue. Soutenez notre action, rejoignez-nous
tion d’Ángel MATEO jusqu’à la mi-juin 1944, puis
de Pascual GIMENO (comandante Royo) jusqu’à
la Libération . Le 2 novembre 2015, il a participé au
banquet républicain organisé par le CIIMER à Mon-

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Guerrilleros n°140

  • 1. b Elle est dirigée par les généraux FFI Luis FERNÁNDEZ et Joan BLÁZQUEZ, et d’autres officiers espagnols de la Résis- tance, pour beaucoup déjà décorés de la Légion d’Honneur à titre militaire. Naturellement, les anciens guérilleros se soucient du rétablissement de la Répu- blique en Espagne, ce qui inquiète Fran- co. Le 7 octobre 1950, le ministre de P. 2 Abroger l’arrêté de 1950 appel P. 2 Au sujet des camps de concentration de Rivesaltes et du Vernet d’Ariège P. 3 Damien MAGNAVAL, brigadiste P. 3 Pour servir l’Histoire, le CIIMER avance P. 3 Quatrièmes rencontres du CIIMER : camps de concentration de Ruelle et d’Angoulême 75e anniversaire du 1er convoi de déportés 70e anniversaire de la libération des camps 75e anniversaire du décès de Manuel AZAÑA P. 3 Clemente HERRERO, bientôt 100 ans P. 4 Mémorial du camp de Rivesaltes : corriger erreurs et lacunes P. 5 Mémorial du camp de Rivesaltes : réunir les compétences P. 5 Pourquoi Pétain voulut-il renommer les camps de concentration français ? P. 6 Mélanie BERGER, toujours résistante P. 6 Santa Cruz de Moya : haut-lieu des maquis d’Espagne P. 6 Conrad MIRET, hommage continu P. 6 Cornellà de Llobregat : haut-lieu de la lutte antifranquiste P. 6 Lluis COMPANYS, 75e anniversaire… P. 7 Prayols : nouvelle stèle P. 7 Virgilio PEÑA, un siglo ejemplar P. 7 Tarn-et-Garonne : marque de respect P.7 Málaga : la prison, lieu d’histoire P.7 Madrid : les temps changent P. 8 Disparitions : Antonio LARROY Mariano RAMI José ALONSO ("Robert") P. 8 Prendre la relève des vétérans : rejoindre / soutenir l’AAGEF-FFI Sommaire 31 Décembre 2015 – 4e trimestre ++ n° 140 N° CPPAP 0919 A 07130 3 € « Résister est un verbe qui se conjugue au présent » (Lucie Aubrac) Chers amis, l’AAGEF-FFI vous présente ses meilleurs vœux pour 2016. En 2015, plusieurs de nos vaillants militants ont disparu. Quoique présents dans nos cœurs, ils nous manquent cruellement. Sur leur exemple, il convient de perpétuer l’AAGEF-FFI, qui continue l’Amicale de 1945- 50, au service de l’Histoire des résistants espagnols : leurs actes, leurs idéaux. Chers lecteurs, nous vous appelons à soutenir cette noble action, éventuellement en y prenant place (bulletin d’adhésion : p. 8). La cotisation est fixée à 25 € dont 12 pour la réalisation et la diffusion du présent journal. Ami ou adhérent, les dons sont bienvenus pour équilibrer nos charges, liées au déve- loppement de nos activités et de nos publica- tions. Merci de votre implication. Les chèques sont à établir à l’ordre : AA- GEF-FFI. Pour un traitement accéléré, écrire à : Jacques Galvan, 58 chemin Pigeron lot n°3, 31660 Buzet sur Tarn. Bienvenue à vous. Le trésorier de l’Amicale, Jacques Galvan 2016 : sigue el combate 1936, février : le Frente Popular emporte les élections en Espagne. 1936, mai : le Front Populaire gagne aussi en France. 1936, juillet : la République espagnole est agressée par ses propres fascistes, sou- tenus par Hitler, Mussolini, Salazar : la 2 e Guerre Mondiale commence. Dès 1941, des Espagnols combattent à Paris. En 1942 naît le XIV Cuerpo de Guerrilleros Españoles en Francia, deve- nu en mai 1944 Agrupación de Guerrille- ros Españoles (bras armé de la Unión Nacional Española) intégrée aux Forces Françaises de l’Intérieur. En mai 1945, les anciens guérilleros forment l’ "Amicale des Anciens F.F.I. et Résistants Espagnols", déclarée en 1946 (ci-contre, bulletin de 1947). por la Libertad, por la Democracia, por la República l’intérieur Henri Queuille dissout leur asso- ciation, en dépit du sang versé. Il est temps de réparer cette injustice. Lancé voici quelques jours, l’appel publié en p. 2 a déjà recueilli l’appui d’une quin- zaine de parlementaires, une trentaine de maires, des élus départementaux et régionaux, des présidents d’associations. Merci de nous aider à l’élargir début 2016. SAMEDI 12 MARS 2016 10e MARCHE depuis la Gare de BORREDON jusqu’au camp de concentration de SEPTFONDS Renseignements : http://www.mer82.eu A réserver aussi ! journée festive PRINTEMPS 1936, ESPAGNE : L'ESPOIR Grande salle de MONTALZAT (82) SAMEDI 16 AVRIL 2016 1950, la sinistre "Opération Boléro-Paprika" Le 7 septembre 1950 ; 177 Espagnols et 111 autres étrangers sont arrêtés, un peu partout en France, pour raisons politiques*. Sans jugement, ils sont déportés vers la Corse, l’Algérie, "les frontières de l’Est". Simultanément, des associations étran- gères, communistes ou présumées telles, sont interdites ainsi que leurs publications. Un mois plus tard, l’Amicale des Anciens FFI et Résistants Espagnols est frappée. * A ce sujet, on peut consulter le bulletin AAGEF n° 100 du 31 décembre 2005, p. 10-11 (sur internet, il suffit de requérir : "guérilléros n° 100").
  • 2. Marie Georges Députée de Seine Saint- Denis ; CABANNE Raymond Maire de Ladern sur Lauquet (11) ; CANDELIER Jean-Jacques Député du Nord ; CARBONNEL Jean-Louis Maire de Saint-Hilaire (11) ; CASTÉRA Edgard Prés. dép. de l'ANACR Gers ; COLOMÉ Antoine Premier adjoint au Maire du Vernet d’Ariège ; COMBIS Didier Maire de Magrie (11) ; COURTEAU Roland Sénateur de l’Aude ; CUBELLS Raymond Prés. de l'Amicale des Anciens Internés Politiques et Résistants du Camp de Concentration du Vernet d'Ariège ; DARMIAN Jean-Marie Vice-prés. du Conseil dép. de la Gironde ; DENOUVION Victor Cons. dép. de la Hte-Garonne ; DOUCET Sandrine Députée de la Gironde ; DUBIÉ Jeanine Députée des Hautes-Pyrénées ; DUPRÉ Jean-Paul Député de l'Aude, Maire de Limoux (11) ; FABRE Marie-Hélène Députée de l’Aude ; FAURÉ Alain Député de l'Ariège ; FERNANDEZ Martine Maire-adjointe de Saint- Hilaire (11) ; FLORENSA Jean Manuel Écrivain, metteur en scène ; GARCIA Antoine Prés. dép. du Souvenir Français Ariège ; GARINO Henry Vice-prés. du Conseil Régional de Languedoc Roussillon ; GEAY Alain Prés. du Réseau Victoire, Délégué. pour le Gers de la FMD, Vice-prés. du Bataillon d’Armagnac (ancien cons rég. Midi-Pyrénées) ; GIRAL Hélène Vice-prés. du Conseil Régional de Languedoc Roussillon, Maire-adjointe de Castelnaudary ; GLAVANY Jean Député des Hautes-Pyrénées ; GOS Paul Prés. dép. de l’ANACR Ariège ; GRASA Michel Maire du Vernet d’Ariège ; GRAUPERA Isabelle Cons. municipale de Lavelanet (09) ; HORTALA Jacques Maire de Couiza (11), Prés. de la Communauté de Communes ; HOUSSET Jean Prés. dép. de l’ANACR Gironde ; KEYER Marie-Antoinette Vice-prés. dép. de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Ariège ; JOVIADO Gilles Maire de Buzet-sur- Tarn (31) ; LABATUT Alain Maire de Brugairolles (11) ; LAURET Bernard Maire de Montolieu (11) ; LEPINE Serge Maire de - page 2 - Abroger l’arrêté qui a porté préjudice aux résistants espagnols : appel de personnalités Camplong (11) ; LESPADE Jean-Marc Maire de Tarnos (40), Cons. dép. des Landes ; LÓPEZ Augustin Prés. de Iberia y Cultura Ariège ; LORCA Raymond Cons. municipal de Lavelanet (09) ; LUCAS Yvette Ancienne prés. du Comité Toulousains pour l’Espagne ; MARETTE Louis Maire de Mazères (09) ; MARTINEL Martine Députée de Hte Garonne ; MAUGARD Patrick Maire de Castelnaudary (11) ; MEDINA José Vice- prés. de l’Amicale des Anciens Internés Politiques et Résistants du Camp de Concentration du Vernet d’Ariège ; MEJEAN Claudie Maire de Bram (11) ; MERCADER Saulo Peintre- sculpteur; MILIAN-KARNER Ámparo Ancienne prés. de l’Association d’Entraide des Victimes et Orphelins de Guerre Aude ; MIRASSOU Jean-Jacques Vice-prés. du Conseil dép. de Hte-Garonne (ancien sénateur de Hte-Garonne) ; MIREMONT Jean Prés. de l’ANACR Tarnos (40) ; MOLHERAT Michel Cons. dép. de l’Aude, Prés. dép. de l’ANACR Aude ; MORAINE Bernard Maire de Joigny (89) MOUDENC Jean-Luc Maire de Toulouse (31) ; OOGHE Jean Prés. dép. de l’ANACR des Landes (ancien sénateur et cons. gén. de l’Essonne, maire de Ste Geneviève des Bois) ; PÉREZ Jean-Claude Député de l’Aude ; RABAULT Valérie Députée du Tarn- et-Garonne ; REBELLE Christian Maire de Montréal, (11) ; REVOL René Maire de Grabelle (34) ; ROY Jackie Maire-adjoint de Lavelanet (09) ; SÁNCHEZ Marc Maire de Lavelanet (09), Cons. dép. de l’Ariège ; SENTIS Georges Prés. dép. de l’ANACR Pyrénées Orientales ; SERIÉ Guy Maire de Villebazy (11) ; SERRES Jean Écrivain ; SOLER Jean-Michel Maire-adjoint de Saverdun (09), Cons. dép. de l’Ariège ; VIEU- CHARIER Catherine Maire-adjointe de Paris (Mémoire et Monde Combattant) ; VIOLA André Prés. du Conseil départemental de l’Aude. Pour se joindre à cet appel, exprimer son accord à : aagef@free.fr ou à : AAGEF-FFI, 27 rue Émile Cartailhac, 31000 Toulouse Pour un geste de réparation envers les Républicains espagnols résistants Le 7 octobre 1950, un arrêté du ministre de l’intérieur, Monsieur Henri QUEUILLE, pro- nonçait la dissolution de l’Amicale des An- ciens FFI et Résistants Espagnols. En 1976, juste après le décès du général FRANCO, les anciens combattants espagnols survivants ont pu se regrouper sous le nom de : Amicale des Anciens Guérilleros Espa- gnols en France – Forces Françaises de l’Intérieur (AAGEFFFI), mais le préjudice mo- ral et politique persiste. Depuis 2 ans, l’AAGEF-FFI demande aux autorités gouvernementales que l’arrêté de dissolution du 7 octobre 1950 soit rapporté. Sa démarche a été relayée auprès de Monsieur le premier ministre Manuel VALLS, par Jean- Pierre BEL (alors Prés. du Sénat), par Marie- Georges BUFFET (députée, ancien ministre) et par Valérie RABAULT, députée et rappor- teur général du budget de l’État. Comme eux, nous estimons que rapporter cet arrêté ne serait que justice au regard de la contribution des Républicains espagnols à la Résistance en France, qu’il convient de mieux faire connaître et reconnaître. Premiers soutiens (31 décembre 2015) ADIVEZE Roger Maire d'Alairac (11) ; AGUILAR Dominique Maire de Tonnerre (89) ; ALLABERT Emilie Maire-adjoint de Lavelanet (09) ; ALLAER Véronique Cons. municipale de Castelnau-sur-l’Auvignon (32) ; ÁLVAREZ Benoît Maire de Montgailhard (09), Cons. dép. de l'Ariège ; AMIRSHAHI Pouria Député des Français de l’étranger ; ANIORT Yves Maire de Granès (11) ; BANQUET Régis Maire d’Alzonne (11), Prés. du Conseil communautaire Carcassonne Agglo ; BEL Jean-Pierre Ancien Président du Sénat ; BERNEDE Jean-Luc Maire-adjoint de Saint- Hilaire (11) ; BOISON Maurice Maire de Castelnau-sur-l’Auvignon (32) ; BUFFET Suite de la page 1 Les camps de concentration français, antichambres des camps d’extermination Ci-contre, lettre d’adieu écrite le 3 septembre 1942 au camp de Rivesaltes par Lusia GURWICZ- DROMMELSCHLAGER à son fils Édouard, âgé de 2 ans. Le lendemain elle est transférée à Drançy avec son mari Raphaël. Juifs, ils habitent Anvers au début de la guerre et se réfugient en France. Édouard naît à Toulouse le 22 mai 1940. Début juil- let, la famille s’installe à Llo dans les Pyrénées Orientales. C’est là qu’ils sont raflés le 26 août 1942. A l’arrivée des gendarmes français, Lusia a le courage de cacher son fils chez la voisine. Les époux sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 11 septembre 1942, où ils sont assassinés. En 2008, Édouard, qui vit à Toulouse, a fondé l’ « Association des anciens Internés juifs du camp de concentration de Rivesaltes et leurs familles ». L’extraordinaire lettre de sa mère est maintenant exposée à Rivesaltes : « Mon très cher petit bébé unique, j’espère que mes quelques mots te par- viendront, et tu pourras les lire un jour quand tu comprendras la gravité des évènements… ». Le 16 octobre 2015 il a présenté cette lettre à Ma- nuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem. La Commission Régionale du Patrimoine et des Sites de Midi-Pyrénées a tenu une réunion-clef le 1er décembre à Toulouse. Côte à côte, l’« Amicale des anciens internés politiques et résistants du camp de concentration du Vernet d'Ariège » (fon- dée fin 1944, membre du CIIMER), présidée par Raymond Cubells, et la mairie du Vernet dirigée par Michel Grasa (membre de l’association), ont plaidé pour l’inscription du Cimetière, du Parc Mé- moriel, de la Gare et autres vestiges à l’Inventaire des Monuments Historiques et des Sites. En attendant la décision du préfet, félicitons l’association, pour sa pugnacité à porter cette de- mande, et la mairie pour son exemplaire solidarité. Le 15 février 2016, à Aix-en-Provence, à l’invitation de l’Université Populaire, Henri Farreny présentera une conférence : « Les Républicains espagnols dans les camps de concentration français – Réalité historique à connaître et reconnaître ». Cimetière du camp du Vernet décembre 2015 Fernand Sánchez, Mémorial du camp de Rivesaltes, 16 octobre 2015 A gauche :Édouard Drommelschlager. Entre lui et Manuel Valls, de face : Serge Klarsfeld.
  • 3. à la base sous-marine de Bor- deaux. En mai 1943, alors qu’il est bûcheron dans les Landes, les Allemands l’arrêtent et l’emprisonnent à la Citadelle de Bayonne. Au bout d’un mois et demi il est à nouveau réquisition- né par l’Organisation Todt. Actuellement, mon oncle vit seul à Anglet, où il jouit d’une excel- lente santé pour son âge et d’une mémoire extraordinaire. Luis Zornoza Herrero (de Madrid) Clemente est membre d’honneur de l’AAGEF des Pyrénées-Atlantiques. ¡Próspero Año Nuevo, compañero! 4es Rencontres du CIIMER : "Camps de concentration de France et d'ailleurs" Les Rencontres du CIIMER (Centre d'Investigation et d'Interprétation de la Mémoire de l'Espagne républicaine, union d’associations de France, Espagne,Belgique,Maroc) font événement chaque année en Tarn-et-Garonne. Elles sont devenues une manifestation de référence pour la connaissance des camps de concentration. Le centre de gravité des Rencontres est la Gare de Borredon (Montalzat) qui alimenta en 1939-1944 le camp de Septfonds. Elles se tiennent chaque année autour de la date anniversaire de la mort du président Manuel AZAÑA (3 novembre 1940). Précédemment, les Rencontres ont accueilli conférences, expositions, films, sur les camps de concentration français et allemands en général, sur les camps de Gurs, Le Vernet d’Ariège, Mauthausen, Montreuil-Bellay, Rivesaltes, Septfonds en particulier. Vendredi 30 octobre et samedi 31 octobre, l'association charentaise APFEEF a présenté deux un rassemblement avait lieu devant le Collège Manuel Azaña à Montauban, accueillant des délégations espagnoles venues de Madrid, Burgos et San Sebas- tián (Donostia). Un cortège s’est rendu jusqu'à la tombe du prési- dent, devant laquelle la petite-fille de Juan NEGRÍN, Carmen, présidente du Conseil de Pilo- tage du CIIMER a pris la parole : AZAÑA-NEGRÍN, instant d’une grande signification symbolique. Un banquet républicain s’est déroulé ensuite à l’ancien Hôtel du Midi, où le président avait résidé jusqu’à sa mort, sous la protection de la Légation du Mexique. L’après-midi s’est poursuivie à Caussade avec la projection de : Carta a María. Du vendredi au dimanche, les interventions musicales et poé- tiques de Didier Lázaro et du Chœur des Fils et Filles de Ré- publicains Espagnols animé par Tony Martínez, ont enrichi les divers volets des Rencontres. Un spectacle coloré de danses tziganes a été présenté par l'association Fraïda an Maro Dji. * Dans Les Indésirables – L’histoire oubliée des Espagnols en pays charentais, (Le Croît vif, 2000), Alain Léger a établi minu- tieusement la liste précise et complète des 927 déportés. très instructives expositions (de documents et d’objets) relatives aux camps de concentration de Ruelle et d’Angoulême. Cette association, s’appuyant sur le remarquable travail d’Alain Léger, a décisivement contribué à la mise en lumière du premier convoi de déportation de civils depuis l'Europe occidentale vers les camps du Reich : 927 Espagnols furent embarqués le 20 août 1940 d'Angoulême vers Mauthausen *. Or cette année 2015 marquait à la fois le 75e anniversaire du départ de ce 1er convoi et le 70e anniversaire de la libération des camps nazis. A Borredon, Gregorio Lázaro, président de l’APFEEF, a décrit les activités de celle-ci. Au cinéma de Caussade, il a animé la discussion autour du film de Montserrat Armengou : «Le Convoi des 927». Dimanche 1er novembre, à l'occasion du 75e anniversaire de la mort de Manuel Azaña, - page 3 - Récit biographique de Paloma León, préface de Claire Rol-Tanguy, Éditions Les Monédières, Brive, 159 p. 17 €. Voici près de 80 ans, la Guerre d’Espagne fait rage, de jeunes Français s’engagent dans les Brigades internationales. Damien MAGNAVAL, fils d’agriculteurs corréziens, monté à la capitale comme carrier puis taxi, est de ceux-là. Responsable des "Cochers-Chauffeurs CGT de la Seine", il épouse la cause de la République et s’enrôle dans les Brigades internationales. Il atteint clandestinement les rives de l’Èbre où il meurt au combat le 22 septembre 1938. Grâce à une riche documentation conservée par la famille de Damien et de nombreuses recherches, Paloma León, née à Tulle, fille de républicains espa- gnols, enseignante, traductrice et poète, retrace la vie étonnante de ce Corrézien engagé. De droite à gauche : Gregorio Lázaro (président de………………l’association charentaise APFEEF), Tony Martínez (président du Comité d’Animation du………………… CIIMER), Didier Lázaro (un des artistes- animateurs de l’APFEEF), Carmen Negrín…………………………. (présidente du Conseil de Pilotage du CIIMER), José González (vice-président ………………………..du Comité d’Animation du CIIMER) Mon oncle, Clemente HERRERO PÉREZ, né en 1916 à Montejo de Arévalo (Segovia), aura 100 ans le 5 mars prochain. La guerre le surprend à El Espinar (Segovia). Excel- lent connaisseur de la Sierra entre les provinces de Ségovie et Madrid, il rejoint à pied, avec deux de ses frères, l’Armée Républicaine à Peguerinos (Ávila) où il s’enrôle, fidèle à ses idéaux de justice sociale, sous les ordres de l’Italien Fernando DE ROSA LENCCINI, au sein du Batallón Octubre n°11, de la 30e Brigade Mixte. A Peguerinos, il pourrait avoir rencontré Fernando MACARRO CASTILLO, plus tard connu comme Marcos ANA, le poète, engagé ici à la même époque, avec à peine 16 ans et demi. A la mort du brigadiste italien à Cabeza Liíar (Sierra de Guadarrama), en septembre 1936, il combat auprès du lieutenant José María GALÁN RO- DRÍGUEZ et du commandant Manuel TAGUEÑA LACORTE, dont il devient un des gardes du corps. Il participe aux batailles de Teruel, Morella, l’Ebre (Tortosa). L’un de ses frères, Saturnino est tué. Passé en France par Port-Bou, enfermé au camp d’Argelès-sur-Mer, il est ensuite enrôlé dans la 112e CTE et dirigé sur la ligne Maginot, à Charleville. En 1941-1942 il travaille à la Société Métallurgique du Périgord à Fumel (Lot-et-Garonne), puis est envoyé Clemente HERRERO PÉREZ, bientôt centenaireDamien Magnaval une voix jamais éteinte La quarante-huitième association qui a souhaité (2015) rejoindre le CIIMER est l’Institut CGT d’Histoire Sociale de la Haute-Garonne, présidé par Jean-Pierre Barboni. Décidée dans son principe dès l’achat de la Gare de Borredon, la vente du wagon-lit (présent sur le site sans rapport avec le camp de Septfonds) est en très bonne voie. Le Conseil de Pilotage du CIIMER, présidé par Carmen Negrín, se réunira en Gare de Borredon le 13 mars 2016. Auservicedel’Histoire,le CIIMER va de l’avant
  • 4. Dès la première ligne du panneau consacré à “la Retirada” (ci-dessus) il est question de : "la défaite républicaine de février 1939". Oui “la Retirada” a eu lieu en février 1939. Mais : NON, il n’est pas correct d’affirmer que la défaite républicaine date de février 1939 Cette incorrection est répétée dans l'Humani- té du 15 octobre. Interviewé, Denis Peschanski, président du "conseil scientifique" (et à ce titre : responsable du contenu du Mémorial de Rivesaltes), déclare : « En fait, à la différence de ceux qu’on ap- pelle les "camps de la Retirada", cons- truits ou mobilisés juste après la défaite de la République espagnole en 1939, Ri- vesaltes ouvre plus tardivement. ». Denis Peschanski, auteur de La France des camps (Gallimard, 2002), sait parfaitement que les principaux camps de concentration français ont ouvert ou rouvert* début février 1939 (fin janvier pour ce qui est de Rieucros). Donc, en affirmant sans ambages que ces camps furent « construits ou mobilisés juste après la défaite de la République » il ne tient pas compte du fait que la victoire de la coali- tion Franco-Hitler-Mussolini-Salazar a été pro- clamée le 1er avril 1939, pas avant. Il méconnaît ou mésestime la gravité des évè- nements de février-mars 39 : a) Début février, la France (la 3e République) développe une politique de "NON ASSIS- TANCE à Républicains en danger", prolon- geant la politique de NON INTERVENTION : • aucune aide militaire en février-mars 1939 pas plus qu'avant, • enfermement (en plein air !) des deux tiers des réfugiés (soldats), plusieurs semaines durant, dans des conditions odieuses, • obstruction au retour de combattants par la mer vers Valence ou Alicante, • aucun soutien (puis carrément : entraves) au fonctionnement des légitimes institu- tions républicaines passées en France. b) Le 27 février 1939, via les accords Bérard- Jordana**, la France reconnaît le "gouverne- ment du généralissime [sic] Franco" siégeant… à Burgos ! C’est un acte majeur marquant l’ABANDON de la République espagnole. c) Quelques jours après, la France (la 3e Ré- publique) désigne un ambassadeur… un cer- tain Pétain, auprès de Franco… à Burgos. d) La reconnaissance du régime fasciste de Franco, ce 27 février 1939, décide Manuel AZAÑA à démissionner de la présidence de la République ; ce geste, il l’avait envisagé aupa- ravant, au moment de quitter l’Espagne… Mais il ne l’a réalisé que lorsque la Répu- blique française – qu’il admirait tant – a pac- tisé officiellement avec les putschistes. L’abandon français (et, simultanément, britan- nique) puis le renoncement du président es- pagnol ont contribué à diviser les républicains. e) Dans ce contexte, le colonel Casado dé- clenche un soulèvement contre le gouverne- ment de Juan NEGRÍN, le 5 mars 1939 à Ma- drid***. On estime que, en une semaine, 2 000 personnes furent tuées, soit plusieurs fois davantage que lors des évènements de mai 1937 à Barcelone. Trois semaines après, les franquistes occupent la capitale, aidés de troupes italiennes et coloniales. - page 4 - Mémorial de Rivesaltes : pour corriger erreurs et lacunes, réunir les compétences, sans exclusive L’Histoire ne peut être raccourcie, élaguée. Et les contre-vérités doivent être corrigées. Ainsi: Il est faux que « Les premiers internés arrivent au camp de Rivesaltes le 14 janvier 1941 » Cette assertion – fausse, nous le démontrons ci-après – figure en titre sur la table de présen- tation du camp (voir photo en bas de page). Quoique fausse, elle est publiée aussi, sans la moindre réserve, dans l'Humanité du 15 oc- tobre. A la question : « Quand le camp de Ri- vesaltes a-t-il été créé ? », Denis Peschanski répond : « Les premiers convois d’internés ar- rivent le 14 janvier 1941. ». Voici ce qu'on lit dans Le mémento chronolo- gique du Camp de Rivesaltes, écrit par Roger Barrié, publié en 2010 par : Musée Mémorial du Camp de Rivesaltes - Conseil Général des Pyrénées Orientales : • p. 29, « 5 février 1940 Rivesaltes - Forma- tion de deux compagnies de travailleurs es- pagnols, soit 500 hommes provenant des camps d'internement du Barcarès, de Saint- Cyprien et d'Argelès. » • p. 29, « 30 avril 1940 Rivesaltes - Arrivée depuis un mois de 642 espagnols "miliciens internés" et départ d'une compagnie de tra- vailleurs espagnols. » • p. 29, « 20 mai 1940 Rivesaltes - Effectif du camp militaire : 11 889 personnes (soldats et travailleurs). » • p. 31 : « 6 septembre 1940 Rivesaltes - Dé- part le matin de brigadistes internationaux de la guerre civile d'Espagne vers Albi, "en vue de leur remise aux autorités alle- mandes" ; » • p. 35 : « 1er janvier 1941 Rivesaltes - 56 ré- fugiés espagnols arrivent pour aménager ce camp ; » • p. 35 : « 14 janvier 1941 Rivesaltes - Ouver- ture du camp aux premiers internés ; » Notes : * Des camps de concentration existaient en France, sous ce nom, pendant la Guerre de 1914-1918 : voir p. 4 du bulletin 137. ** Ces accords prévoyaient l’attribution aux factieux de tous les avoirs de la République espagnole présents en France (dont 40 tonnes d’or gelées jusqu’alors à Mont-de-Marsan). *** Le colonel Casado préparait sa trahison depuis longtemps. Voir par exemple : El des- plome de la República (Ángel Viñas y Fernan- do Hernández Sánchez, Crítica, 2009), Madrid 1939 (Ángel Bahamonde, Cátedra, 2015). RÉSISTANCE Histoires de familles 1940-1945 Le Mémorial du Camp de Rivesaltes a été inauguré dans de très mauvaises conditions les 16 et 19 octobre, avec 2 groupes restreints d’invités successifs. L’Indépendant s’est fait l’écho de nombreuses protestations émanant du milieu associatif représentant les ex « in- ternés » espagnols, juifs, tsiganes, harkis… Par exemple, le 21 octobre, il titrait : « Un an- cien interné du camp refusé à l’entrée » et ex- pliquait : « Charles Lastmann, 80 ans, ne décolère pas après avoir été laissé plusieurs heures à la porte du mémorial de Rivesaltes… [il] n'est malheureusement pas le seul à avoir été bloqué à l'entrée. "Anne Boitel (auteur de Le camp de Rivesaltes 1941-42), ainsi que le directeur de l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), Jean-François Guthmann, sont également restés à la porte. C'est une honte", s'indigne-t-il. Zèle des contrôleurs, embrouillamini dans les invitations, confu- sion d'horaires, mécontentement de certains élus... Après Jean-Marc Pujol, président de l'Agglo de Perpignan, qui dénonça la parti- sanerie des invitations, la polémique conti- nue de faire rage ». Après moultes démarches, quelques repré- sentants du CIIMER (dont l’AAGEF-FFI) ont été admis à découvrir les lieux le 19 octobre. L’article ci-dessous fait suite à cette visite. Suite en page 5
  • 5. Dans ces colonnes, nous avons souvent évo- qué la circulaire édictée le 10 janvier 1941 par Marcel Peyrouton, ministre de l’intérieur de Vichy, à l’intention des préfets de la « Zone Libre » principalement. En voici un extrait es- sentiel (la typographie est respectée)(1) : DESIGNATION DES GROUPEMENTS D’INTERNES: Vous voudrez bien désormais; pour éviter toutes nou- velles confusions, utiliser les termes ci-après précisés pour désigner les divers groupements d’internés : Les formations du VERNET et du RIEUCROS doivent être appelées CAMP DE CONCENTRATION, les étrangers qui s’y trouvent sont des internés. GURS, ARGELES (et toutes nouvelles formations qui seraient créées à l’avenir) doivent être appelés CENTRES D’HEBERGEMENT les étrangers qui s’y trouvent sont des HEBERGES. Nous avons maintes fois souligné que cette circulaire était motivée par le souci pétainiste d’esquiver la mauvaise réputation (fin 40) des camps de concentration français, à l’étranger notamment. Voici un extrait d’un courrier(2) de Vichy auquel était joint la susdite circulaire : NOTE Pour Monsieur le DIRECTEUR GENERAL de la SURETE NATIONALE Sur la terminologie en matière d’internement. L’effet regrettable produit à tort dans certains pays, par Le Mémorial du camp de Rivesaltes a donc tort de continuer à exposer que le : « 14 jan- vier 1941 - Les premiers internés arrivent au camp de Rivesaltes ». Il faut corriger. De même, Denis Peschanski a eu tort de dé- clarer à l’Humanité : « Les premiers convois d’internés arrivent le 14 janvier 1941. ». Notons que dans Le camp de Gurs – 1939- 1945 (éditions J &D, 1993) Claude Laharie ré- fère souvent au rapport du docteur Weill et évoque (p.142) le transfert d’Espagnoles fin oc- tobre 1940 vers « Rivesaltes spécialisé alors dans "l'hébergement" des réfugiés espagnols ne disposant d'aucun moyen de subsistance ». Les passages de l’ouvrage du docteur Weill témoignant que des milliers de femmes et en- fants sont internés à Rivesaltes en novembre 1940, sont évoqués par Pierre Marquès dans Les enfants espagnols réfugiés en France 1936-1939 (auto-édition,ISBNn°Apl2-9507686-0-1, Paris, 1993, p. 170) et par Joël Mettay dans L'archipel du mépris – Histoire du camp de Ri- vesaltes (Éditions Trabucaire, 2001, p. 35). Au début de cet article, citant l’Indépendant du 21 octobre 2015, j’indiquais que le directeur actuel de l’Œuvre de Secours aux Enfants, Jean-François Guthmann, s’était indigné des difficultés rencontrées pour participer à l’inauguration du Mémorial de Rivesaltes. Au nom de l’AAGEF-FFI, je lui exprime notre soli- darité, ainsi que notre gratitude à l’égard de son éminent prédécesseur : le docteur Joseph Weill, grâce à qui des bribes de l’histoire des internés de 1940 sont parvenues jusqu’à nous. Henri Farreny - page 5 - Rivesaltes : pour corriger erreurs et lacunes, réunir les compétences, sans exclusive De toute évidence, le « Conseil Scienti- fique » du Mémorial du camp de Rive- saltes a mal fonctionné. Trop fermé, trop centré sur son président, il a produit un récit entaché d’erreurs, de lacunes et de non-dits. Un récit qu’il convient d’ajuster sans tarder, avec rigueur. Lors de l’inauguration du 19 octobre, le président du Conseil Scientifique étant absent, personne d’autre n’a pu intervenir au nom de cet organisme, tandis que le cabinet d’architecture était efficacement représenté par un de ses membres. Renforcer le Conseil Scientifique par la pluralité des qualifications La mission culturelle et pédagogique du Mémorial du camp de Rivesaltes, établis- sement public d’envergure internationale, ne peut s’exercer correctement qu’en op- tant résolument pour une gouvernance collégiale au service de l’Histoire, pra- tiquée comme une science : avec es- prit critique, donc pluralisme des compé- tences, sans prés-carrés ni tabous. Ouvrir les débats, confronter les sources et les travaux Carmen Negrín, présidente du Conseil de Pilotage du Centre d’Investigation et d’Interprétation de la Mémoire de l’Espagne Républicaine (CIIMER, réunis- sant 48 associations) et Henri Farreny, secrétaire, ont écrit en ce sens à plu- sieurs reprises aux élus régionaux res- ponsables du Mémorial, avec information simultanée en direction des ministres concernés : Anciens Combattants, Cul- ture, Éducation, Justice. A suivre ! Donc, selon Roger Barrié : • Des Espagnols requis dans des CTE - dont le statut était militaire - étaient basés à Ri- vesaltes dès le début 1940 ; étaient-ils des internés qui - comme plus tard les harkis de Rivesaltes - pouvaient quitter le camp dans la journée pour travailler à vil prix, ou étaient-ils carrément des prisonniers ? • Les brigadistes qui en 1940 quittèrent Rive- saltes pour être remis aux Allemands étaient eux, de toute évidence, prisonniers. Ces affirmations de Roger Barrié, contredisent celle qu’il formule ensuite p. 35 : « 14 janvier 1941 Rivesaltes - Ouverture du camp aux premiers internés ». Pourquoi ? En fait, le 14 janvier 1941 n’est qu’une étape dans l'évolution du camp militaire d’origine : à cette date, il est officialisé (c’est-à-dire : forma- lisé) qu’une partie du vaste terrain militaire est affectée aux indésirables (étrangers, juifs, tsi- ganes…) retenus administrativement, dans un cadre maintenant purement civil. Mais, au 14 janvier 1941, de nombreuses personnes ont déjà été internées (ou détenues ou prison- nières ou reléguées) à Rivesaltes. En 1946, le docteur Joseph Weill, président du Comité d'aide aux réfugiés et responsable de l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) a publié un rapport intitulé : Contribution à l’histoire des camps d’internement dans l’anti- France (Éditions du Centre, Paris). Il indique que, au 20 novembre 1940, à Rivesaltes : « Des milliers d'enfants habitent les baraques avec leurs familles. La promiscuité les expose aux plus grands risques. ». Suite de la page 4 Ces camps de concentration qu’un ministre de Pétain voulut renommer parce qu’ils étaient mal famés… notre politique "d’internement" provient en partie de la ter- minologie utilisée pour désignation des lieux où sont dirigés les internés. Le terme "camp d’internement" est couramment em- ployé. or, il s’agit le plus souvent, en réalité, de centres d’hébergement pour étrangers en surnombre ou démunis de ressources et qui n’ont commis aucun acte de caractère ré- préhensible. Certes les lieux où sont réunis les internés pré- sentent encore le plus souvent, et pour des raisons de force majeure, les caractéristiques d’un internement plutôt que celles d’un hébergement. Ce n’est pas néanmoins une raison suffisante pour consacrer la chose par une dénomination of- ficielle d’autant plus que cette situation ira en s’améliorant au fur et à mesure des aménagements prévus ou en cours. Il ne s’agit pas seulement d’une question de mots. Le fait de déclarer que des étrangers sont conduits dans des "camps d’internement" et de les appeler "internés" pour la seule raison qu’ils sont nécessiteux heurte l’opinion qui, à l’étranger (et même en France) n’est pas informée des réalités qui correspondent à ces termes. On sait l’usage fait dès les années 1933-1934 contre l’Allemagne nazie de ses camps de concentration. Nos camps ont déjà suscité des campagnes à l’étranger, par exemple aux Etats-Unis ou en Suisse. On connaît également la propa- gande menée au-delà des Alpes à l’aide des prétendus mau- vais traitements infligés aux Italiens dans ces camps. Rien ne doit être négligé pour éviter qu’une mauvaise interprétation soit donnée à la politique que les évènements nous contrai- gnent de suivre à l’égard des étrangers qui se trouvent sur notre sol. C’est pourquoi la terminologie suivante sera désormais employée : Les camps du VERNET et du RIEUCROS, qui sont effec- tivement répressifs, et où sont dirigés les individus dange- reux, seront toujours désignés par les termes de "camps de concentration" et ceux qui y résident par le terme "inter- nés". Les autres camps, GURS, ARGELES, ceux que les cir- constances nous amèneront à organiser, seront désignés par le terme "centre d’hébergement" et les réfugiés qui s’y trou- vent par les termes "hébergés". Ces précisions seront portées à la connaissance des Préfets par la circulaire ci-jointe. Lors d’un colloque aux Archives Nationales, le 1er octobre, j’ai attiré l’attention de l’assistance sur cette circulaire ignorée(3) et ses édifiantes motivations. J’ai souligné que proscrire l’usage de la dénomination camp de concen- tration dans les matériels produits pour lancer le Mémorial de Rivesaltes, n’était ni légitime ni neutre eu égard à la réalité historique. HF (1) Archives Nationales : MIC/3W/310. (2) Archives Nationales : F/7/16034. (3) Cette circulaire n’étant pas citée dans La France des camps de Denis Peschanski (2002) j’ai invité l’auteur à bien vouloir la prendre en considération.
  • 6. hommage aux membres fondateurs, tout parti- culièrement : Paco RUIZ ACEVEDO mainte- nant président d'honneur. L’AAGEF-FFI exprime sa fraternelle affection à Paco, vaillant Andalou qui a combattu la dic- tature en Catalogne dans la période 1955- 1975, ce qui lui valut d’être emprisonné. * D.G. a publié en 2000 (Documenta balear) son excellente thèse sur Heriberto QUIÑONES, extraordinaire lutteur antifranquiste - commu- niste - fusillé en Espagne le 2 octobre 1942. « Muchos republicanos, en los maquis de Francia y luego en España, dieron su juven- tud y algunos su vida para defender los valo- res republicanos. Aqui una represión feroz y el olvido organizado echaron un manto de plomo. Allí, en Francia, de manera más insi- diosa, un mismo olvido fue ganando terreno. Pero hemos conseguido traer a la luz de la actualidad hombres como : Conrad MIRET i MUSTÉ, Jose BARÓN CARREÑO, Pablo SÁNCHEZ, Salvador ESTRADA DILMER… Mi presencia en Santa Cruz es la marca de ese empeño en difundir la historia de la Gue- rrilla española, aqui como en Francia. Un empeño que nos impone un deber de coope- ración y de ayuda mútua ». * Dont Miguel SORIANO MUÑOZ, mari et père de noscamaradesMaría, Elena et Encarn. - page 6 - Toujoursrésistante:Mélanie BERGER Les 3 et 4 octobre, se tenaient à Santa Cruz de Moya les XVIes Jornadas El Maquis et le XXVIIe Día del Guerrillero, sous l’égide de nos amis de La Gavilla Verde (association membre du CIIMER). Bernadette et José González, qui représen- taient respectivement MER 82 et l’AAGEF-FFI étaient porteurs aussi de messages de Car- men Negrín - présidente du Conseil de Pilo- tage du CIIMER - et de Tony Martínez, prési- dent du Comité d’Animation du CIIMER. Ils ont participé à la cérémonie d’hommage aux guérilleros de la Agrupación Guerrillera de Levante y Aragón (AGLA), tombés le 7 no- vembre 1949 au Cerro Moreno*. En présence de plusieurs centaines de per- sonnes, José a pris la parole devant le Monu- mento a los Guerrilleros, érigé ici en 1991 : Santa Cruz de Moya, haut-lieu des maquis d’Espagne te depuis des décennies. Née le 8 octobre 1921 à Vienne (Autriche), militante antinazie, Mélanie BERGER doit quitter son pays après l’Anschluss (mars 1938). En France, en 1941, elle diffuse des tracts parmi les soldats de la Wehrmacht. Arrêtée par la pólice française à Montauban le 26 jan- vier 1942, elle est condamnée le 18 décembre 1942 à 15 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour par la Section spéciale de Toulouse. Elle est incarcérée à la prison Saint-Michel de Toulouse puis à la prison des Baumettes à Marseille. Après 2 ans de détention, aidée par la Résistance extérieure, elle s’évade. Pour cette raison, par contumace, elle écope d’une peine supplémentaire. Elle poursuit la lutte jusqu’à la Libération, après laquelle elle épouse Lucien VOLLE, chef en Haute-Loire du groupe Lafayette. Quatre-vingt quatorze ans et toujours Résis- tante, bravo et merci Mélanie ! Le 10 octobre, l'Associació per a la Memòria Històrica i Democràtica del Baix Llobregat (membre du CIIMER) présentait un nouveau numéro de sa revue annuelle, consacré cette fois à La Guerre de 36-39 et la répression franquiste dans les Baléares. Ce très inté- ressant numéro, coordonné et préfacé par Da- vid Ginard i Féron*, est disponible auprès des sections de l’AAGEF-FFI (rsg44@hotmail.fr). Cette soirée, qui marquait le 10e anniversaire de l'association, fut aussi l'occasion de rendre Nous l’avons ren- contrée le 24 oc- tobre 2015 lors du Conseil national de l’ANACR, au sein de laquelle elle mili- Cornellà de Llobregat, haut-lieu de la lutte antifranquisteHommage continuàConrad MIRET Depuis son inauguration, le 13 juin 2014 (cf bulletin n° 134), la stèle apposée sur la murai- lle de la Prison de la Santé stimule la curiosité historique de nombre de Parisiens et visiteurs. Désormais, à travers la figure de Conrad MI- RET i MUSTÉ, la lutte des résistants préco- ces de la Main d’Oeuvre Immigrée (la fameu- se MOI) est valorisée au coeur de la capitale. L’AAGEF-FFI et ses amis continuent d’agir pour qu’hommage soit rendu aussi à d’autres grands résistants espagnols tombés à Paris. 9 octobre 2015 Claudine Aupetit et Marta Bolea Au centre : Paco Ruiz, président d’honneur A droite, en bleu : Tina Merino, secrétaire La délégation de l’AAGEF-FFI, de gauche à droite : Joan, Henri, Sidonie, Rosina et Raymond ¡Verdad, Justicia, Reparación! Hommage aux victimes du franquisme Barcelone, 75e anniversaire de l’exécution de Lluis COMPANYS Le 13 août 1940, le président de la Généralité, réfugié en Bretagne, fut livré à des policiers franquistes bénéficiant de la connivence des occupants allemands. Il fut fusillé le 15 octobre 1940 à Barcelone, dans les fossés du château de Montjuich. Sur cette colline, près des fosses communes où furent jetés des milliers de suppliciés, un mausolée lui est consacré. Une délégation de l’AAGEF-FFI a participé à la cérémonie marquant le 75e anniversaire. Elle s’est inclinée aussi devant d’au- tres stèles rappel- lant les crimes fran- quistes, dont celle qui fut installée par l’Amical dels Antics Guerrillers Espa- nyols (AAGE, issue de l’AAGEF-FFI).
  • 7. Le 23 juin 1944, Dunes a été martyrisé par une unité de SS venus de Valence d’Agen : 11 hommes ont été pendus et 3 autres abattus. Le 11 novembre 1948 la commune a reçu la Croix-de-Guerre avec étoile d’argent. Ce 21 novembre 2015 a été inaugurée une esplanade du Général de Gaulle. Rappelons que celui-ci déclara, le 17 septembre 1944 à Toulouse : « GUERILLERO ESPAGNOL / JE SA- LUE EN TOI TES VAILLANTS COMPATRIOTES / POUR VOTRE COURAGE PAR LE SANG VERSE / POUR LA LIBERTE ET POUR LA FRANCE / PAR TES SOUFFRANCES TU ES UN HE- ROS / ESPAGNOL ET FRANÇAIS » (cf bulletin n° 138). Les guérilleros et leurs amis n’ont pas oublié. la 3e Brigade d’Ariège : Victorio VICUÑA (comandante Oria) en 1942-43, Ángel MA- TEO en 1943-44 et Pascual GIMENO (co- mandante Royo) à partir de mi-juin 1944. A noter : le père de Jeanine García, présidente de l’AAGEF-FFI en Ariège et vice- présidente nationale, Ángel RODRÍGUEZ, cénétiste, a participé aux combats de Prayols. * A Prayols se trouve le Monument national des guérilleros, érigé en 1982 par l’AAGEF- FFI, grâce à une souscription populaire, sur le terrain que la municipalité d’alors lui avait of- fert pour 1 franc symbolique. Le maire était Jean Laguerre, grand oncle du maire actuel. - page 7 - Un siglo ejemplar: Virgilio PEÑA Mercredi 14 octobre 2015, la mairie de Pra- yols * a procédé à l’inauguration d’une stèle de reconnaissance aux résistants qui livrèrent ici bataille, le 20 août 1944, au lendemain de la libération de Foix. Sous la plaque transpa- rente, un impact de balle reste visible. A l’invitation du maire, Francis Laguerre, Henri Farreny a mentionné les noms de quelques Espagnols tombés en Ariège, dont : Jesús RÍOS - premier chef national du XIV Cuerpo de Guerrilleros Españoles en Francia - tué par la Milice le 24 mai 1944 à Gudas, José FER- NÁNDEZ tué le 19 août 1944 à Foix, le capi- taine José REDONDO tué le 20 août à Pra- yols. Il a rappelé aussi les noms des chefs de A Prayols (09), nouvelle stèle rappelant la bataille du 20 août 1944 el sitio www.youtube.com, teclear: “miliciano Virgilio Peña”; pinchar la foto que aparece (similar a la de aquí arriba) o el título: “Mili- ciano Virgilio Peña, 102 años de resistencia antifascista. Héroes de la República”. Sí, una figura extraordinaria, porque Virgilio, nacido el 2 de enero de 1914, después de mi- litar en los sindicatos de campesinos de Anda- lucía y en la Juventud Comunista, luchó con las armas casi 3 años para defender la Repú- blica; participó a la Resistencia en Francia y fue deportado a Buchenwald. Sí, una figura extraordinaria, porque no sólo ha mantenido durante un siglo sus ideales de libertad, igualdad, fraternidad, sino que es ca- paz de contar su rico recorrido con una fuerza, una sutileza y un humor que dan gusto. Dentro de pocos días, Virgilio festejará sus 102 años con su familia cerca de Pau. ¡Feliz cumpleaños querido Virgilio! ¡Próspero Año Nuevo! ¡Mil gracias por tu ejemplo! * Ver nuestro boletín n° 133, página 3. Jeudi 12 novembre, Christian Astruc, nouveau président du Conseil départemental du Tarn- et-Garonne, a reçu longuement et très aima- blement une délégation du CIIMER composée d’Antoine Aznar, Henri Farreny et José Gon- zález (Carmen Negrín et Tony Martínez étaient excusés). Une telle rencontre avec le CIIMER n’avait jamais été acceptée par l’ancien président Jean-Michel Baylet. A l’issue de l’entrevue, Christian Astruc a souhaité expressément que les drapeaux des guérilleros espagnols soient présents à la cérémonie qu’il allait présider le 21 novembre à Dunes, villlage dont il fut longtemps le maire. Un nuevo docu- mental ha sido de- dicado a la figura extraordinaria de nuestro camarada- Virgilio PEÑA *: en 7654321 8 9 1 : Nadine Cañellas, vice-prés. AAGEF Aude 2 : Jeanine Garcia, prés. AAGEF Ariège, 3 : Henri Farreny, prés. AAGEF 4 : Nadège Denjean Sutra, conseillère départem., 5 : Martine Esteban, maire de Varilhes, cons. dép., 6 : Francis Laguerre, maire de Prayols, 7 : Adolfo Pastor, représentant Santa Cruz de Moya 8 : Sidonie Bakeba, AAGEF 9 : Jeanine Pascal, présidente de PRMF A Dunes (82), les drapeaux des guérilleros chaleureusement invités Le maire Alain Alary (écharpe) puis Christian Astruc (cravate) saluent nos porte-drapeaux, ici, de dos, Rodolfo Rubiera Antoine Aznar portant un autre drapeau des guérilleros Correo de otra amiga andaluza « Es la antigua cárcel de Granada; la han demolido dejando solo la puerta y lo que más me ha gustado es el panel que han puesto en homenaje a los que han sufrido en este sitio, la detención y hasta la muerte, reconociendo que lucharon por la democracia, entre ellos mi padre que estuvo encarcelado ahí » Mary Carreras Mary vive en Granada; su padre, Manuel CARRERAS MARTÍN estuvo prisionero en esta cárcel en 1949. Gracias Mary, y contigo un pensamiento doloroso y cariñoso para todos los represaliados por el franquismo. Foto tomada el 3 de agosto de 2015 La municipalité élue au printemps 2015, sous le titre Ahora Madrid a programmé pour 2016 la suppression d’une trentaine de noms de rues honteusement conservés jusqu’ici. Ainsi disparaîtra le Pasaje General Mola (un instigateur du golpe de 1936). Disparaîtront aussi : la Calle Francisco Iglesias (un des responsables du Masacre de la Carretera de Málaga : voir bulletin AAGEF n° 138), la Plaza de Arriba España, la Calle del General Yagüe (criminel surnommé el carnicero de Badajoz), la Calle de los Caídos de la División Azul, etc. 40 ans après Franco, AHORA, MADRID A Madrid, enfin, les temps changent.
  • 8. L’avènement de la IIe République espagnole, la guerre pour la défendre, la guerre antifasciste encore en France et sur les autres fronts, la lutte antifranquiste ici et là-bas, des décennies de courage et de dévouement pour la liberté Vous voulez que l’histoire authentique et complète des républicains espagnols résistants soit connue et reconnue ? Que vous soyez ou non descendant de républicain(s) espagnol(s) résistant(s), l’heure de la relève est venue: Je, soussigné(e)……………………………………………..... né(e) le ………………………….. à…………………………………. demeurant à………………………………………………………………………........................................................................... désire adhérer à l’Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France - F.F.I. Téléphone(s)………………………………………….. Adresse internet………………………………………………………………... Profession…………………………………………………… Autre qualité….………………………………………………………...... Formulaire coloré à copier et envoyer au siège national : AAGEF-FFI, 27 rue Cartailhac, 31 000 Toulouse, avec un chèque de 25 € (abonnement au bulletin inclus) libel- lé à l’ordre de : AAGEF – FFI. Merci aussi pour vos dons, notamment pour améliorer cette publication. L’amicale regroupe actuellement 9 amicales locales : Ariège, Aude, Gard-Lozère, Gironde, Haute-Garonne, Lot, Pyrénées Atlantiques-Landes, Hautes-Pyrénées, Pyrénées Orientales. Les adhérents des autres départements sont direc- tementmembres de l’amicalenationale, jusqu’à constitution ou reconstitution d’une amicale départementale. Contacts, courrier : aagef@free.fr Nous perdons un ami, un vétéran, un guérillero. Né le 1er d’août 1921 à Sariñena, dans la province de Huesca, en Aragon, Antonio LARROY MASUE- RAS est décédé le 16 novembre 2015, à 94 ans. Lorsque la guerre d’Espagne éclate, Antonio n’a que 15 ans. Il va connaître la guerre et ses souf- frances. Après la chute du front d’Aragon aux mains des franquistes, toute sa famille - qui est ré- publicaine - doit quitter l’Espagne. Dans la neige et le froid de novembre 1938, Anto- nio, Francisco son frère et les parents partent à pied, franchissent la frontière française. De là, ils sont déplacés dans l’ouest de la France puis ren- voyés par les autorités en Espagne à Gérone. Hélas cette trêve ne peut durer. En février 1939, au moment de la chute du front de Catalogne, ils repartent pour l’exode. C’est une seconde Retirada pour Antonio, Francisco et leurs parents : un exil douloureux. taille de la Madeleine, et dans les jours qui suivent il n’hésite pas avec son frère à s’engager dans l’Opération du Val d’Aran. Car, son espoir, et celui de tous ses camarades, c’est : « renverser la dicta- ture de Franco, libérer l’Espagne de son tyran et de la terreur ! ». Ils n’ont pas réussi ! Ils n’ont pas eu les aides tant espérées. Après des années de souffrances et de sacrifices, les guérilleros doivent donc renoncer au combat et trouver des solutions de repli. Antonio reste dans les Cévennes, terre d’accueil et d’espérance… Travailleur, courageux et droit, il rencontre Christiane et tous deux se marient le 7 octobre 1950. Ils ont eu deux beaux garçons. Ils venaient de fêter 65 années de mariage ! Cette vie, si peu ordinaire, faite d’engagement, de labeur, de courage, cette longue vie doit nous ser- vir d’exemple ! Antonio nous ne t’oublierons pas, car nous sommes fiers de t’avoir connu ! Au nom de l’Amicale des Anciens Guérilleros FFI Gard-Lozère, je présente à toute la famille d’Antonio nos plus sincères condoléances. A Saint-Christol-lès-Alès, le 18 novembre 2015, le président : Joachim Garcia Le Conseil d’administration de l’AAGEF-FFI se joint à ses camarades du Gard-Lozère pour exprimer sa reconnaissance à Antonio et sa solidarité affectueuse à la famille, tout particulièrement à son frère Francisco. - page 8 - Antonio va rester plus d’un an au camp de concen- tration du Barcarès dans les Pyrénées Orientales. Le froid, la faim, les humiliations seront son quoti- dien et celui de presque tous les Républicains es- pagnols réfugiés en France. Comme Antonio est jeune et courageux, on lui propose de quitter le camp pour travailler dans l’agriculture ; à Saint-Roman, Massillargues- Atuech. Hélas, la guerre a éclaté en France aussi et Antonio sera traqué dès 1942 par la Milice fran- çaise, parce qu’il est Espagnol ! Antonio et Francisco sont arrêtés et menottés. Ils sont obligés de suivre à pied les miliciens qui sont sur des vélos, jusqu’à Anduze. Puis transférés à Miramas avec en perspective : un camp de concen- tration nazi ! Par chance, il n’y a pas suffisamment de prisonniers pour remplir tous les wagons ! En at- tendant l’heure fatale, les deux frères doivent dé- charger les trains de leurs lourdes cargaisons : des sacs de ciment destinés à la construction des forti- fications allemandes en Méditerranée. Conscients du sort qui les attend, ils réussissent à s’évader en se cachant dans un train en partance pour Nîmes. A leur arrivée en gare, ils sont arrêtés. Menottés et battus, ils passent la nuit dans l’école Talabot. Libérés par la suite, nos deux amis retrou- vent les Cévennes, et vont grossir les rangs de la Résistance. Antonio va rejoindre la 21e Brigade (Gard) de la Agrupación de Guerrilleros Españoles lors de la ba- GARD Le guérillero Antonio LARROY MASUERAS vient de nous quitter Imprimerie KHILIM, 229 Route de Seysses, 31 Toulouse HAUTES-PYRÉNÉES Le vétéran antifasciste Mariano RAMI décède à 106 ans Né le 24 octobre 1909, en France, de parents es- pagnols revenus en Espagne en 1914, Mariano est mort le 14 décembre 2015 à Bordères-sur-l’Échez. Responsable syndical métallurgiste, il s’engage pour la République. Réfugié par le Perthus, enfer- mé à Argelès, mobilisé dans l’armée française, capturé par les Allemands, il s’évade. Plus tard il rejoint la Résistance. Sous le franquisme, des an- nées durant, il traverse les Pyrénées, à pied, char- gé de Mundo Obrero et autres matériels de lutte. Le Conseil d’administration de l’AAGEF-FFI se joint à ses camarades des Hautes-Pyrénées et à ses amis du Partido Comunista de España, pour lui rendre hommage et embrasser sa famille. tauban (cf p. 3) ; ce fut sans doute sa dernière ma- nifestation. A sa famille qui a souhaité que ses cendres soient dispersées en Ariège sans discours, ni cérémonie, nous exprimons notre sympathie. Dernière minute : José ALONSO ALCALDE (commandant Robert) est décédé le 17 dé- cembre. Il avait 96 ans. Il fut en 1944 chef d’état- major de la 3e Brigade de l’Ariège, sous la direc- Mars 2014, chez lui Mars 2015, à Bordères, élections départementales avec Françoise Mieudou, présidente AAGEF-FFI 65 votant à 105 ans, avec le maire Christian Paul Vous voulez que l’histoire authentique et complète des républicains espagnols résistants soit connue et reconnue ? Les vétérans nous le demandent : l’heure de la relève est venue. Soutenez notre action, rejoignez-nous tion d’Ángel MATEO jusqu’à la mi-juin 1944, puis de Pascual GIMENO (comandante Royo) jusqu’à la Libération . Le 2 novembre 2015, il a participé au banquet républicain organisé par le CIIMER à Mon-