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Santé

Comment différencier les symptômes d'Ebola et ceux de la grippe ?

Aux Etats-Unis, l'anxiété suscitée dans l'opinion par quelques cas d'Ebola pourrait s'accroître avec le début de la saison de la grippe, dont certains symptômes sont identiques.
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Grippe: l'épidémie continue
La grippe se transmet par voie aérienne quand des personnes malades toussent ou éternuent, alors qu'Ebola ne se contracte que par contact direct avec des fluides corporels d'un individu infecté présentant des symptômes.
Rowan Allan / Cultura Creative / AFP

INQUIÉTUDE. "Il pourrait y avoir cette année une certaine inquiétude dans l'opinion, voire une confusion entre la grippe et Ebola", explique une porte-parole des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), comme ce fut le cas par le passé avec le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Comment savoir si l'on a Ebola ou la grippe ?

SYMPTÔMES. A des fins pédagogiques, les CDC ont publié sur leur site internet un tableau présentant les symptômes de la grippe et ceux d'Ebola. Ils décrivent ceux qui sont similaires (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, fatigue) et ceux qui diffèrent.

Ainsi la grippe, dont la saison peut commencer en octobre pour atteindre son maximum en janvier et février, entraîne toux, rhinite et maux de gorge ce qui n'est pas le cas pour Ebola, qui se manifeste par des vomissements, une grande faiblesse, des douleurs à l'estomac et, dans certains cas, des hémorragies internes.

TRANSMISSION. La grippe se transmet par voie aérienne quand des personnes malades toussent ou éternuent, alors qu'Ebola ne se contracte que par contact direct avec des fluides corporels d'un individu infecté présentant des symptômes.

"De nombreux médecins urgentistes s'attendent à voir beaucoup plus de monde avec des symptômes grippaux, dont certains pourraient craindre avoir été contaminés par Ebola... même si la vaste majorité n'ont couru aucun risque", explique à l'AFP le Dr Andrew Pekosz, virologue au département d'immunologie de la faculté de médecine Johns Hopkins de Baltimore.

CHIFFRES. La grippe peut toucher jusqu'à 20 % des Américains chaque année, nécessiter 200.000 hospitalisations et faire 49.000 morts certaines années, selon les CDC. Au niveau mondial, la grippe peut tuer un demi-million de personnes par an, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En comparaison, l'épidémie actuelle d'Ebola -la plus grave depuis l'identification du virus en 1976 et qui touche surtout le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée- avait fait près de 5.000 morts au 23 octobre. Selon un pointage de l'OMS mercredi 29 octobre, un peu plus de 13.000 cas ont été recensés.

Hausse des vaccinations anti-grippe

"Mais ces urgentistes sont prêts à poser les questions importantes comme celles concernant un voyage récent dans un des pays africains affectés", a-t-il ajouté. Il est inévitable que "l'arrivée de la saison de la grippe et ses symptômes alimentent ces craintes".

POSITIF. Cependant cette anxiété autour d'Ebola a des effets positifs puisque davantage de personnes se sont déjà fait vacciner contre la grippe, du moins dans le Maryland, relève-t-il.

Selon le Dr Joshua Sharfstein, le ministre de la Santé de cet Etat, les vaccinations anti-grippe ont augmenté d'un tiers par rapport à la même période de 2013 en raison, selon lui, "d'une plus grande attention portée aux maladies infectieuses à cause d'Ebola".

Les CDC ont indiqué qu'il était trop tôt pour avoir des chiffres nationaux. En 2013, 42 % des enfants et 59 % des adultes ont été vaccinés aux Etats-Unis. "La peur suscitée par Ebola devrait rapidement se dissiper alors qu'on ne devrait plus voir, espérons-le, de nouvelles infections aux Etats-Unis", estime le Dr Bruce Hirsh, expert des maladies infectieuses au North Shore University Hospital.

ERREURS. Selon lui, la peur irrationnelle d'Ebola a été alimentée par de nombreuses informations erronées sur la maladie, notamment sur son mode de transmission.

Cette peur peut aussi aveugler certains médecins. Le Dr Hirsch raconte avoir reçu un appel du service des urgences de son hôpital qui avait mis en quarantaine une femme se plaignant du ventre et qui revenait d'Afrique du Sud, où aucun cas d'Ebola n'a été enregistré. Cette femme était simplement enceinte.

EBOLA. Aux Etats-Unis, sur les neuf personnes traitées pour Ebola, sept sont guéries et une est décédée, un Libérien traité au Texas et premier cas diagnostiqué sur le sol américain. Un médecin restait hospitalisé à New York.

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