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Grèce : victoire historique de la gauche radicale

Syriza obtient 36,5 % des voix, selon les projections du ministère de l'intérieur, soit 149 sièges. Sa victoire aux élections législatives est assurée, mais pas sa majorité absolue au Parlement.

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters

Publié le 25 janvier 2015 à 21h03, modifié le 26 janvier 2015 à 15h13

Temps de Lecture 3 min.

L'essentiel

  • Syriza, qui conteste l'austérité imposée par l'UE, a remporté nettement les législatives dimanche, avec 36,3 % des voix.
  • Le parti obtiendrait 149 sièges au Parlement, à 2 sièges de la majorité absolue.
  • Son leader charismatique, Alexis Tsipras, devra mettre en place des alliances ou une coalition.

La victoire de Syriza en Grèce est assurée, seule la question de la majorité absolue au Parlement est encore en jeu. Après décompte d'environ 92 % des suffrages, le parti de gauche radicale obtient 36,3 % des voix à l'issue des élections législatives du dimanche 25 janvier.

« Le peuple grec a écrit l'Histoire » et « laisse l'austérité derrière lui », s'est félicité Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, devant des milliers de personnes rassemblées sur l'esplanade de l'Université d'Athènes. « Le verdict du peuple grec signifie la fin de la “troïka”. »

Les projections en siège donnent au parti d’Alexis Tsipras, qui deviendra le plus jeune premier ministre grec en plus d'un siècle, 149 sièges au Parlement, à deux sièges de la majorité absolue. « Il y a un énorme suspense sur la majorité absolue », a dit Michalis Kariotoglou, un responsable de Singular Logic, qui traite les résultats pour le compte du ministère de l'intérieur. « Il se peut qu'il faille attendre le décompte de la totalité des voix. »

 SEPT PARTIS SERONT PRÉSENTS AU PARLEMENT

La répartition du nombre de sièges en fonction des résultats, encore non définitifs lundi matin, des élections législatives grecques.

Le premier ministre sortant Antonis Samaras a reconnu sa défaite et dit espérer « que le prochain gouvernement va maintenir les acquis » économiques d'« un pays, qui est en train de sortir de la crise, qui est membre de l'Union européenne ». Son parti, Nouvelle démocratie, obtiendrait 76 sièges.

Le parti néo-nazi Aube dorée, dont le leader est actuellement en prison, se classe durablement troisième avec 6,3 % (17 sièges, un de moins qu'en 2012) devant le nouveau mouvement centriste To Potami (5,7 %, 16 sièges) et les communistes du KKE (5,6 %, 15 sièges). Ancien parti fort, les socialistes du Pasok obtiennent 4,88 % des voix et 13 sièges, contre 33 en 2012.

Les projections donnent au total sept partis à plus de 3 % des voix, le seuil nécessaire pour obtenir au moins un siège de député. Le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) de l'ex-premier ministre Georges Papandréou raterait ce seuil de justesse, ce qui pourrait aider Syriza à décrocher la majorité absolue, car le pourcentage des voix nécessaire pour y parvenir dépend du score des partis non représentés.

Si Syriza n’obtient finalement pas la majorité, le parti devra mettre en place des alliances ou une coalition. Cela pourrait passer par des négociations avec un ou plusieurs petits partis comme To Potami ou les Grecs indépendants. Mais comme le note notre envoyé spécial en Grèce, « Tsipras sera suffisamment fort pour gouverner sans coalition, qu'il ait la majorité absolue ou non ».

LE « PROBLÈME GREC » ÉVOQUÉ DÈS LUNDI À BRUXELLES

Syriza affiche une avance de plus de six points face à la droite (35,4 %- 29 %) après le dépouillement d'un quart des bulletins de vote. La majorité absolue n'est pas encore assurée.

Même si Alexis Tsipras a promis de maintenir son pays dans la zone euro et s'il a modéré son discours ces dernières semaines, sa nomination comme premier ministre constituerait la remise en question la plus marquée de la méthode de gestion de crise adoptée par l'Union européenne. 

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Les pourparlers avec la « troika » de créanciers devraient porter sur les conditions du remboursement de la dette publique grecque, qui atteint 321,7 milliards d'euros (qui représente 175 % du PIB), et sur les conditions du versement des plus de 7 milliards d'euros d'aides financières dont la Grèce a besoin au cours des mois à venir car la Grèce est encore incapable de se lever des capitaux sur les marchés.

Syriza veut aussi remettre en question certaines des mesures d'austérité des dernières années, en relevant le salaire minimum, en réduisant certaines taxes ou encore en revenant sur les coupes dans les pensions de retraite.

Les premiers signaux de la future relation entre les autorités européennes et le nouveau parti au pouvoir en Grèce seront envoyés dès lundi 26 janvier à l'occasion de la réunion des ministres des finances de la zone euro à Bruxelles sur l'avenir du programme d'aide financière. Elle était prévue de longue date, mais elle tombe à point nommé.  Et le « problème grec », comme le nomment certains responsables européens, sera abordé.

Pour son premier discours, après cette victoire, M. Tspiras a précisé qu'il n'y aurait pas d'affrontement d'Athènes avec ses créanciers et que le gouvernement « décevra[it] tous les Cassandre à l'intérieur et à l'extérieur du pays », qui misaient sur un échec. « La Grèce avance avec optimisme dans une Europe qui change », a-t-il ainsi argué. 

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters

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