La ferme à la maison

Des produits frais, locaux, diversifiés et principalement bios, c’est l’offre d’En direct de la ferme, première coopérative du genre à offrir des paniers diversifiés, livrés à domicile. Aux fruits et légumes issus de l’agriculture d’ici (en paniers déjà composés pour deux ou quatre personnes) s’ajoutent d’autres aliments locaux – viandes, poissons, laitages, produits céréaliers et petits plats cuisinés – qui peuvent être choisis à la carte sur le site. « Les gens sont pressés et n’ont pas nécessairement le temps de se promener d’un endroit à l’autre pour faire leurs courses », raconte Bertrand Noël, directeur et fondateur de la coopérative, qui se veut aussi accessible par ses prix. L’offre est encore restreinte pour l’instant, mais promet d’être plus généreuse dans les prochaines semaines. On commande à la semaine, au mois ou à l’occasion : aucun engagement n’est requis.

— Isabelle Morin, La Presse

ALIMENTATION SAINE

Plus de noix, moins de lait

Que faut-il manger pour être en forme longtemps ? Walter Willett, directeur du département de nutrition de Harvard, le sait. « C’est le chercheur en nutrition le plus cité au monde », a dit Joanie Bouchard, de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ), en le présentant au congrès de son organisation, vendredi dernier. Entrevue.

Les noix sont, selon vous, un des aliments les plus sains ?

Oui. Les noix ont été condamnées, parce qu’elles sont riches en gras. C’est vrai, mais ce sont de bons gras, ce qui change tout. Elles contiennent aussi beaucoup de fibres, de minéraux et de vitamines. Dans les années 90, on a vu la consommation de noix baisser de 50 % dans les cohortes qu’on étudiait. C’est malheureux, parce que ça a probablement augmenté le risque de maladies cardiaques.

Il faut voir les noix pas seulement comme une collation, mais comme une option de rechange à la viande. Par exemple, ma femme fait un pain de noix au lieu d’un pain de viande, et c’est délicieux. Dans les salades, on devrait ajouter des noix au lieu du fromage, pour avoir des textures et des protéines.

Le Guide alimentaire canadien recommande de consommer plusieurs portions de « lait et substituts » par jour : trois ou quatre pour les jeunes de 9 à 18 ans, deux pour les adultes de 19 à 50 ans et trois pour les 51 ans et plus. C’est important de boire du lait ?

Ce n’est pas essentiel de boire du lait, il y a d’autres sources de calcium. Plusieurs études ont été menées sur la consommation de lait et le risque de fracture, et elles ne démontrent pas vraiment de lien entre les deux.

Il y a, par ailleurs, des préoccupations liées à une importante ingestion de lait, c’est-à-dire trois verres par jour ou plus. Nous avons publié une étude qui se penche sur la consommation de lait à l’adolescence. Elle démontre que les garçons qui boivent beaucoup de lait ont un risque plus élevé de fractures de la hanche, plus tard dans leur vie. C’est probablement parce que leur grosse consommation de lait les fait grandir davantage. Être grand augmente les risques de fracture. C’est aussi un facteur de risque pour plusieurs cancers.

Quelle quantité de lait devrait-on boire ?

Je pense qu’un verre par jour, c’est suffisant pour un adulte. Le mieux est probablement de consommer ce lait sous forme de yogourt, qui semble avoir des avantages particuliers pour la santé. Manger du fromage en quantité modeste est aussi bien.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande seulement 500 mg de calcium par jour [note : le Canada recommande 1000 mg de calcium par jour aux adultes]. Ce sont les enfants et adultes qui consomment 500 mg de calcium par jour qui ont les plus faibles risques de fracture au monde, selon l’OMS.

Le lait est enrichi de vitamine D. Ne va-t-on pas en manquer si on en boit moins, particulièrement l’hiver alors que l’exposition au soleil est insuffisante pour combler nos besoins ?

Le mieux est possiblement de prendre un supplément de 800 à 1000 UI (unités internationales) de vitamine D chaque jour. En buvant deux tasses de lait, vous n’avez que 200 UI de vitamine D, ce qui est peu de toute façon.

Doit-on se réconcilier avec le beurre ?

Le beurre, c’est incontestablement un mauvais gras. Si vous comparez les effets du beurre sur la santé et ceux des produits à base de farine blanche [NDLR : comme l’ont fait des études], vous verrez que c’est à peu près pareil. Mais vous comparez un aliment malsain avec d’autres aliments malsains ! Il y a de gros avantages à remplacer le beurre par des huiles végétales insaturées, comme de l’huile de canola, d’olive ou de soya. Les principales sources de gras saturés dans nos diètes, ce sont la viande rouge et les produits laitiers.

Il faut donc manger moins de viande rouge ?

C’est très important. Comme le réchauffement de la planète nous menace sérieusement, il faut aussi s’alimenter de façon durable. Sans l’ombre d’un doute, la viande rouge est la pire pour l’environnement. Manger des quantités modestes de volaille est mieux, du poisson aussi.

Ultimement, il est important de comprendre que manger sainement procure d’énormes bénéfices. Pas seulement pour diminuer les maladies cardiaques, mais parce que ça réduit les risques de diabète, de démence, d’infertilité, de cataractes, de dégénérescence maculaire, de certaines formes de cancer, etc.

Plus de 80 % des maladies cardiaques et 90 % des cas de diabète aux États-Unis pourraient être évités avec une bonne diète, de l’activité physique et l’abandon du tabagisme. Il y a là un potentiel énorme pour mener de meilleures et plus longues vies. Tristement, nos systèmes de santé en font très peu pour promouvoir une saine alimentation.

Les réponses de M. Willett ont été traduites de l’anglais et éditées.

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