Droits TV : Altice, une future révolution pour la Ligue 1 ?

La programmation du football en France ne cesse de changer et 2016 sera un nouveau tournant. Après l'arrivée de beIN Sports en 2012, c'est au tour d'Altice d'entrer dans le grand cirque des droits TV puisque le groupe de télécom a obtenu la Premier League à partir de la saison 2016-2017 jusqu'en 2019, détrônant Canal Plus qui en avait fait l'un de ses produits phares. L'arrivée d'Altice fragilise encore plus la chaîne cryptée sur un terrain qu'elle avait dominé par le passé, et sur lequel beIN Sports avait largement empiété ces dernières années.

Résultat, Vincent Bolloré, le grand patron, tente un rapprochement avec beIN, que ce soit un rachat pur et simple ou une intégration dans le bouquet Canal. Une catastrophe pour le football français, qui ne pourrait plus surfer sur la concurrence pour vendre ses droits le plus cher possible ? Pas sûr, puisqu'Altice pourrait venir jouer les trouble-fêtes lors du prochain appel d'offres (les droits actuels sont fixés jusqu'en 2020). Interrogé dans France Football, le directeur d'Altice Entertainement et Sport, Nicolas Rotkoff, a livré sa vision sur le sujet.

Le foot anglais pour s'échauffer avant d'attaquer la L1 ?

« Pour l'instant, on va déjà digérer le foot anglais. Les droits du foot français sont vendus jusqu'en 2020. Cela nous laisse un peu de temps pour faire nos preuves et voir comment nos abonnés répondent à cette première évolution. Dans un ou deux ans, on pourra faire un bilan. On verra alors si on y participe ou pas. Si on est dans le foot anglais, on pourra aussi s'interroger sur le foot français, je ne vais pas vous dire le contraire. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour et ce n'est pas la priorité. Je ne vais pas fantasmer en vous disant qu'on va acheter tous les droits de la Ligue 1 en 2020 », a-t-il lancé. Pour Altice, la priorité est de bien mettre en avant la Premier League. Les réflexions autour du dispositif mis en place pour la prochaine saison anglaise sont donc en cours (création de nouveaux canaux, synergie avec toutes les composantes du groupe Altice comme SFR, Numéricable, BFM).

Altice veut réussir son entrée et vérifier que la greffe a pris avant d'évoquer un éventuel rôle dans le monde de la L1. « Réussissons déjà ce qu'on est en train de faire sur le foot anglais. On verra, quand la Ligue lancera le prochain appel d'offres, comment les lots seront découpés, qui sera intéressé, si on est intéressé ou pas. On arrive dans le milieu des contenus par une belle porte, mais pas par la grande porte », explique Rotkoff. Pour les présidents de clubs et la LFP, plus il y a de monde autour de la table, mieux c'est. Pour Canal Plus et beIN Sports, c'est une autre histoire...