Le défi en fauteuil roulant d'une jeune architecte

Tours (Indre-et-Loire), mercredi. Cécile Brégeard, valide, veut sensibiliser l’opinion à l’accessiblité des handicapés.
Tours (Indre-et-Loire), mercredi. Cécile Brégeard, valide, veut sensibiliser l’opinion à l’accessiblité des handicapés.

    Indre-et-Loire. La chaleur ne semble pas l'accabler. Cécile Brégeard économise ses gestes, et, dans son bureau, un ventilateur tourne en permanence. « Je ne me suis pas lancée sur un coup de tête, cela fait plusieurs années que j'y pense. Depuis que je suis bénévole au sein de l'Association des paralysés de France (APF), je sais combien c'est dur de vivre en fauteuil », lance la jeune femme qui s'est fixé un objectif : tenir trois semaines en fauteuil roulant.

    Commencé mercredi, son défi lui a déjà donné du fil à retordre, en particulier dans son appartement : « Aller aux toilettes, prendre une crème en haut d'un meuble de salle de bains, récupérer un verre tout en haut d'un meuble de cuisine, rien n'est adapté. » Du coup, elle admet quelques entorses : « Oui, j'ai déjà dû me lever de mon fauteuil plusieurs fois en 48 heures. »

    Le danger du trottoir en dévers

    Sans compter les rougeurs sur les mains pour faire rouler l'engin, et des muscles endoloris le soir. « J'ai dû me masser les jambes le premier soir. On n'a pas l'habitude d'être toujours assis », sourit-elle. Au-delà de la simple anecdote, Cécile Brégeard, architecte spécialisée en accessibilité, formée à Paris et Grenoble, et désormais installée à Tours, entend « montrer que le confort d'usage voulu par la loi Handicap de 2005 n'est pas une perte d'argent pour les promoteurs, les propriétaires et les municipalités, mais bien un gain pour tout le monde ».

    Exemple concret à l'appui : créer un bateau sur un trottoir pour permettre à un fauteuil de passer, c'est aussi faciliter son franchissement par une personne âgée, une poussette, « ou encore pour un livreur », signale-t-elle. « Certains endroits des villes sont rayés de la carte par les handicapés, tellement ils ont peur de s'y aventurer. Quand je vois un trottoir en dévers, je fais demi-tour par crainte de basculer. » L'aventure de Cécile Brégeard est relayée par un blog animé par deux autres bénévoles de l'APF*. * Commesurdesroulettes-criau.com.