Objets connectés : de nouveaux réseaux vont concurrencer les opérateurs
Archos veut lancer son réseau. Qowisio s’ouvre à d’autres technologies.
Par Sandrine Cassini
Qui assurera la connexion des objets connectés ? De plus en plus d’acteurs se mettent à construire des réseaux longue distance sur des fréquences basses, capables de faire communiquer les objets à bas coûts. Initiative la plus visible, la start-up Sigfox a levé 100 millions d’eurosau printemps. Son réseau couvre désormais 10 pays. Bouygues Telecom et Orange préparent eux aussi leurs propres offres.
Dernière initiative en date, celle d’Archos. Le fabricant français de smartphones, de tablettes et d’objets connectés s’apprête à bâtir son réseau dédié. Originalité de la méthode : afin d’éviter d’installer des antennes sur tous les points hauts du pays, une démarche jugée coûteuse, Archos a conçu un mini-boîtier à brancher sur n’importe quelle prise électrique. « Nous allons en poser d’abord 50.000 en France. C’est cinq fois plus que pour des antennes. Mais notre passerelle coûte 20 fois moins cher », explique Loïc Poirier, directeur général d’Archos.
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Au total, couvrir le territoire coûtera à Archos entre 500.000 et 1 million d’euros. Pour installer ses boîtiers, la société cherche des partenaires ayant un maillage local fort, comme La Poste, JCDecaux ou les grandes surfaces. Les boîtiers seront offerts, et le partenaire percevra la moitié du chiffre d’affaires. Pour se démarquer de Sigfox, Archos proposera des abonnements moitié moins cher.
Comment cohabiter ?
Cette nouvelle activité sera logée dans Picowan, une filiale dirigée par le fondateur du groupe Henri Crohas, revenu aux manettes opérationnelles pour l’occasion. Espérant être compatible avec les futurs réseaux de Bouygues Telecom ou d’Orange, Archos a opté pour la même technologie, Lora.
En parallèle, la start-up Qowisio, qui a levé 10 millions d’euros en juin, a promis de couvrir toutes les villes de plus de 10.000 habitants d’ici à fin 2015. Partie sur une technologie propriétaire, elle vient de s’ouvrir à la technologie Lora. « Deux cents sociétés sont venues nous voir pour nous dire qu’elles ne voulaient pas s’engager sur une technologie plutôt que sur une autre. Nous avons donc choisi d’être agnostiques », dit Cyrille Le Floch, son président, qui espère boucler une levée de fonds « conséquente » début 2016.
Même les clients qui désirent opter pour Sigfox n’auront qu’à effectuer une mise à jour logicielle sur les puces insérées dans leurs objets. Reste à savoir si tous ces réseaux concurrents pourront cohabiter. Contrairement au GSM, même s’ils utilisent la même technologie, il n’y a pas d’interopérabilité prévue. « Pour le moment, les opérateurs n’ont pas la volonté de s’ouvrir. Cela viendra ensuite », espère Cyrille Le Floch.
Sandrine Cassini