POLITIQUE Les députés battus cherchent un "plan B"

Bon gré mal gré, les quelque 200 députés sortants battus aux législatives reprennent le chemin qui de la fonction publique, qui de la recherche d’un poste dans le privé, une reconversion pas toujours évidente.
Le Dauphiné Libéré - 25 juin 2017 à 06:06 | mis à jour le 25 juin 2017 à 07:22 - Temps de lecture :
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Pour Nathalie Kosciusko-Morizet comme pour beaucoup d’autres, la défaite est douloureuse.  Photo AFP
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet comme pour beaucoup d’autres, la défaite est douloureuse. Photo AFP

Les anciens députés, battus il y a quelques jours, gardent un droit d’accès à l’Assemblée. Mais une page se tourne doucement : il faut boucler les comptes de campagne, rendre la permanence en circonscription, licencier ses collaborateurs – « on se sent responsables, c’est difficile ».

Après cinq, dix ans, voire davantage « sans week-end et avec peu de vacances », selon un ancien bien investi, le temps est venu pour certains d’une pause.

D’autres ont des mandats locaux leur permettant le cas échéant de rebondir, tel Nicolas Sansu (Front de gauche), maire de Vierzon. Idem pour Catherine Vautrin (LR), présidente du Grand Reims.

Parfois, le grand vide

Mais un grand nombre, pris dans le tourbillon de la campagne, n’ont pas prévu de « plan B », selon l’expression de Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), battue mais restant cheffe de l’opposition à Paris.

La situation est plus simple pour les fonctionnaires, qui retrouvent immédiatement leur emploi. C’est le cas de Jean-Jacques Urvoas, ex-garde des Sceaux, qui fait un « retour au port » après la « tempête » comme professeur à l’université de Bretagne. La reprise d’activité pour les professions libérales et les chefs d’entreprise est parfois difficile. Lionel Tardy (LR), qui a revendu son entreprise informatique voilà plus d’un an notamment parce qu’il n’avait « plus le temps de s’en occuper », l’heure est aux interrogations.

« À 56 ans », Catherine Lemorton, ex-présidente de la commission des Affaires sociales qui avait cédé sa pharmacie pour rompre tout « lien d’intérêts », n’a « plus de mandat, plus de boulot ».

Les anciens salariés du privé bénéficient, eux, sous conditions, d’une garantie de réintégration professionnelle. Tous ceux en quête d’un emploi peuvent cependant toucher une allocation-chômage dégressive pendant trois ans maximum, financée uniquement par les cotisations des députés eux-mêmes : le premier semestre, la totalité de l’indemnité parlementaire (5 599,80 euros bruts) leur est garantie. Ensuite, ce montant, versé uniquement si le député déchu n’a pas retrouvé une activité professionnelle, baisse très vite.

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