Ils ont créé le souk mais ne risquent aucune poursuite

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LausanneIls ont créé le souk mais ne risquent aucune poursuite

Deux demandeurs d'asile déboutés ont mobilisé, lundi, des policiers et des pompiers. Mais les frais engendrés seront payés par le contribuable.

Frédéric Nejad Toulami
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Frédéric Nejad Toulami

«Aucun grief pénal ou civil n'a été retenu contre eux. Et aucune facture ne sera établie, car l'opération policière de lundi est considérée comme un sauvetage de personnes désespérées. Donc, c'est enregistré sous les frais généraux.» Porte-parole de la police lausannoise, Jean-Philippe Pittet a précisé hier à «20 minutes» que les deux Turcs d'origine kurde qui ont mobilisé une trentaine d'hommes de Police Secours, du groupe d'intervention et de la cellule de négociations n'encourent absolument rien.

Munis de drapeaux d'une organisation politique kurde, ils étaient montés sur un toit du centre-ville pour attirer l'attention sur leur statut en Suisse. Ils ont menacé de sauter si leurs revendications n'étaient pas recueillies sur place par un journaliste.

«Je suis très surprise d'apprendre que ces individus ne risquent rien, a déclaré hier la présidente de la section lausannoise du Parti libéral-­radical (PLR), Florence Bett­schart-Narbel. Et ça n'a rien à voir avec leur statut de requérants déboutés: des normes pénales ont probablement été violées lundi, comme le trouble à l'ordre public.»

Florence Bettschart-Narbel craint que l'absence de sanctions n'encourage d'autres individus à agir de la même façon. «Il est inutile de leur coller des contraventions qu'ils ne paieront probablement jamais, constate-t-elle. Mais nous vivons dans un Etat de droit et on ne peut agir ainsi, quelles que soient leurs revendications!» L'élue locale souhaite que le droit fédéral soit plus sévère pour de telles situations, et que l'on puisse infliger des travaux d'intérêt général pour ne pas créer un sentiment d'impunité.

«Notre système judiciaire est dépassé» «Je suis étonné qu'il soit décidé aussi rapidement que ces individus ne risquent rien, sans une plus grande réflexion, explique, très surpris, Benoît Gaillard, président du Parti socialiste lausannois. Mais il faut être aussi pragmatique, c'est pourquoi je comprends la décision de la police: à quoi servirait une amende ou une condamnation pour ce type de migrants qui n'ont plus rien à perdre?» Le conseiller communal constate que le système judiciaire est désormais dépassé face à de telles situations.

«Notre système judiciaire est dépassé» «Je suis étonné qu'il soit décidé aussi rapidement que ces individus ne risquent rien, sans une plus grande réflexion, explique, très surpris, Benoît Gaillard, président du Parti socialiste lausannois. Mais il faut être aussi pragmatique, c'est pourquoi je comprends la décision de la police: à quoi servirait une amende ou une condamnation pour ce type de migrants qui n'ont plus rien à perdre?» Le conseiller communal constate que le système judiciaire est désormais dépassé face à de telles situations.

«Notre système judiciaire est dépassé» «Je suis étonné qu'il soit décidé aussi rapidement que ces individus ne risquent rien, sans une plus grande réflexion, explique, très surpris, Benoît Gaillard, président du Parti socialiste lausannois. Mais il faut être aussi pragmatique, c'est pourquoi je comprends la décision de la police: à quoi servirait une amende ou une condamnation pour ce type de migrants qui n'ont plus rien à perdre?» Le conseiller communal constate que le système judiciaire est désormais dépassé face à de telles situations.

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