Un médicament pour inhiber la lactation ? Pas sans raison médicale

25 février 2015

Les médicaments à base de bromocriptine doivent uniquement être utilisés pour prévenir ou supprimer la lactation pour raison médicale après l’accouchement. C’est le résultat de la réévaluation du rapport bénéfice/risque de ces traitements par l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Dans certains cas justifiés médicalement, une jeune maman peut bénéficier de traitements médicamenteux pour inhiber la lactation. Parmi eux, les médicaments à base de bromocriptine, un agoniste dopaminergique, viennent de faire l’objet d’une réévaluation. « Ainsi, la bromocriptine doit uniquement être utilisée pour prévenir ou supprimer la lactation pour raison médicale après l’accouchement (comme en cas de décès intra-utérin, de décès néonatal, d’infection VIH de la mère,…) », souligne l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM).

« L’utilisation de la bromocriptine dans l’inhibition de la lactation a été associée à la survenue d’effets indésirables rares, mais parfois graves cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde et hypertension artérielle), neurologiques (principalement convulsions) et psychiatriques (hallucinations, confusion mentale) », poursuit l’Agence.

Des interventions non-médicamenteuses

Par conséquent, « la bromocriptine est contre-indiquée chez les patientes présentant une hypertension non contrôlée, des troubles hypertensifs de la grossesse (tels que l’éclampsie, la pré-éclampsie ou l’hypertension liée à la grossesse) et une hypertension survenant au moment de l’accouchement ou peu après », précise l’ANSM. Elle est aussi contre-indiquée chez les patientes présentant des antécédents de maladie coronarienne ou d’autres affections cardiovasculaires graves, ou des symptômes/antécédents de troubles psychiatriques graves.

Dans le cas où une femme ne souhaite pas allaiter, il existe des alternatives non pharmacologiques, comme alternatives non pharmacologiques la non présentation du nouveau-né au sein, le port d’un soutien gorge adapté, l’absence de stimulation des mamelons pour stopper la montée de lait. Par ailleurs, « les douleurs de l’engorgement peuvent être traitées de manière adéquate par une intervention non médicamenteuse (par exemple à l’aide d’un support ferme de la poitrine ou par l’application de glace) et/ou par des médicaments antidouleurs simples. »

  • Source : ANSM, 17 février 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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