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Vaccins : « Nous payons la note du paternalisme »

La confiance envers la vaccination est aujourd’hui malmenée. Le point de vue de Heidi Larson, anthropologue et auteure d’un rapport sur la question.

Propos recueillis par  (propos recueillis par)

Publié le 26 juin 2015 à 17h09, modifié le 29 juin 2015 à 16h26

Temps de Lecture 3 min.

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Anthropologue de formation, Heidi Larson est maître de conférences à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, où elle dirige des travaux sur les questions de confiance envers les vaccins et les implications de ces attitudes dans les programmes vaccinaux. Elle a rédigé le rapport « The State of Vaccine Confidence 2015 » (« L’état de la confiance dans les vaccins »), qui analyse le sujet à l’échelle mondiale.

Les hésitations ou la défiance à l’égard des vaccins semblent s’accroître. Qu’en est-il réellement ?

Il existe un problème croissant de confiance envers les vaccins dans les couches les plus aisées de la population. On le constate aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, au Japon. Mais ces doutes ou réticences se rencontrent aussi parmi les couches les plus défavorisées. Ainsi, le phénomène prend l’allure d’une courbe en U, où les populations des tranches les plus extrêmes de revenu montrent une défiance plus importante que celles aux revenus moyens. Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans la diffusion de messages de la part de groupes hostiles en tout ou partie aux vaccins. Néanmoins, là où un travail important a été accompli par les autorités sanitaires pour convaincre de l’utilité de certains vaccins, comme au Royaume-Uni avec celui contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, l’acceptation de la vaccination a progressé.

Les oppositions aux vaccins ont des motivations diverses. Lesquelles avez-vous identifiées ?

Il existe deux motifs principaux : l’option idéologique privilégiant la nature, et la défiance à l’égard des autorités. L’option « nature » prédomine dans des zones moins ou peu affectées par les maladies contre lesquelles les vaccins protègent. Elle s’oppose globalement aux nouvelles technologies, aux OGM, aux vaccins et à leurs adjuvants… Cette attitude se rencontre plutôt dans les pays développés. La même démarche apparaît également dans les couches les plus fortunées des pays émergents.

L’autre motif se rencontre davantage parmi les populations pauvres et marginalisées, qui éprouvent une forte méfiance à l’égard des gouvernements et des autorités. Les vaccins sont la seule intervention en santé qui aille du sommet vers la base, qui soit régulée par le gouvernement – il en fixe le calendrier – et concerne toute la population. Quiconque a un problème avec le gouvernement peut être réticent aux vaccins, surtout lors de campagnes de masse.

Avez-vous identifié d’autres mécanismes alimentant la défiance, par exemple les conflits d’intérêts ?

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