Comment se faire obéir ?

Martine Fournier

Sciences Humaines N° 259 - Mai 2014

Fini le temps des cris, des menaces et des fessées. L’époque considère 
avec suspicion tout zèle autoritaire. Les parents doivent ruser, séduire, négocier… Une autorité douce dont l’efficacité reste débattue.

L’affaire est entendue : le temps des fessées, des gifles, des tapes sur la main (et des règles sur les doigts à l’école), des colères parentales – cris et punitions à l’ancienne (martinets et autres mises au coin) – est révolu. Disqualifié plutôt. Au risque de passer, si on les utilise, pour des parents rétrogrades et indignes. La Libération des enfants, comme l’a appelée le philosophe Alain Renaut (2002), s’est produite durant la seconde partie du XXe siècle. Dès 1959, l’Onu publie une première Déclaration des droits de l’enfant qui donne le ton des évolutions à venir : « L’enfant, pour l’épanouissement heureux de sa personnalité, a besoin d’amour et de compréhension. »

Une nouvelle ère s’ouvre. « Nous sommes passés de Cendrillon, contre qui la marâtre déploie une tyrannie faite de brimades, à Martine à la ferme où tout est éducation, bonheur et volupté (1) ! » Fini le temps de la Folcoche de Vipère au poing (Hervé Bazin, 1948), de Jules Vallès qui dédiait son livre « à tous ceux qui ont été rossés par leurs parents » (L’Enfant, 1879).

Cette révolution copernicienne, pointée par l’historien Philippe Ariès, s’est accompagnée d’un puissant courant porté par des psychologues et des psychanalystes dont, en France, la célébrissime Françoise Dolto. Telle [...]

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3 commentaires
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  • - le

    Dialoguer est important, mais les enfants ont besoin qu on leur impose des règles de vie au quotidien, en leur expliquant le pourquoi du comment de tout ce qu on leur impose, ce n est pas toujours possible dans la minute! pour se construire, ils ont besoin du NON, et meme s ils en comprennent le sens, ils se butent parfois. Je ne crie pas facilement, mais si c est necessaire, je punie. Instaurer un climat de confiance: oui, en les responsabilisant, mais ce n est pas aussi simple. Le conseil que je me donne et que je donnerai à tout les parents, c est de ne pas tomber dans l excès: parents trop cool ou parents trop durs, ça fait beaucoup de dégats!
  • - le

    Céline,
    Tu fais partis des superwonder, lorsque je vois des parents comme toi , je me dis on verra à l'age adulte si vos enfants auront une vie sans faille.
  • - le

    Voilà de bien nombreuses années que nous ne crions plus et ne demandons pas à nos enfants d'être de bons petits soldats bien dressés, mais plutôt de coopérer.
    La transition d'un modèle je crie/j'exige a pris un peu de temps mais c'est aujourd'hui un acquis. Je crie très rarement, peut-être une ou deux fois par an et les enfants savent que c'est grave. Le reste du temps, j'explique, je m'arrange pour qu'ils aient le temps de faire les choses (comment faire ses lacets quand on a sa mère qui vous hurle dans les oreilles ?).
    Mes enfants sont choqués désormais d'entendre des parents crier sur leurs enfants, choquer d'entendre des ordres proférés.
    Ce qui compte, c'est d'instaurer un climat de confiance et de respect. Les enfants sont incités à coopérer et ont le droit d'être des enfants et donc de n'en faire qu'à leur tête.
    J'angoissais à l'idée de l'adolescence de mon fils ainé qui était très difficile, enfant. Avec ces nouveaux rapports, c'est un préado épanoui et extrêmement coopératif et soucieux d'être utile.
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