Alors que les nouvelles gratuites pleuvent de nos jours, plusieurs jeunes de la génération Y sont prêts à payer pour consulter certains médias payants.

Selon un sondage mené aux États-Unis, 40% des jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans ont dit qu'ils déboursaient de l'argent pour au moins une partie des informations qu'ils consomment, que ce soit pour un journal papier, une application numérique liée à un média ou une lettre d'information par courriel.

De plus, 13% des répondants ont confié qu'ils profitaient de l'abonnement payant de quelqu'un d'autre, révèle le sondage réalisé par le Media Insight Project - un programme conjoint de deux instituts américains de recherche, l'American Press Institute et l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research.

D'ailleurs, les aînés de cette génération sont généralement plus enclins à sortir leur portefeuille que les plus jeunes, selon l'enquête.

Parmi les jeunes qui paient pour leurs nouvelles, le quart avait opté pour les nouvelles sur une plateforme numérique, tandis que 29% consultaient des versions imprimées de journaux ou de magazines.

Bien que 40% soient un chiffre significatif, il n'en demeure pas moins que la majorité des jeunes semblent dire qu'ils ne dépenseraient pas pour être au courant des nouvelles, a remarqué Keith Herndon, professeur invité de journalisme à l'université de Géorgie et ancien journaliste lui-même.

M. Herndon a indiqué que les médias devaient trouver des moyens de rendre cette option plus attrayante pour les jeunes. 

«Les jeunes de la génération Y ont démontré qu'ils étaient prêts à s'abonner à du contenu qui les intéresse. (Mais) plusieurs organisations médiatiques n'ont pas encore réussi à connecter avec le public plus jeune», a-t-il expliqué.

En tout, pas moins de 87% des répondants aux sondages s'étaient inscrits à «un type de service» de nouvelles ou de divertissement. Parmi ces nombreux clients, 55% étaient abonnés aux services de télévision ou de films en ligne - tels de Netflix et Itunes - et 48% aux services de musique.

Le sondage du Media Insight Project a été réalisé à l'aide d'entrevues en ligne, menées auprès de 1045 adultes américains âgés de 18 à 34 ans entre le 5 janvier et le 2 février 2015. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,8 points de pourcentage.

La prolifération des nouvelles gratuites sur le Web et l'arrivée de nouvelles plateformes pour les publicités ont chamboulé le monde des quotidiens et des magazines. Aux États-Unis, les revenus publicitaires des quotidiens imprimés - qui constituent leur première source de revenus - a chuté de 63% de 2003 à 2014, selon le centre de recherche Pew.

La circulation des quotidiens avait atteint un sommet en 1984, avec un tirage de 63,3 millions par jour, ce qui représentait à l'époque le quart de la population des États-Unis. De nos jours, le tirage quotidien a baissé à 40,4 millions, et ce, même si la population américaine a cru du tiers depuis les années 1980.

Certains médias ont tenté d'innover pour s'adapter au virage numérique. Par conséquent, les revenus publicitaires numériques ont plus que doublé, mais ils s'élèvent à seulement environ 3,5 milliards $ - ce qui est toujours une infirme proportion des revenus générés par les éditions papier.

Ainsi, plusieurs médias importants ont décidé de vendre leur contenu aux internautes.

Par exemple, le New York Times et le Washington Post permettent l'accès à un certain nombre d'articles par mois avant d'interdire la lecture aux non-abonnés. En 2012, les revenus d'abonnements du New York Times ont surpassé ceux issus de la publicité pour la première fois.

Or, la plupart des médias dépendent encore majoritairement des revenus publicitaires, selon les données du centre américain de recherche Pew.