Le nouveau tribunal de Paris entrouvre ses portes
La Garde des Sceaux Nicole Belloubet a visité le 21 septembre les espaces du futur tribunal de grande instance, bâti dans le XVIIe arrondissement. L’édifice, conçu par l’architecte Renzo Piano et construit par Bouygues Bâtiment Ile-de-France, est quasiment achevé et sera mis en service après des travaux complémentaires. Première audience : le 9 avril 2018.
Marie-Douce Albert et Fabien Renou
« Il reste un million de micro-réglages à faire ! » Architecte en charge du projet du nouveau tribunal de Paris, aux Batignolles, Bernard Plattner lève le doute : la Justice a bien signé l’acte de prise de possession du bâtiment le 11 août dernier, mais le travail n’est pas terminé. Des travaux modificatifs doivent encore être menés, notamment pour se conformer à des règles de sécurité renforcées. La première audience ne se tiendra donc pas avant le 9 avril 2018 et l'édifice ne sera pas pleinement opérationnel avant le mois de septembre suivant.
C’est pourtant des espaces en apparence achevés que la ministre de la Justice Nicole Belloubet a visité le 21 septembre au matin. Escortée par l’architecte et par Bernard Mounier, le président de Bouygues Bâtiment Ile-de-France, elle a pu arpenter les lieux en commençant la salle des pas perdus, impressionnante tant par sa hauteur que par la clarté naturelle diffusée par les grands canons à lumière percés dans son plafond. Elle a ensuite visité les bureaux du parquet et, bien sûr, les futures salles d’audience. Ou du moins une partie de ces lieux, puisque dans ce bâtiment de 120 000 m² SP, les bureaux sont au nombre de 1 500 et les salles d’audience, pas moins de 90.
Lumière naturelle
Dans l’une des plus grandes, où se dérouleront les procès au pénal, tout est déjà là : le box vitré des prévenus, les bancs des juges, des avocats et de la presse mais aussi les bancs blancs destinés au public, dessinés par l’agence Renzo Piano Building Workshop (RPBW) et réalisés en composite de minéral et de résine. Mais le plus notable, dans cet espace tapissé de bois de hêtre sur les murs et de bambou au sol, c’est encore la présence de la lumière naturelle. Des baies en second jour encadrent simplement la fond de la salle et permettent d’éviter ainsi un effet d’enfermement. « Ce travail sur l’éclairage naturel fait partie des choses dont nous sommes le plus fiers, avec notre approche bioclimatique et la création des terrasses », remarque Bernard Plattner.
« Terrasses », le mot paraît bien faible tant elles sont une part importante du projet. L’agence RPBW a imaginé le tribunal non pas comme un bloc unique mais comme un empilement de volumes en retrait les uns par rapport aux autres. Ainsi, le socle des salles d’audiences porte la tour des bureaux. Et cette dernière se divise elle-même en trois parties, « comme si nous avions posé trois immeubles de dix étages les uns sur les autres », remarque Bernard Plattner. Pour accentuer l’impression de légèreté de l’ensemble, la structure entre chacun de ces éléments a été réduite pour obtenir un effet « taille de guêpe », tandis que les toitures ont été aménagées comme des paysages arborés. Les personnels du tribunal auront ainsi accès à 8 000 m² de jardins, suspendus au-dessus du nouveau quartier Clichy-Batignolles.
Depuis la décision d’implanter le tribunal dans ce secteur du XVIIe arrondissement, prise en 2009, puis l’attribution, fin 2011, du contrat de partenariat public-privé au groupement composé par Bouygues Bâtiment Ile-de-France et Renzo Piano, « nous avons fait un long trajet, note Bernard Plattner. Et puis soudain tout s’est déroulé à une vitesse vertigineuse : il y a deux ans et demi, ici, il n’y avait rien. » Il suffit donc de patienter encore quelques mois, pour que tout y soit.
Top 1000 des entreprises du BTP
AbonnésRetrouvez le classement annuel des 1 000 plus grandes entreprises de BTP et construction en France
Je découvre le classementAnalyses de jurisprudence
Toute l’expertise juridique du Moniteur avec plus de 6000 commentaires et 25 ans d’historique
Je découvreLe nouveau tribunal de Paris entrouvre ses portes
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir