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L’Europe veut doper les paiements électroniques

Le Parlement européen a adopté jeudi une nouvelle directive sur les services de paiement pour ouvrir le marché à de nouveaux acteurs.

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Le Parlement européen a adopté jeudi à Strasbourg, la deuxième directive sur les services de paiements (DSP2).

Par Ninon Renaud, Gabriel Grésillon

Publié le 8 oct. 2015 à 18:48

C’est sans doute l’annonce d’une mue profonde du marché des paiements électroniques en Europe. Le Parlement européen a adopté jeudi à Strasbourg, la deuxième directive sur les services de paiements (DSP2). Les Etats membres doivent encore l’adopter formellement en Conseil mais les associations de consommateurs se sont réjouies de voir aboutir le processus initié il y a un peu plus de deux ans afin de diminuer les coûts de transaction tout en élevant le niveau de sécurité des paiements en ligne.

La « DSP2 », comme l’appellent les experts du secteur, vise en effet à remplacer un premier texte, initié en 2007 qui a déjà permis d’ouvrir le marché des paiements à de nouveaux acteurs non bancaires. Mais depuis, le secteur a rapidement évolué et de nouveaux modèles économiques sont apparus. La directive crée ainsi un nouveau type d’acteur régulé : les prestataires de services de paiement tiers, qui pourront initier des paiements à la demande du payeur, sans détenir les fonds concernés. Il s’agit notamment des agrégateurs de comptes.

Les banques s’inquiètent

L’initiative n’a pas manqué de susciter des résistances auprès des banques. « Nous approuvons le champ d’application de la directive qui permet d’accueillir de nouveaux acteurs et de stimuler l’innovation. Mais c’est la mise en œuvre de ce texte qui nous préoccupe, notamment en matière de partage des responsabilités en cas de dysfonctionnement sur un paiement », précise Willy Dubost, directeur du département de systèmes et des moyens de paiement à la Fédération bancaire française (FBF).

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Cette préoccupation a poussé à renforcer dans le texte les exigences en matière de sécurité. La DSP2 signe ainsi l’arrêt de mort du mot de passe unique servant à valider ses paiements en ligne. Après sa mise en œuvre, il faudra non seulement renforcer les procédures d’identification du payeur, mais également générer un mot de passe pour chaque transaction (envoyé par téléphone, ou fourni par un appareil électronique).

La balle est dans le camp de l’Autorité bancaire européenne

Mais pour Willy Dubost, « La sécurité devient un objet de copropriété entre les différents acteurs de l’écosystème des paiements. Il faut donc que chacun y investisse à la hauteur de ses moyens financiers, ce ne peut plus être l’affaire exclusive des banques mais aussi celle des nouveaux acteurs qui pourraient être la cible de cyberattaques internationales ». La FBF estime en effet qu’à la multiplicité de protocoles de sécurité propre à chacun des acteurs de l’écosystème doit se substituer une plate-forme partagée, ce qui coûterait plusieurs dizaines de millions d’euros.

Les débats devraient se poursuivre car il incombe désormais à l’Autorité bancaire européenne de définir plus précisément les normes techniques, avant de pouvoir décliner ce texte dans le droit des Etats membres d’ici deux ans. En espérant que la technologie n’aura pas été plus vite que les procédures administratives et législatives : déjà apparaissent, dans plusieurs pays de l’Union, des services de paiement instantané sur terminal mobile…

Gabriel Grésillon et Ninon Renaud

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