L'écrivain Pascal Millet, installé dans le Trégor après avoir vécu au Québec, livre avec « Sayonara », un roman très noir, où les personnages rêvent du Japon mais se débattent dans la misère d'un village isolé du Québec.
Meurtre, suicide, viol : votre roman « Sayonara » porte bien son nom de roman noir ?
C'est un roman noir mais il y a quand même de l'espoir à la fin. On voit un enfant qui passe de l'adolescence à l'âge adulte, en quelques mois, entre le printemps et l'été. L'histoire se passe au Québec mais j'ai essayé d'en faire une histoire universelle, qui pourrait arriver dans un coin de Bretagne ou d'ailleurs. C'est un huis clos qui est dû à la nature environnante et à la pauvreté culturelle du lieu, où on vit de chasse et de pêche et de pas grand-chose d'autre.
Vous qui avez longtemps vécu au Québec, avez-vous croisé des situations humaines aussi sordides ?
Quand j'étais au Québec, j'ai travaillé avec des travailleurs sociaux tout au nord, à la limite du Labrador. Les problèmes là-bas sont l'alcoolisme et l'inceste. On voit des villages isolés, qui sont curieusement plus isolés en été qu'en hiver, parce qu'on peut s'y rendre plus facilement à motoneige.
Pour un prochain roman, vous allez écrire sur la Bretagne ?
J'ai un roman d'anticipation qui sortira à l'automne, qui parlera du rêve, sur une trame policière, et un autre en préparation où je ferai revivre les légendes bretonnes. J'imagine, avec le réchauffement climatique, La Bretagne devenue une île, où réapparaissent l'enchanteur Merlin, la fée Viviane, et un groupe de Japonais. Je vis en Bretagne depuis environ douze ans et c'est une terre magique que je commence à bien connaître.
Pratique « Sayonara », éditions Sixto, 15 EUR. Dédicace de Pascal Millet aujourd'hui, à 15 h, à la librairie Gwalarn, à Lannion, et le 21 mai, à 10 h, à Tom'Librairie, à Perros-Guirec.