12 graphiques pour comprendre en qu(o)i les Français ont-ils confiance ?
EXCLUSIF + DOCUMENT et INFOGRAPHIES - En cette année d’élections présidentielle et législatives, la 8e vague du baromètre de la confiance réalisé par le Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof) et Opinionway, est riche d’enseignements sur l’état de la France. «Les Echos» dévoilent quelques graphiques clefs de cette étude.
Par Valérie Mazuir
Si l’intérêt des Français pour la politique ne faiblit pas, s’ils affichent aussi beaucoup d’intérêt pour le débat public et le vote aux élections, ils n’ont jamais été aussi défiants à l’égard de leurs dirigeants, des élus, des partis et des grandes institutions, selon , dont « Les Echos » révèlent les résultats en exclusivité.
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La confiance personnelle
Des Français méfiants, tentés par le repli, c’est le premier enseignement du baromètre de la confiance. Ainsi les trois premiers qualificatifs des sondés pour décrire leurs états d’esprit en disent long sur l’état de la société : la méfiance arrive en tête (31 %, +3) puis la lassitude (29 %) et la morosité (25 %). Le bien-être (+5 points) n’arrive qu’en quatrième position. La famille et l’entourage proche sont plébiscités. 73 % des sondés estiment qu’on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres.
La confiance dans les institutions
Il existe une véritable prime à la proximité : le niveau de confiance baisse au fur et à mesure que les institutions sont considérées comme éloignées des personnes interrogées. Ainsi les Français ont davantage confiance en leur maire qu’en leurs députés ou eurodéputés. En ce qui concerne les organisations, il y a un niveau de défiance très forts vis-à-vis des grandes entreprises, publiques ou privées. Les banques ont ainsi un niveau de confiance très bas (30 %). A l’inverse 81 % des personnes sondées déclarent avoir confiance dans les PME. Seuls l’hôpital et l’armée affichent des scores plus élevées.
La confiance dans la politique et la démocratie
Si l’intérêt des Français pour la politique ne faiblit pas, bien au contraire, ils n’ont jamais été aussi défiants à l’égard de leurs dirigeants, des élus, des partis et des grandes institutions. Pour 89 % des sondés, les responsables politiques « ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme nous » ; pour 75 %, ils sont « plutôt corrompus » ; 40 % des personnes interrogées éprouvent de la « méfiance » en pensant à la politique et 28 % du « dégoût » ; seules 11 % d’entre elles ont « confiance » dans les partis.
Près des trois quarts des sondés (70 %) estiment que « la démocratie ne fonctionne pas bien en France ». Et ils sont 17 % et 49 % à souhaiter respectivement que « l’armée dirige le pays » ou que celui-ci ait à sa tête un « homme fort qui n’a pas à se préoccuper du parlement ni des élections ».
Le vote aux élections demeure de très loin de moyen privilégié pour peser sur les décisions.
L’état d’esprit des Français
Le baromètre de la confiance montre aussi plusieurs signes de durcissement de la société, que ce soit l’attraction croissante pour le rétablissement de la peine de mort (47 % contre 32 % en 2009) ou l’idée exprimée à 68 % que les parents n’ont plus aucune autorité. L’affirmation qu’il y a « trop d’immigrés en France » est désormais reprise par 64 % des Français, quand ils n’étaient que 49 % à le dire en 2009. 62 % des Français jugent que l’islam représente une menace pour la République (56 % il y a deux ans) et ils sont même 43 % à affirmer que les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français.
Etude réalisée du 16 au 30 décembre 2016, par Internet, auprès d’un échantillon de 2.044 personnes.
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOCUMENT L'intégralité de l'étude
Sélection réalisée par Valérie Mazuir, Geneviève Thibaut et Luigi Di Girolamo