Le Mondial de rugby de 2023 pourrait rapporter 2,4 milliards d'euros à la France
L'éventuelle organisation en France de la Coupe du monde de rugby aurait un impact économique important, selon Deloitte.
C'est l'autre gros dossier sportif sur le bureau du nouveau président de la République. Alors que Paris 2024 poursuit son match à distance avec Los Angeles (lire ci-dessus), l'éventuelle organisation de la Coupe du monde de rugby à l'automne 2023 pourrait être une belle mise en jambes pour la France. Le projet est de surcroît d'importance sur le plan économique au vu de l'étude d'impact réalisée par Deloitte France pour le compte de la Fédération française de rugby (FFR).
Selon le « scénario cible » du cabinet d'audit et de conseil, l'impact global d'un Mondial 2023 made in France pourrait s'élever à 2,4 milliards d'euros, correspondre à 17.000 emplois (équivalents temps plein annuels) créés ou conservés, mais aussi à 119 millions d'euros de taxes additionnelles...
L'étude repose sur l'hypothèse d'une fréquentation étrangère record, avec un nombre de visiteurs atteignant jusqu'à 450.000 personnes. Deloitte France a pris en considération le total de visiteurs étrangers lors de la précédente Coupe du monde de rugby organisée en France, celle de 2007, soit 350.000 personnes. Ce chiffre fait d'ailleurs office de « scénario prudentiel » pour Deloitte, en clair son hypothèse basse. Entre-temps, un nouveau record de fréquentation étrangère a été établi lors du Mondial 2015, qui s'était déroulé en Angleterre et à Cardiff, avec un total de 406.000 visiteurs étrangers.
Au-delà d'une fréquentation croissante, le cabinet d'audit et de conseil table sur un taux de remplissage des stades plutôt conservateur, puisque fixé à 94 %, sachant qu'il approchait 96 % en 2007 et atteignait 98 % en 2015. En conséquence, quelque 2,3 millions de billets seraient vendus sur l'ensemble de la compétition, soit 48 matchs pour un total de 9 villes hôtes. Au bout du compte, Deloitte France estime l'impact visiteurs à 916 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 208 autres millions au titre de l'organisation de la compétition, soit, au total, un impact direct de 1,1 milliard d'euros. Avec l'incidence du coefficient multiplicateur, l'impact global culminerait à 2,4 milliards d'euros, l'hypothèse basse de Deloitte étant de l'ordre de 1,9 milliard. Evidemment, tout cela dépendra d'abord de World Rugby. La FFR doit lui remettre son dossier de candidature le 1er juin, et sera en concurrence avec ses homologues irlandaise et sud-africaine.
À noter
World Rugby, l'instance de l'ovalie internationale, se prononcera le 15 novembre prochain.
Les chiffres clefs
Nombre prévisionnel de billets vendus, sur la base d'un taux de remplissage des stades de 94 %.(équivalents temps plein annuels) créés ou conservés selon le « scénario « cible » de Deloitte France
Christophe Palierse