12 raisons pour lesquelles «L’École du Micro d’Argent» est encore et toujours le meilleur disque de rap français 20 ans après sa parution | Le Sac de chips
/harddrive

12 raisons pour lesquelles «L’École du Micro d’Argent» est encore et toujours le meilleur disque de rap français 20 ans après sa parution

Samedi, les adeptes de rap francophone de partout sur la planète célébreront les vingt ans de la sortie de l’album-phare du groupe emblématique de Marseille, IAM.

Profitant de cet anniversaire, ici à Disque Dur, nous sommes prêts à affirmer que L’École du Micro d’Argent est sans contredit le meilleur album de rap franco non pas de sa génération, mais bien de tous les temps.

En fait, il s’agit sans doute d’un des meilleurs albums de musique, point. Mais bon, tous les goûts sont dans la nature et vous ne partagez peut-être pas notre enthousiasme.

Voici néanmoins 12 preuves irréfutables pour soutenir notre thèse.



1. Les textes d’Akhenaton et Shurik’n sont hallucinants

Si le talent des deux MCs est indéniable sur les deux premiers albums du groupe, c’est sur L’École qu’il culmine. Alors qu’on retrouve sur ...de la Planète Mars et Ombre est Lumière des textes rigolos, truffés jeux de mots brillants et de références à la culture populaire, tous ces ingrédients sont rassemblés sur L’École...en plus d’une immense dose de réalisme social, d’une gravité inouïe. Cette combinaison unique (la sophistication de l’aspect «divertissant» des paroles, ajoutée à la sagacité de l’aspect «anthropologique» de celles-ci) était alors du jamais vu. Elle l’est toujours.

2. Des samples qui donnent des frissons

Il n’y a aucun fan d’IAM qui serait capable de NE PAS fredonner les premières strophes de Elle donne son corps avant son nom lorsqu’il entend I Hate I Walked Away de Syl Johnson. C’est un des nombreux coups de génie de l’architecte sonore Imhotep sur cet album. Quand Ghostface Killah a utilisé le même échantillon sur son Supreme Clientele sorti l’année suivante, on a tous compris qu’il écoutait sûrement du IAM en cachette...


3. Des scratches chirurgicaux

DJ Kheops est au sommet de son art sur ce CD (CD, hihihi!). Alors que plus personne en 2017 n’a de scratches dans ses chansons de rap (au grand dam de l’auteur de ces lignes), Kheops, en 1997, apportait la touche finale à bien des morceaux qui sonneraient bien différemment sans son apport. En effet, que seraient Nés sous la même étoile ou Petit frère sans ses zignages magiques sur les platines?

4. Un rythme parfait

Par «rythme», on veut surtout dire pacing, à défaut de trouver un meilleur terme français. Ça commence en force avec la pièce-titre qui donne le ton, ça monte en flèche à partir de La Saga, ça culmine avec L’Empire du Côté Obscur, puis on respire un peu pendant Regarde, on se prépare pour le bombardement de Quand tu allais, on revenait, suivi de Chez le mac, suivi de Un bon son brut pour les truands, on se calme beaucoup ensuite, tout en prenant des forces pour l’apothéose, la grande finale: Demain c’est loin. Ça ressemble beaucoup au pacing des feux d’artifice à La Ronde, ça.

5. Des rappeurs américains en support

À l’époque, rares étaients les MCs français qui pouvaient se vanter d’avoir collaboré avec de grosses pointures américaines. Il y avait eu Suprême NTM avec Nas, et MC Solaar avec Guru, c’est vrai. Mais quand on a entendu le premier extrait de l’album, La Saga, avec des featurings de Sunz of Man (un groupe d’affiliés du mythique Wu-Tang Clan), on a compris que le rap français entrait dans les ligues majeures et que l’époque du Mia était bel et bien révolue. La présence de Rahzel sur Dangereux ne faisait que rajouter à l’étonnement.

6. Une génération entière influencée

Quand, en 1997, IAM s’installe sur le trône du rap français avec cet album, il amène avec lui une horde de clones dans son sillon. Rapidement, les amateurs de rap français font face à une véritable invasion marseillaise: Fonky Family, 3e Oeil, Psy4 de la Rime et autres consorts déferlent dans leurs écouteurs. Cela se ressent même jusque dans les accents et les looks des rappeurs ce côté-ci de l’Atlantique, où le rap québécois peine à trouver sa propre personnalité. Peut-on réellement les blâmer?

7. Même Freeman était bon!

À l’origine danseur au sein du groupe, Malek Sultan (alors rebaptisé Freeman) prend le micro pour la première fois sur L’École. Ses débuts sur Un bon son brut pour les truands sont prometteurs, tout comme sa participation à Independenza, une pièce qui apparaîtra plus tard sur certaines rééditions de l’album. Cependant, les fans d’IAM réaliseront promptement, par la suite, que ses aptitudes de rappeur sont bien inférieures à celles d’Akhenaton et Shurik’n... Mais pour un bref instant en 1997, Freeman était très bon!

8. Independenza

Pièce qui n’était pas sur la première version de l’album, elle a néanmoins aujourd’hui un statut particulier. En effet, c’est probablement la seule pièce du répertoire du groupe sur laquelle les trois MCs du groupe ont une telle synergie. Célébrant à la fois les particularités marseillaises et la solidarité des connaisseurs de rap, Independenza est une drôle d’anomalie dans l’histoire d’IAM. Et le vidéoclip, où les membres du groupe apparaissent cagoulés pour déclamer leurs revendications, ne passerait sûrement pas aujourd’hui. Dommage...

9. Parlant de vidéoclips, ceux-ci ont élevé les standards pour tous (et pas seulement dans le rap)

Pas moins de cinq pièces issues de L’École ont officiellement reçu un traitement vidéoclipistique. Elles sont: Nés sous la même étoile, La Saga, Petit frère, L’Empire du Côté Obscur et Demain c’est loin. Un vidéoclip a aussi été tourné et monté pour la pièce-titre, mais il n’a jamais connu de diffusion officielle. Toutes ces productions se sont démarquées par leur esthétique irréprochable: soit on plongeait dans un univers de fiction digne des plus grands films hollywoodiens (La Saga, L’Empire du Côté Obscur), soit on était happé par le réalisme du quotidien dans les quartiers chauds de Marseille (Nés sous la même étoile, Petit frère, Demain c’est loin)

10. Il a été élu «Meilleur album de l’année» lors de l'édition 1998 des Victoires de la musique

C’était le premier disque de rap à recevoir un tel honneur à l’équivalent français des Grammys ou du Gala de l’ADISQ, et ce, en treize ans d’attribution. Ce fut également le seul, puisque le prix fut scindé en plusieurs catégories (album rock, album de chansons-variétés, album de musiques urbaines) l’année suivante.

11. C’est l’album de rap francophone le plus vendu de l’histoire

Avec presque deux millions de copies vendues en France seulement, c’est, de loin, le meneur de sa catégorie. Ce fut le premier disque de rap français à être certifié Diamant en France (huit ans après sa sortie), et le seulement le deuxième disque de rap (le premier étant The Score du groupe The Fugees).


12. Demain c’est loin

On gardait évidemment le meilleur pour le dessert. Demain c’est loin, la pièce qui conclut l’album, est le meilleur morceau de rap français de tous les temps. Et ça, on n’est pas les seuls à le dire.

Tout est parfait dans ce titre: le concept est unique, le beat est hypnotique, les effets sonores viennent appuyer les paroles des MCs qui, eux, décrivent avec virtuosité des réalités crues et laides avec une poésie insoupçonnée.


Même le grand Nas n’a pu faire mieux sur la même rythmique, ce qui n’est pas peu dire. 

Pour une expérience totale et complète, on vous conseille de mettre la vidéo en plein écran, de monter le son et d’ajuster les basses. À la hausse, bien sûr!

Bonne fête L’École du Micro d’Argent! On pense encore t'écouter dans vingt ans, même si demain c'est loin.

À lire aussi

VOUS POURRIEZ AIMER

En collaboration avec nos partenaires