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Royaume-Uni

Theresa May sans voile lors d'une visite en Arabie saoudite

Theresa May et le roi d'Arabie Saoudite le 5 avril 2017 à Riyad

Theresa May et le roi d'Arabie Saoudite le 5 avril 2017 à Riyad - Bandar Al-Jaloud-Saudi Royal Palace-AFP

Comme Michelle Obama, Hillary Clinton ou Angela Merkel, Theresa May n'a pas porté de voile lors de sa visite à Riyad. La Première ministre britannique s'est voulue en modèle pour les Saoudiennes.

Elle a décidé de ne pas porter de voile. Theresa May est arrivée mardi en Arabie saoudite tête nue et a rencontré ce mercredi le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud sans avoir les cheveux couverts.

Comme Michelle Obama, Hillary Clinton ou Angela Merkel avant elle, la Première ministre britannique ne s'est pas pliée au code vestimentaire réservé aux femmes dans cette monarchie du Moyen-Orient ultra-conservatrice. Ni aux recommandations de son propre pays: comme l'indique le site du gouvernement britannique, dans l'espace public de ce pays, "les femmes doivent se vêtir de vêtements amples ainsi que d'un manteau complet - une abaya - et porter un voile". 

"Voici à quoi ressemble une féministe"

Lorsque la précédente Première ministre - Margaret Thatcher - s'était rendue dans le royaume en 1985, elle avait porté une robe longue, des gants et un chapeau, comme le rappelle The Telegraph. Le quotidien britannique précise cependant qu'aucune loi saoudienne n'impose aux visiteuses étrangères de se couvrir les cheveux.

Lors d'une visite officielle en Iran en septembre dernier, Ségolène Royal avait suscité la controverse en ayant choisi de porter un voile. Le geste de la ministre de l'Environnement avait été vivement critiqué par les défenseurs des droits des femmes. L'initiative de Theresa May a quant a elle été saluée sur les réseaux sociaux. "Voici à quoi ressemble une féministe", a applaudi un utilisateur de Twitter.

Une autre aurait souhaité voir Theresa May "conduire sa propre voiture pour sortir de l'aéroport". En Arabie saoudite, les femmes n'ont toujours pas le droit d'être au volant.

Delighted to see Theresa May isn't wearing a headscarf in Saudi Arabia. Would have liked to see her drive her own car out of the airport too pic.twitter.com/fjzY57GpHT
— Julia Hartley-Brewer (@JuliaHB1) April 5, 2017

Voir "ce que les femmes peuvent accomplir"

Si la Première ministre a assuré qu'elle "soulèver(ait) la question humanitaire" au Yémen, ajoutant n'avoir aucun problème à aborder "des sujets difficiles" pendant ses voyages à l'étranger, elle est cependant restée évasive sur les droits de l'homme en Arabie saoudite.

Theresa May a toutefois déclaré qu'elle espérait que les gens la voient "comme une femme leader et verront ce que les femmes peuvent accomplir et combien elles peuvent occuper des positions importantes", rapporte The Independent. Et a ajouté que des "changements" avaient déjà été opérés. Depuis 2015 en Arabie saoudite, les femmes ont le droit de voter et de se présenter comme candidates aux élections municipales.

Une visite axée sur le commerce

Pour d'autres internautes, le problème est ailleurs. "Elle peut refuser de porter le voile mais elle ne refusera jamais de leur vendre des armes pour commettre des crimes de guerre", a regretté un utilisateur du même réseau social.

La Première ministre du Royaume-Uni est arrivée lundi à Amman, première étape d'un voyage en Jordanie et en Arabie saoudite axé sur la lutte contre le terrorisme et le commerce.

Selon elle, il existe dans le royaume "un énorme potentiel d'investissements pour doper l'économie" de son pays en passe de quitter l'Union européenne. Riyad est actuellement le plus important partenaire commercial du Royaume-Uni au Moyen-Orient, les exportations britanniques de biens et de services ayant totalisé 7,70 milliards d'euros en 2015.

Céline Hussonnois-Alaya